LA FORMATION DES COMMERCIAUX D'UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE

Les établissements de microfinance ont besoin de commerciaux
Tous les établissements de microfinance ont besoin de commerciaux pour faire connaitre l’offre de leurs agences et développer leur clientèle rentable.
La formation des commerciaux en microfinance a pour objet de renforcer les compétences des commerciaux et de contribuer au dynamisme des établissements de microfinance.
L’objectif de la formation est de former des commerciaux opérationnels capables de collecter et utiliser les informations reçues de la clientèle pour apporter des affaires de qualité à leur agence de microfinance.
Pendant la formation, les apprenants comprennent ce que sont les produits spécifiques de microfinance tant pour la collecte que pour les crédits et d’une manière générale prennent conscience de l’ensemble des produits que doivent vendre les commerciaux..
La formation apporte aux apprenants l’acquisition ou le perfectionnent de leurs connaissances pour maitriser le cadre réglementaire de la microfinance et les valeurs propres aux établissements de microfinance.
La formation des commerciaux de la microfinance proposée par l’école de la microfinance est centrée sur la pratique professionnelle. Elle est organisée sur une durée de 5 jours et permet un développement commercial spécifique aux activités de microfinance.
Les stagiaires s’entrainent notamment à bien comprendre les besoins spécifiques de leur clientèle afin de pouvoir proposer les produits de microfinance les plus adaptés qui répondent bien à l’environnement culturel et social de leur secteur local d’activité.
Les 10 thèmes de la formation des commerciaux en microfinance :
La formation a pour objet de préparer les commerciaux des établissements de microfinance à conseiller, gérer, accompagner et fidéliser un portefeuille client et à proposer les produits et services de microfinance les plus adaptés à la clientèle.
- Le métier de commercial en microfinance.
- Développer sa base clients, prospecter de nouveaux clients.
- L’analyse du dossier crédit entreprise individuelle en agence, le risque de crédit.
- Savoir prendre des garanties pertinentes
- L’analyse du dossier crédit au service des engagements
- Connaissance de l’épargne et de la collecte des dépôts.
- Bien connaître les produits d’épargne pour mieux les vendre.
- Observer et connaître la concurrence, leurs produits, leurs actions commerciales.
- L’activité de recouvrement.
- Le suivi commercial
La formation des commerciaux se fait par de nombreux exercices pratiques et par des jeux de rôles
Pour la formation des commerciaux, les formateurs de l’école de la microfinance pensent que le meilleur moyen de percevoir les bonnes attitudes commerciales s’acquièrent en pratiquant. Ainsi ils organisent de nombreux jeux de rôles afin d’être en situation.
Cette méthode très active est toujours plébiscitée par les apprenants qui prennent conscience au cours des jeux de rôles des possibilités de rendre plus efficace leur communication avec la clientèle.
Les plus de la formation des commerciaux en microfinance :
Les stagiaires apprennent à concevoir un Plan d’Actions Commerciales, à mettre en œuvre une action commerciale, à mener des négociations, à surveiller et évaluer leurs performances.
Ils apprennent aussi à utiliser au mieux les outils d’aide à la vente qui leur sont présentés et ceci toujours dans le contexte culturel de leur propre environnement.
L’examen de commercial en microfinance.
La formation se termine par un examen qui va mesurer les acquisitions de savoir faire et de savoir être des apprenants.
Les deux dernières heures de la formation sont consacrées à l’examen.
L’examen permet de mesurer les acquis de la formation. Il peut porter sur l’ensemble des 10 modules de la formation et en particulier sur le renforcement des aptitudes commerciales, le développement de l’écoute clients, la maitrise des produits de microfinance, l’étude du risque en microfinance ou encore le développement d’une relation de confiance durable et professionnelle avec la clientèle.
Les banques et les établissements de microfinance exigent pour consentir des crédits de disposer de garanties suffisantes de remboursement.
Le besoin de garantie pour les établissements de microfinance
Les établissements de microfinance en prêtant de l’argent prennent le risque de n’être pas remboursés. Pour éviter ce risque elles recherchent une garantie qui les couvriront en cas d’impayés.
La garantie peut venir de l’emprunteur ou d’une personne qui accepte de garantir le prêt et donc de rembourser à la place de l’emprunteur la totalité ou une partie du prêt.
Afin de couvrir les risques de non remboursement, les établissements de microfinance recherchent des garanties de leurs prêts :
Il peut s’agir soit de la remise d’un objet en gage, d’une caution solidaire d’un organisme spécialisé, ou d’une personne proche du client qui se porte garante du remboursement dudit prêt, soit encore d’une garantie accordée par un organisme spécialisé.
Les garanties sont prises pour une durée correspondant à la durée du prêt .
De garanties réelles : qui reposent sur un bien déterminé sur lequel pourra se faire payer le banquier en cas de défaillance du débiteur. Cela peut être un gage, un nantissement sur bien mobilier .
Des garanties personnelles : qui reposent sur le patrimoine personnel de celui qui a accepté de cautionner la dette du débiteur dans le cas de défaillance de celui-ci.
Le partage du risque de crédit pour le financement des petites entreprises
Des garanties peuvent être accordées par des organismes ce qui facilite l’accès au financement de petites entreprises dans les pays en développement
Par exemple, le Fonds africain de garantie pour les petites et moyennes entreprises accompagne les institutions financières qui souhaitent accroitre leurs engagements en faveur de petites et moyennes entreprises (PME) pour permettre à celles-ci de jouer un rôle moteur dans la croissance des économies africaines.
Où encore, ARIZ (Accompagnement du risque de financement de l’investissement privé en zone d’intervention) est une garantie en perte finale proposée par l’AFD aux institutions financières pour couvrir 50 % à 75 % d’un prêt individuel ou un portefeuille de prêts aux PME et aux institutions de microfinance (IMF).
Pour le financement des entreprises exportatrices, on notera les mécanismes de garantie à moyen et long terme d’Afreximbank qui offrent un soutien au crédit à l’exportation aux entités africaines exportant des biens et des services en Afrique et hors d’Afrique
Les garanties réelles : Les gages en microfinance
Le GAGE c’est la remise en garantie d’un bien meuble corporel. Cette opération peut être réalisée avec ou sans dépossession, dans ce dernier cas c’est l’inscription sur un fichier national qui assure la publicité de la garantie et la rend opposable aux tiers.
Les garanties qui sont consenties aux établissements de microfinance sont souvent des gages ou divers formes de garanties matérielles
Si le gage est conclu avec dépossession, la dépossession permet, en elle-même, l’opposabilité aux tiers.
Certains établissements de microfinance octroient un crédit au vu du dépôt d’un objet, d’or ou d’un bijou. La question la plus délicate consiste à évaluer le bien remis en garantie.
La garantie du titre est parfois attestée par un poinçon officiel . Cette marque distinctive est un gage de qualité pour l’éventuel acquéreur et permet de limiter les risques de contrefaçon.
Titres fonciers : Les banques et institutions de micro-crédit font face à de sérieux problèmes pour réaliser les garanties, en particulier dans le secteur rural où la terre n’est pas titularisée et les procédures judiciaires sont lentes et pénibles.
Le nantissement de créance, pour être opposable, doit être notifié au débiteur de la créance grevée.
Le gage peut-être avec dépossession (la mise en gage d’un objet important pour le demandeur et facile à vendre pour la banque) ou sans dépossession (le nantissement).
le nantissement est la remise en garantie d’un bien meuble incorporel.
la remise en garantie DES MATÉRIELS ET OUTILLAGES, bien que classés dans la catégorie des meubles corporels, sont traités dans le cadre des nantissements
Les garanties personnelles en microfinance
Le cautionnement est un contrat par lequel un tiers, appelé caution, s’engage envers le créancier à exécuter l’obligation du débiteur principal si celui-ci n’y satisfait pas lui-même.
Les garanties personnelles
Les établissements de microfinance peuvent demander des garanties personnelles. Il s’agit d’un engagement donné par un tiers qui garantit que l’emprunteur paiera bien ses échéances en se portant caution. En cas d’échéance impayée, la banque peut se retourner automatiquement sur la caution.
Les garanties financières
Chez une majorité d’IMF a été instituée l’obligation de constituer une épargne préalablement à l’octroi du prêt ce qui permet de vérifier la capacité de l’emprunteur à déposer régulièrement une somme.
- Compte tenu de la faiblesse des sommes, le micro-crédit peut être accordé sans exiger de garantie. L’établissement peut se contenter de l’exigence de constitution d’une épargne obligatoire (produit 1 = 3 par exemple).
Les IMF peuvent aussi demander des garanties complémentaires comme par exemple obliger les emprunteurs à souscrire une garantie décès pour protéger l’IMF des risques d’insolvabilité liés au décès du débiteur ;
Dans certains cas l’IMF créé un fonds de secours mutuel qui lui permet d’être remboursé dans des cas d’urgence empêchant le remboursement par les emprunteurs.
La lettre d’intention
La lettre d’intention, encore appelée lettre de confort ou de patronage ou de recommandation, est un document par lequel un tiers exprime à un créancier en des termes variables et volontairement imprécis, son intention de soutenir son débiteur afin de lui permettre de remplir son engagement.
Complément : Du coté des établissements de microfinance qui constituent des groupes d’emprunteurs solidaires.
Certaines IMF ne peuvent pas demander de garanties réelles ou personnelles
Certaines IMF pour consentir un micro crédit ne peuvent pas demander de garanties classiques. Pour leurs publics ces garanties sont difficiles à obtenir ou très aléatoires les emprunteurs étant dans l’impossibilité de donner une garantie matérielle dont la valeur permettrait de couvrir le prêt en cas de problème de remboursement.
Et quand certaines institutions de micro finance prennent des garanties matérielles en dépôt (exemple dépôt d’un objet ou d’un bijou) ce n’est généralement pas déterminant quant à la décision d’octroi du crédit car la valeur des garanties fournies par les clients est virtuellement nulle et n’a qu’une valeur symbolique.
Pourtant le secteur de la Microfinance est tout aussi inquiet du bon remboursement des prêts. Il remplace l’appel aux garanties matérielles par une contrainte très forte pour ses emprunteurs : la solidarité.
Le micro crédit recours à la solidarité
La garantie traditionnelle du micro crédit c’est le groupe solidaire. Il s’agit d’une garantie très efficace du fait de la pression qui peut s’exercer à l’intérieur du groupe puisque la solidarité impose l’obligation de rembourser à la place d’un membre défaillant. Le recours à la solidarité peut se révéler une contrainte très délicate pour l’emprunteur appelé à rembourser le prêt obtenu par un autre emprunteur.
La constitution des groupes solidaires
Les emprunteurs sont invités à rejoindre un groupe solidaire. Ces groupes comprennent de 3 à 20 personnes selon les volontés de l’IMF. La constitution d’un groupe est le moment le plus délicat de la demande de prêt puisque les emprunteurs deviennent cosignataires du prêt et prennent le risque de devoir rembourser la part d’un membre défaillant.
Dans certains cas les personnes se connaissent, se sont présentées ensemble et il n’y a pas de problème pour accepter le groupe solidaire.
les membres pressentis du groupe vont s’évaluer les uns les autres en excluant d’eux-mêmes les emprunteurs qui leur paraissent risqués.
Quand le groupe solidaire est formé, l’agent de crédit demande aux membres de se trouver un nom de groupe, ce qui sera un peu le symbole de leur unité. Les emprunteurs retiennent alors des termes de combat comme « les battantes » mais encore des termes en rapport avec le projet.
Le groupe solidaire présente de nombreux avantages en ce sens qu’il lie les emprunteurs, lesquels peuvent avoir des projets concordants, pré figurant une éventuelle future mise en société.
Les garanties financières en microfinance
Les substituts aux garanties : bien que la technique du prêt collectif à responsabilité conjointe assure des taux de remboursement très honorables, le crédit sans apport de garanties reste une activité risquée. Ainsi, l’IMF oblige au préalable une épargne proportionnelle à l’emprunt ;
Chez une majorité d’IMF a été instituée l’obligation de constituer une épargne préalablement à l’octroi du prêt ce qui permet de vérifier la capacité de l’emprunteur à déposer régulièrement une somme.
Les Institutions de Microfinance peuvent aussi demander des garanties complémentaires comme par exemple obliger les emprunteurs à souscrire une garantie décès pour protéger l’IMF des risques d’insolvabilité liés au décès du débiteur ;
Dans certains cas l’IMF créé un fonds de secours mutuel qui lui permet d’être remboursé dans des cas d’urgence empêchant le remboursement par les emprunteurs.
Les limites et les risques du crédit solidaire
L’IMF n’accepte pas en général un groupe solidaire constitué de personnes trop proches (par exemple d’une même famille) car si l’un des membres du groupe doit affronter une difficulté de la vie (maladie, séparation…) les autres membres solidaires seront également affectés et incapables de rembourser les prêts.
Surtout en cas de défaillance d’un ou de plusieurs membres du groupe solidaire, le remboursement du prêt repose sur le reste du groupe. Le risque est fort alors que ce soit l’ensemble du groupe qui cesse de rembourser.
L’Ecole de la Microfinance est certifiée QUALIOPI depuis 2021
L’épargne est la part des revenus restant disponible après les dépenses de consommation courante
La collecte ds ressources à vue et à terme dans les banques
Afin de pouvoir faire des prêts, les banques doivent disposer de ressources :
- Les comptes courants (comptes de chèques) qui sont des comptes à vue non rémunérés.
- Les comptes sur livrets et les livrets d’épargne bancaire. On peut trouver dans cette catégorie les comptes d’épargne sur livrets (CESL), le livret de développement durable et solidaire (LDDS) · le livret d’épargne populaire (LEP) · le livret jeune, le Compte épargne logement (CEL) · le plan épargne logement mais aussi la finance islamique, l’épargne éducation..Tous ces produits ont pour caractéristique d’être de l’épargne rémunérée à vue et de ne générer d’intérêts que par quinzaine complète.
- Les dépôts à terme (DAT) Le dépôt à terme est rémunéré sur toute sa durée :le client bloque une somme d’argent pendant une durée convenue (la « durée »). Cela signifie qu’il ne peut pas retirer son argent avant la fin de la durée, sauf à payer une pénalité.
- Les bons de caisse (BDC) : Un « bon de caisse » est un produit rémunéré de placement financier soit nominatif, soit au porteur d’une durée maximale de cinq ans, établi parla banque Il se présente sous le forme d’un bon représentatif d’un dépôt
Les établissements financiers font commerce de l’argent
Les établissements financiers « achètent » l’argent aux déposants.
Les intérêts versés aux déposants représentent une charge pour ces établissements, à l’inverse des intérêts perçus sur les crédits qui sont des produits pour les banques.
Les taux d’intérêts versés pour rémunérer l’épargne sont soit réglementaires soit libres
Les dépôts collectés par les banques constituent une dette à l’égard des déposants.
Bien comprendre la raison pour laquelle les ménages épargnent :
Inquiétudes pour sa situation personnelle (vulnérabilités, chômage, études des enfants…)
L’épargne pour la retraite
Les craintes par rapport à l’économie nationale
Les projets d’investissements
Les excédents de revenus ou de capitaux sur les besoins
1 L’épargne dans les banques
Les banques sont à la recherche de ressources dites « stables », non susceptibles d’être retirées à tout moment.
Les dépôts d’épargne de la clientèle sont pour partie ou en totalité des dépôts stables qui vont permettre de financer l’activité crédits.
Les Banques sont autorisées à collecter les dépôts.
La banque a plusieurs sources pour financer les crédits qu’elles accordent ou les placements qu’elle fait.
Elle peut :
- Utiliser les dépôts des clients,
- Emprunter sur le marché interbancaire
- Emprunter auprès de la banque centrale
- Émettre des obligations sur les marchés financiers, en particulier pour le financement des prêts immobiliers.
Zoom sur les principales formes d’épargne que proposent les banques – à vue ou à terme.
- Les dépôts à vue sur des comptes courants d’entreprises ou sur des comptes de particuliers. Les banques ne peuvent pas transformer les dépôts à vue en prêts à moyen ou long terme car elles risqueraient en cas de retraits massifs de la clientèle de ne pas pouvoir répondre à leurs besoins de de liquidité. Les dépôts sur des comptes à vue sont simplement des sommes qui sont déposées à la banque qui peuvent être retirées du jour au lendemain. Les dépôts à vue ne font jamais l’objet de rémunération. Pour certains clients il s’agit avant tout de ne pas conserver l’argent avec eux. (fonction porte monnaie). Les banques proposent de nombreux services associés aux comptes de dépôts à vue dont la délivrance de moyens de paiement.
- Les dépôts sur des comptes d’épargne dont le compte dit sur livret. Les dépôts d’épargne sont rémunérés. On parle d’épargne obligatoire lorsque la banque oblige ses clients ou membres à épargner sur une base régulière et systématique (elle en fait par exemple une condition d’accès au crédit à l’instar du produit 1 = 3 ou de l’épargne logement).Cette épargne est bloquée sur un compte d’épargne spécifique. A l’inverse, l’épargne libre consiste à mettre de l’agent de côté dans un but particulier. Il s’agit de sommes que le client a librement épargné, économisé.
- Les dépôts à terme (DAT) et les bons de caisse La rémunération de ces produits est librement négociable, les parties fixent le montant et la durée. Le dépôt à terme ou le DAT sont aussi appelés Épargne bloquée est une épargne sur une période fixe sans retrait avant le terme. En cas de rupture, du contrat par le client, une pénalité est appliquée sur le montant des sommes déposées
- Les parts sociales chez les mutualistes : une part sociale obligatoire, non rémunérée et la possibilité de souscrire d’autres parts sociales (Parts « B ») de façon illimitée lesquelles sont rémunérées en fonction des profits réalisés par l’établissement. Les parts sociales « B » sont particulièrement intéressantes pour l’établissement mutualiste puisqu’elles constituent des capitaux propres pour cet établissement. Les sommes ainsi collectées renforcent les capitaux propres des caisses mutualistes et augmentent leurs possibilités de prêts aux PME/TPE locales (cf. Bâle 2)
2 L’épargne dans les établissements de microfinance
Les difficultés que peuvent rencontrer des banques par rapport à la micro-épargne
Les banques ne peuvent pas toujours répondre à la demande d’épargne, pour trois raisons essentielles :
1 La collecte et la gestion de trop petites sommes représentent un coût élevé de collecte.
2 L’éloignement des populations ne permet pas aux établissements financiers de se déplacer pour collecter l’épargne
3 Les dépôts de micro-épargne sont extrêmement volatiles et les opérations d’encaissement et de décaissement se succèdent très rapidement.
Le rôle des établissements de microfinance pour la collecte de l’épargne
Les établissements de microfinance, les SFD… sont complémentaires aux banques.
Ils sont plus présents dans les zones rurales ou dans certains quartiers des grandes villes.
Pour les établissements de microfinance agréés pour la collecte de l’épargne :
Sont considérés comme épargne les fonds reçus de leurs clients ou membres par les institutions de microfinance, sous forme de dépôts, autres que les apports en capital, les droits d’adhésion et les cotisations, avec le droit d’en disposer dans le cadre de leurs activités, à charge pour elles de les restituer. (Texte CSBF Madagascar.)
A noter : Certains établissements de microfinance peuvent octroyer des microcrédits à court terme mais ne sont pas autorisés à collecter de dépôts du public.
L’épargne, le service le plus demandé en microfinance La fonction garde monnaie.
Dans bien des cas, les ménages ont plus besoin de services d’épargne que de services de crédit. Les plus démunis ont pour priorité de sécuriser leurs économies.
Déposer son argent, son épargne, en sécurité est en effet le plus demandé de tous les services de Microfinance.
En l’absence de lieu de dépôt, l’épargne des ménages quand elle est constituée de petites pièces ou de petits billets doit être cachée dans le jardin, dans un arbre, dans le toit de la maison…
Et il n’est pas simple de trouver une cachette sure quand le logement n’a pas de clés. Parfois l’épargne peut aussi être confiée à un tiers de confiance (le garde monnaie) qui dispose d’un équipement de sécurité.
Pour les familles, il est fondamental de disposer d’un endroit sûr pour conserver leur épargne
Cette démarche répond :
- Au besoin de se protéger, la possession et la conservation d’une somme même très petite n’étant pas sans risque au regard de la perte, du vol, voire d’une agression physique.
- Au besoin de sécuriser des fonds reçus après la récolte annuelle ou encore après la vente d’un animal en attendant le réemploi des fonds.
- Au besoin de s’équiper d’un bien, l’accumulation de petites sommes pendant une période plus ou moins longue permet à l’épargnant de disposer d’un capital le moment voulu.
- Au besoin d’anticiper des coûts à venir, naissance, mariage, scolarité des enfants, entretien du logement, augmentation du prix de la nourriture pendant les périodes de soudure mais aussi de se préserver contre des risques comme la maladie ou le décès.
Les formes traditionnelles de l’épargne dans le secteur informel
Les personnes les plus exposées à l’exclusion financière appartiennent à des catégories vulnérables (personnes à faibles revenus, chômeurs, parents seuls, personnes handicapées) ou vivent dans des zones où il n’existe pas d’offre de services financiers.
L’épargne existe même chez les plus pauvres
Il s’agit d’un public n’ayant aucune expérience de la finance et généralement très vulnérable.
Dans les Pays en Développement, l’épargne existe mais elle demeure en dehors des circuits financiers : ce sont souvent les femmes qui acquièrent des actifs comme les bijoux ou des animaux dont la valeur estimative représente un support privilégié d’échange. Si une dépense impérative non prévue survient, on vend le bijou ou l’animal où, autre possibilité, on le dépose en gage.
Dans le monde rural, l’actif d’échange, c’est la récolte, laquelle peut être vendue partiellement ou totalement par avance en cas de coup dur.
c’est aussi les petites pièces ou petits billets qui sont cachés dans le jardin, dans le toit de la maison…Avec le problème que trouver une cachette sure quand on n’a pas de cadenas à son logement n’est jamais simple. Parfois l’épargne peut aussi être confiée à un tiers de confiance lequel agit comme garde monnaie.
La finance informelle
Le vocable « finance informelle désigne » les services financiers qui se sont développés en parallèle de la finance formelle, au profit des populations non bancarisées. La caractéristique de la finance informelle c’est une grande hétérogénéité. On peut toutefois identifier les préteurs sur gages, les usuriers ou encore les tontines ou associations rotatives d’épargne et de crédit omniprésentes dans les pays pauvres.
Il est fréquent en finance informelle qu’un collecteur ambulant passe de façon périodique pour collecter les cotisations des tontiniers ou des adhérents de mutuelles de microfinance.
Prêteurs sur gages et usuriers
L’épargne peut être en espèces ou en nature comme des bijoux, couteaux, denrées alimentaires, des tissus, un stock de produits à vendre, du bétail …
L’acquisition de biens qui pourront être vendus en cas de besoin constitue la forme la plus fréquente d’épargne informelle chez les personnes pauvres. Si nécessaire en effet les biens peuvent être vendus ou remis en dépôt auprès d’un tiers à titre de gage contre de l’argent liquide.
Les ménages pauvres sont toujours tributaires également des usuriers qui sont des prestataires financiers informels. Les usuriers peuvent profiter de la faiblesse des emprunteurs pour leur imposer des conditions excessives. Les tarifs et taux pratiqués par les usuriers sont variables selon l’emprunteur.
Les tontines
Les tontines ou clubs d’épargne sont des formes d’épargne collective, constituées souvent par des commerçants (majoritairement des femmes) et dans son acception la plus simple, chacun des adhérents s’engage à déposer un montant identique à une date fixée selon un calendrier.
L’épargne tontine permet aux membres de mobiliser des fonds à travers une cotisation périodique volontairement fixée. Les fonds sont collectés directement auprès du client par les agents promoteurs et le client doit payer une commission mensuelle dont le montant est égal au montant d’une mise.
La totalité de la collecte est alors versée soit à tour de rôle soit selon un système aléatoire à un participant. On recommence un nouveau cycle quand chacun a reçu une fois le fonds constitué.
Pour fonctionner, les tontines ont besoin que leurs membres se fassent une totale confiance ce qui implique des relations personnelles de proximité entre voisins ou membres d’une famille.
Les circuits informels offrent à leurs usagers des services personnalisés, accessibles et simples.
Du fait de leur caractère informel, ils sont toutefois associés à un manque de fiabilité et de sécurité pour les épargnants. Mauvaise gestion et absence de contrôle permettent facilement des pratiques frauduleuses.
Estimation du montant de l’épargne d’une région
Il est souhaitable d’estimer le montant de l’épargne qui existe sur une zone géographique et pourrait être recyclée dans l’économie.
Le montant de l’épargne peut être estimé par comparaison de la zone géographique sans IMF pour laquelle on recherche des informations avec une autre zone comprenant une ou plusieurs IMF bien implantées qui parviennent à collecter l’épargne.
On extrapole ensuite en admettant une similitude d’habitudes d’épargne entre les deux territoires.
Les produits d’épargnes proposés par les Établissements de microfinance
Les microfinances recherchent de l’épargne stable pour pouvoir recycler l’argent en faisant des prêts.
Leurs produits d’épargne sont simples et peu diversifiés : ils sont à vue et à terme.
Les dépôts à vue qui constituent la plus grande partie de l’épargne ne sont pas rémunérés tandis que les dépôts à terme sont rémunérés.
Certains établissements de microfinance- souvent filiales de banques – ont apporté des produits innovants au public des microfinances comme le crédit Kangourou, le produit 1 = 3 par exemple.
Le coût de la collecte de l’épargne :
Pour les établissements de microfinance la collecte représente un coût très élevé.
Que ce soit du fait du collecteur qui se déplace chez les épargnants, du fait de la manipulation de très petites sommes en espèces, du fait de la grande fréquence des opérations de versements retraits résultant de la perception de l’IMF par la clientèle comme d’un garde monnaie. A toutes ces opérations sont associées de nombreux risques comme des erreurs de comptage, des malversations et aussi des attaques des collecteurs.
Relever le défi pour les établissements de microfinance de la collecte de l’épargne auprès des clients
L’un des grands défis pour les établissements de microfinance est la collecte de l’épargne. L’épargne locale est plus avantageuse et moins contraignante par rapport aux financements reçus des banques et des organismes financiers internationaux car ces structures imposent souvent des conditions d’éligibilité complexes et difficiles à atteindre aux petites banques ou aux structures de microfinance.
La collecte est complexe : en cas de déplacement chez les clients, i y a un risque d’agression du collecteur.
La collecte directement au marché peut être une solution.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la formation :
Cliquez sur le lien vers la fiche de présentation de la formation Marketing dans les établissements financiers
Les formations en microfinance
Les établissements de microfinance sont des établissements fragiles. De formations sont nécessaires pour renforcer la qualification des praticiens de ces établissements.
Tous les établissements de microfinance sont passés par des crises (la trésorerie), par un portefeuille à risque insoutenable ou encore ont connu des fraudes.
Les formations en microfinance ont avant tout l’objectif de renforcer la capacité des salariés et des dirigeants des établissements de microfinance afin qu’ils puissent pérenniser leur dispositif en résolvant les problèmes de gouvernance, en améliorant la gestion des risques en mettant en place un véritable contrôle interne, en maîtrisant les dispositions réglementaires, .
La Micro-finance est constituée de l’ensemble des services financiers – crédit,dépôt, assurance, transfert de fonds…qui peuvent être proposés aux populations démunies très généralement exclues des banques ou institutions financières traditionnelles.
Les formations pour exercer les métiers de microfinance qui sont proposées cette année par l’école de la microfinance :
- Les fondamentaux de la micro finance
- Formation de formateurs en éducation financière
- Comptabilité d’une institution de micro finance
- Le parcours du dirigeant (DG, DGA, PCA, membres du CA…)
- Le parcours du chef d’agence
- Le parcours de l’agent de crédit
- Gestion au quotidien de l’agence
- Formation des commerciaux
- Le contrôle interne
- Gouvernance et stratégies
- Gestion des risques
- Contrôle de gestion en micro finance.
- Analyse financière
- Audit interne
- L’accompagnement de la petite entreprise
- Les Ressources humaines dans les microfinance
- Le marketing en microfinance
Établissements de microfinance : Extrait d’un rapport de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC)
« Le défi majeur est celui d’encadrer la croissance, qui s’accompagne d’un nombre élevé de faiblesses recensées au niveau des établissements de Microfinance en activité. »
L’examen en fin de formation à l’école de la microfinance
A l’école de la Microfinance, les étudiants en microfinance doivent obligatoirement subir un test de contrôle de ce qu’ils ont appris.
Le but est de vérifier les connaissances acquises et de mesurer que l’étudiant a bien acquis l’essentiel du cours.
De savoir qu’il y a un examen en fin de semaine modifie le comportement des apprenants :-Cela permet de ne pas être passif face à l’apprentissage, d’écouter attentivement un cours et de prendre des notes.
-La révision du cours permet de mettre en évidence ce que l’étudiant n’a pas vraiment bien acquis et donc de l’inciter à revoir.
- La remise d’un solide support de cours qui permet de se souvenir et de se référer une fois la formation achevée.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la formation :Retrouvez toutes les informations en suivant le lien ci-dessous :
FORMATION LES FONDAMENTAUX DE LA MICROFINANCE
Formation à la gestion des risques en Microfinance
L’école de la microfinance propose une formation à la gestion des risques (en présentiel à NANTES ou par e-learning)
La banque est le métier du risque – risque de contrepartie, risque de crédit lorsqu’elle accorde un prêt, risque de contrepartie lorsqu’elle place sa trésorerie sur les marchés financiers, risque de change, risque de taux, risque de non-conformité…
Toute la question est de savoir mesurer le risque et ensuit d’essayer de réduire ce risque.
Il faut commencer par établir une cartographie des risques puis rechercher la probabilité de chaque risque et son impact maximum.
L’octroi d’un crédit nécessite une analyse du risque de non remboursement et une évaluation rigoureuse de la qualité des garanties prises.
Quand les crédits sont accordés, la banque doit procéder périodiquement à une évaluation du risque de crédit des entreprises et des particuliers pour anticiper les risques de dégradation de la situation financière de leurs clients.
Les risques de crédit
Quand un établissement de microfinance prête une somme de 100 000 francs, il prend le risque de perdre 100 000 francs du fait du non-remboursement.
Ce n’est évidemment pas la vocation d’un établissement de microfinance de perdre de l’argent aussi les microfinances ont développé une expertise pour sélectionner les clients qui paraissent accepter que tout crédit engage à honorer les échéances de remboursement.
L’impayé :
On parle d’impayé quand le client n’a pas remboursé son échéance de crédit au jour prévu par l’échéancier. Dès le lendemain de l’échéance si elle n’a pas été honorée, il y a un impayé.
Le portefeuille à risque
Le portefeuille de l’agent de crédit est divisé en deux parties : le portefeuille sain (tous les clients remboursent à l’échéance et il n’y a pas d’impayés) et le Portefeuille à risque. Dès qu’un crédit n’est pas remboursé, le montant total du crédit restant dû est classé dans le Portefeuille A Risque (PAR).
Bien évidemment quand il y a des impayés dans le portefeuille d’un agent de crédit ce dernier à mission de téléphoner au client défaillant ou à se déplacer à son domicile pour récupérer le montant de l’échéance impayée.
Selon ancienneté des impayés on parle de portefeuille à risque 30 jours (PAR30) de portefeuille à risque 90 jours (PAR90) ou encore de portefeuille à risque 180 jours (PAR90).
Le coût du risque
Quand un client d’une microfinance ne rembourse pas les échéances de son prêt, l’établissement préteur va provisionner, c’est à dire anticiper le fait que le client ne remboursera peut être jamais ou peut-être seulement une partie de son crédit.
Pour ces créances incertaines, douteuses ou litigieuses, les microfinances doivent constituer des provisions en fonction de la classe de risque desdites créances.
Classe de risque | Antériorité des impayés | Exemple de Niveau minimal de provisionnement (Tunisie) |
Classe 1 | 1 jour sans excéder 30 jours |
10% |
Classe 2 | 31 jours sans excéder 60 jours |
25% |
Classe 3 | 61 jours sans excéder 90 jours |
50% |
Classe 4 | 91 jours sans excéder 120 jours |
75% |
Classe 5 | Au-delà de 120 jours |
100% |
La maitrise du coût du risque est la marque du professionnalisme de l’établissement de microfinance.
Le coût du risque se calcule de la manière suivante :
- Les dotations aux provisions créances douteuses de l’année y compris le provisionnement des engagements hors-bilan
- La reprise des provisions de l’année antérieure (ou des années antérieures) soit pour utilisation de la provision du fait d’un passage en perte soit du fait d’un retour à meilleure fortune
- Les passages en pertes (prêts rayés)
- Les récupérations sur créances amorties
Les risques opérationnels
Les risques opérationnels sont toujours présents dans la banque : il s’agit des risques pertes du fait du non-respect des procédures, de contrôles insuffisants ou inadaptés, d’erreurs, de dysfonctionnements informatiques, de fraudes, de malveillance…ou encore de risques ayant pour origine des évènements extérieurs.
Selon le Comité de Bâle les risques opérationnels se répartissent en sept catégories :
- La fraude interne: par exemple, informations inexactes sur les positions, falsifications, vol commis par un employé et délit d’initié d’un employé opérant pour son propre compte ;
- La fraude externe : par exemple, braquage, faux en écriture et dommages dus au piratage informatique ;
- Les pratiques en matière d’emploi et de sécurité sur le lieu de travail ;
- Les pratiques commerciales, les produits, la relation clients : par exemple le blanchiment d’argent ou encore la vente de produits non autorisés ;
- Les dommages aux actifs corporels :
- Les dysfonctionnements de l’activité et des systèmes : par exemple, pannes de matériel et de logiciel informatiques, problèmes de télécommunications et pannes d’électricité ;
- Les défaillances dans l’exécution, la livraison et la gestion des processus .
La fiche de présentation de la formation « gestion des risques »
Merci de suivre le lien ci-après pour accéder à la fiche de présentation de la formation et aux dates de la prochaine session de formation à la gestion des risques en banque ou en microfinance.
gestion des risques en microfinance
Le programme du stage accorde une importance toute particulière aux cadre normatif et réglementaire de la gestion des risques.
A l’aide d’une cartographie des risques, seront présentés les risques de crédits, les risques de marché, les risques opérationnels dont le risque réglementaire, les risques découlant de la gestion, les risques liés au système informatique, les risques externes.
Les stagiaires apprendront à calculer le cout annuel du risque et à estimer le montant des provisions à constituer. Enfin, les métiers de la microfinance, requièrent aujourd’hui des compétences approfondies dans les domaines de l’analyse et de l’évaluation des risques afin de calculer une estimation du coût maximum pour chacun d’entre eux.
Le cours « formation à la gestion des risques en microfinance » est exclusivement orienté vers la pratique professionnelle, et propose de nombreux travaux dirigés pratiques et des exercices.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la formation :
Cliquez sur le lien vers la fiche de présentation de la formation Gestion des risques en microfinance