SE FORMER DANS LE SECTEUR DE LA MICROFINANCE

Les bureaux d'une IMF Michel HAMON NANTES

La connaissance pratique de la micro finance, condition de réussite du projet, est souvent méconnue.

La microfinance est un métier qui doit s’apprendre. Les institutions de microfinance ont besoin de professionnels qualifiés, d’administrateurs et de dirigeants compétents, disposant des compétences clés pour faire fonctionner une IMF.

Pourtant dans la pratique, il existe de multiples obstacles à la formation  aux métiers de la micro-finance dont les principaux sont les coûts de la formation , où le sentiment que la formation ne sera pas utile.

C’est ainsi que de nombreuses microfinances sont rapidement débordées avec un portefeuille à risque volumineux, avec des problèmes de trésorerie ou encore une incapacité à attirer l’épargne où à se financer.

Les formations adaptées :

Il est   fondamental pour les salariés, les dirigeants et les administrateurs des institutions de microfinance  de suivre une formation   pour acquérir les connaissances pour l’établissement d’une agence pour l’instruction du dossier d’agrément, pour la gestion   et le traitement comptable des opérations.

Aux fonctions stratégiques (les produits qui seront proposés à la clientèle, le choix d’implantation, la cible de clientèle…) s’associent nécessairement des tâches importantes et diversifiés de gestion administrative, (suivi des mises en place, suivi des prêts, suivi des retards…). Il faut maitriser l’étude du risque en secteur informel, l’audit et le contrôle, la comptabilité de l’IMF, les placements et refinancements et bien d’autres thèmes techniques.

 

L’école de la microfinance à Nantes a une offre complète de formations répondant aux besoins des professionnels

Retrouvez nos formations aux métiers   de la microfinance en suivant le lien ci-dessous :

FORMATION LES FONDAMENTAUX DE LA MICROFINANCE

L’école de la microfinance qui a été fondée par des professionnels de la finance et de la microfinance entend répondre aux besoins de formation du personnel et des administrateurs des institutions de microfinance.

Les aspects pratiques apparaissent souvent comme un domaine de spécialistes interdit aux profanes, ou encore comme la chasse gardée de grandes organisations en lien avec des gouvernements.
Cet article a pour objet de montrer que se former à la gestion d’une structure de micro finance est nécessaire pour   acquérir les compétences clés.
Mais avant de s’intéresser aux techniques, il faut rappeler qu’une institution de microfinance  est un instrument de développement économique.

 

La première finalité c’est d’accorder des crédits à des auto-entrepreneurs.

La  fonction principale d’un établissement de microfinance consiste à proposer des services financiers tels que collecter l’épargne, recevoir des dépôts d’argent, accorder des prêts, et pour certains établissements à gérer les moyens de paiement.

Les clients, majoritairement des auto-entrepreneurs, sont d’abord des personnes qui n’ont pas accès aux banques, qui cherchent à améliorer leurs revenus en développant leurs entreprises.

Le but des Institutions de micro-finance est d’accompagner et de soutenir ces auto-entrepreneurs afin de leur permettre de créer, à l’aide d’un petit crédit, une activité qui sera génératrice de revenus.

Le premier métier des Institutions de micro-finance (IMF) c’est bien de distribuer le micro crédit dans des zones où les banques ne sont pas accessibles pour le public des auto-entrepreneurs.

 

Les techniques financières :

Pour autant, une SA de microfinance  ou une mutuelle d’épargne crédit  voulant mettre en place une agence de microfinance  a besoin d’un bon DG et de  salariés qualifiés et compétents capables de gérer les programmes de façon professionnelle.

Consentir un prêt à une personne   est certainement aisé mais il est beaucoup plus complexe de lui donner le moyen d’exercer une activité génératrice de revenus. Et si l’institution veut être remboursée il faut absolument que son client gagne sa vie.

L’agence de micro finance n’ayant pas de ressources infinies il faut aussi que l’emprunteur rembourse son prêt selon un calendrier fixé à l’avance afin de pouvoir à nouveau prêter cet argent à d’autres emprunteurs.

 

L’étude du risque

Un établissement de microfinance doit savoir étudier le risque.

On ne peut pas prêter de l’argent à tous ceux qui en font la demande : il faut sélectionner les personnes qui ont la volonté et la possibilité de rembourser. Et une fois le crédit en place, il faut suivre les clients.

Le risque c’est le cœur du métier de la microfinance !

Il faut savoir analyser le risque, il faut savoir calculer le coût du risque.

La Gestion des RISQUES : Tout le personnel de la  microfinance doit avoir de solides connaissances en RISQUES. La microfinance doit  priorisé le volet RISQUES dans le processus de développement et de l’exploitation.

 

Le crédit que les IMF distribuent est parfois accompagné de conseils et d’une formation en faveur des emprunteurs.

Les IMF vont former les bénéficiaires des prêts, en particulier avant l’octroi du tout premier prêt.

Compte tenu des difficultés pour de nombreux emprunteurs n’ ayant été que très peu scolarisés, les IMF ont des programmes spécifiques pour effectuer la formation à la gestion de la micro-entreprise.

Ils expliquent aussi les mécanismes du remboursement du prêt et les cycles de crédit.

Pour l’IMF les actions de formation ont l’objectif de mobiliser et de développer les ressources des emprunteurs afin de leur donner le moyen d’utiliser l’argent à bon escient pour la création d’une activité qui sera génératrice de revenus.

 

 

 

 

L’école de la microfinance  anime, des sessions de sensibilisation, de vulgarisation et de formation relatives au fonctionnement et à la réglementation spécifique des IMF.

Pour tous renseignements :

Contact et inscription

ecole.de.la.microfinance@gmail.com

Notre site :   http://www.ecole-de-la-microfinance.com/lecole/

Notre mail : ecole.de.la.microfinance@gmail.com

 

 

LA GESTION DU PORTEFEUILLE CRÉDIT D’UNE IMF

Le portefeuille de crédit d’une banque ou d’un établissement de microfinance est composé de l’ensemble des dossiers crédit de la clientèle :les comptes courants débiteurs avec ou sans autorisation, les créances commerciales, les autres crédits court terme, les crédits d’équipement, les engagements à long terme.

Ce que craignent le plus les banques et les établissements de microfinance c’est bien sur le non remboursement de leurs crédits par la clientèle.

La gestion du portefeuille crédit dans une microfinance consiste à :

  • A suivre au jour le jour les positions débitrices de la clientèle
  • A contacter immédiatement les clients en cas d’incidents
  • A enregistrer les risques consécutifs aux incidents clients
  • A envisager des réaménagements de l’échéancier des remboursements
  • A effectuer une cotation risque des clients en fonction des incidents mais aussi de la situation économique globale ou des difficultés liées à un secteur professionnel.
  • A déclasser en CDL – contentieux, douteux, litigieux, les créances compromises
  • A mettre en place les provisions pour dépréciations des créances qui sont nécessaires.

Nous indiquons ci-dessous les thèmes développés pendant  les journées de formation aux fondamentaux de la microfinance :

 

Le processus de mise en place des crédits – L’examen du projet présenté par le demandeur.

L’agent de crédit opère une sélection et prend la décision de refuser les projets incohérents, non rentables pour l’emprunteur ou inadaptés.

La constitution de la demande de crédit ne se fait que pour un   projet viable et générateur de revenus pérennes

 

Le lien ci-après donne accès à la présentation de la formation aux fondamentaux de la microfinance :

Les fondamentaux de la microfinance

 

L’analyse du risque

L’élément déterminant pour une saine gestion du portefeuille consiste à accorder des  prêts aux personnes ou aux entités qui présentent les capacités de remboursement nécessaires, et les refuser aux autres.
L’étude attentive du risque de crédit  par l’IMF est  fondamentale. Compte tenu des caractéristiques spécifiques du public, l’analyse du risque est constituée essentiellement par une évaluation informelle des emprunteurs.
L’agent de crédit doit concevoir avec l’emprunteur un budget familial. Il est essentiel que le « reste à vivre » permette d’intégrer chaque semaine la charge de  remboursement du microcrédit.
La décision d’octroi du prêt est prise par le Comité des Crédits.

 

Le suivi du portefeuille crédit

La gestion de portefeuille consiste essentiellement dans le  suivi des clients sains et en retard après décaissement du prêt.
Pour se donner des chances de recouvrement, la détection des retards dans le remboursement doit être immédiate.
Les créances défectueuses (CDL contentieux, douteux et litigieux) font l’objet de déclassements. L’IMF doit savoir calculer les indicateurs de portefeuille à risque (PAR 30 et PAR 90).
L’IMF calcule périodiquement son « coût du risque. »

 

La problématique du remboursement des crédits et le recouvrement

Une fois le retard détecté, l’IMF met en œuvre un programme de recouvrement.
La rapidité de la réaction par l’IMF est de loin l’élément le plus déterminant pour le recouvrement d’un prêt.
Les sanctions en cas de retard prévues sur les contrats de prêts doivent être appliquées de façon systématique.
L’IMF ayant une vocation sociale, l’agent de recouvrement n’hésitera pas  à se montrer imaginatif dans les solutions pour trouver des solutions conciliantes  envers les emprunteurs qui ne peuvent pas rembourser de bonne foi.
Les procédures de recouvrement par voie judiciaire ne sont généralement pas adaptées pour obtenir le remboursement par les emprunteurs.

 

La performance de l’IMF sociale et financière de l’IMF

Conférence : Le microcrédit un outil pour le développement local

La mission sociale d’une IMF consiste à proposer  des services financiers à la portée de personnes pauvres.
Pour autant une IMF à un métier financier lequel exige la plus grande rigueur de gestion.
Pour concilier au mieux ces deux missions, l’IMF doit dispose de critères rigoureux de sélection des projets qu’elle est disposée à  financer permettant ainsi la création de micros  entreprises et la création d’emploi.
L’intérêt bien compris d’une IMF est de mettre en place sur son segment de clientèle des procédures de sélection de prêts très rigoureuses afin d’avoir une forte probabilité que les prêts soient remboursés dans les conditions convenus.

 

 

 

La formation des agents de crédit dans les établissements de microfinance est organisée autour de 18 modules regroupés en 5 blocs de compétences

En relation avec le client, l’agent crédit  s’entretient avec lui, lui explique le crédit, ses caractéristiques et modalités de fonctionnement ainsi que les documents requis pour constituer le dossier.

Il est centré sur client et lui offre un service personnalisé remplissant les standards de qualité.

La formation des agents de crédit peut se faire en présentiel (2 semaines de formation suivie d’un examen) ou via le e-learning

Lien vers la fiche de présentation de la formation des agents de crédit

 

Bloc de compétence n° 1 : Connaitre le domaine de la microfinance

 

Module n° 1 Les aspects sociaux de la microfinance

1 La finance inclusive

2 Les établissements de microfinance et de mésofinance ne sont pas des banques low-cost mais des établissements de proximité apportant des services spécifiques.
3 L’épargne et l’éducation financière

 

Module n° 2 L’agent de crédit : Le métier d’agent de crédit

1 Recevoir le client, ouvrir le compte, proposer un crédit à court terme.
2 L’agent de crédit gère un portefeuille de crédits

 

Module n°3 L’éducation financière pour les emprunteurs

1Que doit-on expliquer par priorité aux emprunteurs ?
2 Le fonctionnement du compte courant
3 L’éducation financière est nécessaire pour devenir entrepreneur

 

Module n° 4 La finance inclusive

1 La finance inclusive a pour objet de donner l’accès au crédit et à l’épargne à la plus large partie de la population et à des prix abordables.
2 La finance inclusive inclue l’offre traditionnelle et les nouvelles technologies peu couteuses.
3 La finance inclusive se pratique sur 3 axes : rendement – risque et impact.

 

Bloc de compétence n° 2 : Le développement de son portefeuille

 

Module n° 5 Situation de conseil vente placement

1 Les produits de dépôts
2 Les catégories de crédit
3 Les services en microfinance

 

Module n° 6 Mieux vendre

1 Développer la relation commerciale

2 Un accueil de qualité
3 Les motifs du départ de nos clients particuliers et professionnels

 

Module n° 7 Les techniques de ventes

1 L’agence est visible

2  Les techniques de vente du commercial dans une microfinance
3 La connaissance des clients, la fidélisation.

 

Module n° 8 Développer la clientèle

22 Prospecter avec les techniques de marketing direct
23 Élargir la base des clients et des prospects
24 Bien écouter nos clients

 

Module n° 9 La concurrence

1 Les établissements financiers sont en concurrence
2 Un Ets de microfinance se distingue par ses pratiques commerciales
3 La concurrence oblige à réagir

 

Bloc de compétence n° 3 : La connaissance de la clientèle

 

Module n° 10 Les crédits aux salariés

1 Chaque crédit représente un risque tant pour ‘emprunteur que pour la microfinance
2 L’analyse de la demande de prêt du salarié
3 Le travail d’analyse de l’agent de crédit

 

Module n° 11 La première rencontre avec le chef d’entreprise

1 Pour le client il s’agit de convaincre le micro financier et de négocier son prêt professionnel
2 La découverte du besoin de financement
3  La découverte du Chef d’Entreprise

 

Module n° 12 Le rôle des garanties en microfinance

1 Le rôle des garanties, les grands types de garantie
2 Les garanties personnelles, la caution
3  Les garanties réelles, hypothèques, titres fonciers, gages et nantissement

 

Bloc de compétence n° 4 : L’étude du risque en microfinance

 

Module n° 13 L’analyse du dossier crédit entreprise individuelle en agence

1 L’analyse d’une demande de prêt pour un micro-entrepreneur ou un groupe solidaire de clients
2 L’analyse d’une demande de prêt pour une très petite entreprise (TPE)
3 Savoir argumenter un dossier crédit

 

Module n° 14 Le diagnostic de l’entreprise

1 Le diagnostic commercial

2 Forces et faiblesses, opportunités et menaces
3 L’analyse des échecs des entreprises

 

Module n° 15 La mesofinance

1 Situer la mésofinance
2 Étudier le risque d’une entreprise
3 Appuyer l’analyse du dossier crédit par la reconstitution d’informations comptables

 

Module n° 16 Les impayés et le recouvrement

1 Le traitement des impayés par l’agent de crédit
2 Les procédures amiables, solutions simples et courtoises
3 Les procédures contentieuses

 

Bloc de compétence n° 5 : L’organisation de la profession

 

Module n° 17 L’organisation d’une agence de microfinance

1 La structure de l’agence
2 Le fonctionnement de l’agence
3 Le guichet

 

Module n° 18 La réglementation de la microfinance

1 Un agrément préalable est nécessaire,
2 Les opérations et moyens de paiement autorisés par catégories d’établissements
3 L’organisation de la profession, les contrôles par les banques centrales.

Le mobile banking – Les services financiers numériques (SFN).

Le taux de bancarisation reste une préoccupation majeure des autorités dans de nombreux pays d’Afrique.

Le taux très faibles de bancarisation peut s’expliquer par différents facteurs :

  1. Par l’absence de connaissances financières et donc l’absence de besoin  ;
  2. Par le manque de confiance envers les dépositaires des dépôts d’épargne en particulier dans les micro-finances.
  3. Par la quasi absence d’échange d’argent notamment dans les zones rurales
  4. Par les habitudes en secteur informel de ne payer les produits et les services qu’avec des espèces.
  5. Par l’éloignement des agences de banque ou de microfinance.

Les services financiers numériques (SFN)

Les opérateurs et distributeurs, banques et EMF, proposent la gamme classique des SFN, via le Mobile Money, à savoir :

Le retrait d’argent,
Le transfert d’argent  ,
La réception de transferts d’argent internationaux
L’achat d’unités et forfaits téléphoniques,
Le paiement auprès des commerces de proximité et des transporteurs

Les usages du Mobile Money portent principalement sur l’achat de crédits téléphoniques, mais aussi pour effectuer des retraits, des paiements auprès des commerçants et des entreprises, recevoir de l’argent, ou encore pour régler leurs factures d’eau, d’électricité ou d’abonnement TV.

 

Lien vers la formation aux fondamentaux de la microfinance en cliquant sur le lien ci-après :

http://www.ecole-de-la-microfinance.com/formations-en-banque-et-en-microfinance/les-fondamentaux-de-la-microfinance/

 

 

Le paiement par téléphone permet de disposer d’un point financier de proximité

La population pauvre s’est équipée de téléphone et peut disposer grâce aux opérateurs téléphoniques d’un moyen de paiement permettant de  faire quelques   :

  • déposer et retirer de l’argent
  • envoyer et recevoir de l’argent
  • paiement de facture: (eau, électricité ….)
  • achats de biens et services

Pour Abdou Diop, directeur Associé chez Mazars Maroc, «le mobile money a participé à hauteur de 30% en moyenne dans plusieurs pays en Afrique à l’inclusion financière de la population, principalement dans les zones rurales». citation depuis Finances News du Jeudi 21 Novembre 2019

.Avec le paiement par téléphone, voici un grand pas pour l’inclusion financière. On lira l’expérience ci-dessous au Kenya qui peut réellement simplifier la vie de ceux qui n’ont pas de compte en banque.

 

La mise en place de  micro-crédits est difficile à envisager pour les opérateurs téléphoniques sauf à créer une banque digitale :

 

L’usage du scoring par l’opérateur téléphonique.

 

Les opérateurs de téléphone ont une certaine connaissance des habitudes de leurs clients qui achètent régulièrement des recharges pour effectuer leurs paiements.
Il leur est donc relativement facile d’effectuer des scorings afin de définir  des clients surs qui pourraient bénéficier d’une avance de consommation.

Le système  de scoring des clients, permet d’évaluer la capacité de remboursement, car l’opérateur téléphonique prête à ceux qui ont été détectés comme ayant des comportements de remboursement en adéquation avec les durées de remboursement prévues.
Ainsi le client pourrait taper dans sa réserve d’argent et devrait ensuite payer un intérêt à l’opérateur téléphonique. On ne peut imaginer un tel système que pour des montants de crédits très faibles.

Pourtant Orange money a lancé sa banque 100% digitale en Côte d’Ivoire.

Soutenant la stratégie de diversification du groupe, Orange Bank Africa entend participer au renforcement de l’inclusion financière sur le continent, en proposant des crédits à partir de 5 000 Fcfa, disponibles en quelques secondes depuis son mobile, ainsi qu’une épargne rémunérée.

 

Quelques limites :

 

  1. Quelles sont les possibilités pour l’opérateur téléphonique de faire un scoring de qualité à partir uniquement de données récupérées lors de l’achat de cartes de paiement ?
  2. L’opérateur téléphonique se retrouvera directement en concurrence avec les agences de banque et de microfinance. Il faut noter comme en particulier l’agence de microfinance fait un travail autrement plus complexe auprès de ses clients en réalisant la formation et l’éducation financière du client et l’accompagnement de l’emprunteur dans son métier d’auto-entrepreneurs .
  3. Le crédit via l’opérateur téléphonique n’est-il pas un encouragement à la consommation qui relancera l’inflation et peut mettre des personnes ne difficulté de remboursement.
  4. En octroyant des crédits l’opérateur téléphonique fait de la création monétaire, est-ce à die qu’il est un opérateur financier ? Dans ce cas à l’instar des banques et des micro-finances, il devra faire un reporting périodique à la banque centrale.

L’usage du paiement par téléphone portable est appelé à devenir une norme.

Les agences de micro-finance doivent se préparer pour répondre à la demande. Le fait de ne pas devoir se déplacer pour rembourser son échéance de crédit est un gain de temps considérable pour les emprunteurs car le temps du déplacement est pris sur le temps de production ou sur le temps de vente et beaucoup d’IMF exigent un remboursement hebdomadaire.

 

Orange Money en Afrique

 

En Afrique, en 2020,  Orange Money, c’est plus de 50 millions de clients dans une quinzaine de pays. Surfant sur cette réussite, le groupe cherche à « démocratiser » l’accès aux services bancaires en Afrique, à travers OBA qui devrait faire l’objet d’un déploiement progressif dans 3 nouveaux pays d’ici la fin de l’année 2021 (Sénégal, Mali et Burkina-Faso). « Orange Banque Africa propose des produits de crédit et d’épargne accessibles facilement et instantanément depuis Orange Money. C’est une très belle étape, car le crédit et l’épargne sont 2 facteurs indispensables de développement économique.

 

 

Le paiement mobile dans la zone BCEAO

 

Le texte ci-dessous est extrait d’un article de Financial Afrik paru le 31 octobre 2019 par Ibrahima Jr Dia :

Ibrahima Dia est économiste de formation, passionné des questions de développement, suit l’actualité financière africaine au jour le jour.

 

Dans son discours d’allocution, Tiemoko Meyliet Koné, Gouverneur de la BCEAO, a déclaré que l’avènement des finTech va révolutionner les modes de consommations. «Il est impératif de trouver  d’autres alternatives afin de  s’adapter  à cette nouvelle donne, en créant un environnement propice et favorable  pour booster l’activité numérique», poursuit le gouverneur, se réjouissant de la croissance de l’activité monétique au niveau de l’UEMOA. «Le nombre de comptes de monnaie électronique est ressorti à 62,9 millions à fin 2018 contre 25 millions en 2015, soit une hausse moyenne annuelle de 38%».

 

Cet élan monétique a entraîné le taux d’inclusion financière, passé de 26% en 2010 à 57,1% en 2018, avec une contribution de services financiers numériques dépassant le tiers.

L’objectif est d’atteindre, sur un horizon de 5 ans, un taux d’inclusion financière de 75%, a rappelé le patron de la banque des banques.

En outre, le gouverneur a  indiqué  que l’année 2019 a vue l’avènement de la première banque digitale de l’Union, 100% mobile. Cette banque, souligne-t-il, a mis à la disposition de ses clients des services de paiement, d’épargne ainsi que de crédits à la consommation et immobilier.

Elisabeth Huybens, directrice des opérations de la Banque mondiale (BM), est convaincue que l’Afrique,  leader mondial du Mobile Money, peut utiliser les nouvelles technologies pour assoir son développement.

La responsable a indiqué que les chiffres enregistrés pour le compte du mobile banking   sont révélateurs.

La part des adultes en Afrique subsaharienne ayant un compte  de monnaie électronique a presque doublé pour atteindre 21 %, et près de 10 % du PIB en Asie et moins de 2% du PIB dans les autres régions.

Près de 150  personnes (cadres, gouverneurs de banques centrales,  …) participent  à cette conférence, qui a pour but  d’échanger sur  les enjeux, défis et perspectives que représente l’émergence des Fintech pour les pays en développement.

 

Le paiement mobile au Kenya

 

L’après-midi touche à sa fin dans le village kenyan d’Ukwala, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière ougandaise. L’air est redevenu doux après la fournaise de la journée. La bonne heure pour sortir. Femmes et enfants s’activent pour aller chercher de l’eau. A la main, deux bidons… et leur téléphone portable. A Ukwala en effet, le puits d’eau saumâtre a été remplacé par une pompe à eau filtrante que les habitants tirent après avoir payé leur droit d’accès par SMS, via M-Pesa.

 

 Situation au Kenya

Reproduction d’un article publié le 6 mars 2014 par HCN 24 Horn Africa sous la signature de Séverine Lebouche
Depuis le lancement du système par Safaricom, en 2005, le paiement mobile est une réalité du quotidien dans le moindre village du pays. 16 millions de personnes y ont souscrit. Car pour ouvrir un compte, rien de plus simple, même si l’on ne dispose que d’un téléphone basique: il suffit de rendre visite à l’un des 60 000 agents recrutés par l’opérateur de téléphonie, de se créer un mot de passe et de déposer quelques centimes d’euros en liquide sur ce nouveau compte.

A 500 kilomètres de là, dans le quartier d’affaires flambant neuf de Nairobi, la grouillante capitale, Betty vante les bienfaits de M-Pesa: « Avant, pour aider ma famille, je devais faire venir ma soeur, chaque mois, à Nairobi, et elle repartait avec du cash. » Une démarche coûteuse, dangereuse et chronophage pour cette dynamique trentenaire qui, enceinte de six mois, enchaîne les rendez-vous d’affaires. Aujourd’hui, c’est en un clic qu’elle envoie l’argent à ses parents, via son téléphone.

 

Un gain de temps considérable pour les emprunteurs qui n’ont plus besoin de se déplacer.

 

Un gain de temps tout aussi crucial pour les micro-entrepreneurs. A Kisumu, au bord du lac Victoria, un petit groupe de femmes bénéficiaires d’un microcrédit se réunit, comme chaque semaine, sous l’arbre de la petite école du quartier. Ici, on utilise M-Pesa pour les remboursements. La voix posée, le regard franc, son cahier sur ses genoux, Mary tient les comptes: « Chacune de nous fait le virement depuis son mobile avant de venir aux réunions.

 

Une société sans cash?

« Nous allons bien plus vite pour faire nos comptes que lorsque nous remboursions en liquide. » Pour cette entrepreneuse qui tient un petit commerce de crème pour les pieds, c’est autant de temps en plus pour vendre ses produits.Une société sans cash? Certains en rêvent.C’est le cas de l’institution de microfinance Juhudi Kilimo, qui verse ses prêts directement sur le compte M-Pesa de ses bénéficiaires. Eux-mêmes remboursent par SMS.

 

La vache achetée grâce au microcrédit peut être payée par téléphone.

Quant à la vache achetée grâce au microcrédit, elle peut elle aussi être payée par téléphone. Un saut technologique dont profite Fred, le commercial de Juhudi Kilimo en charge des petits exploitants de thé sur les hauteurs de Kericho: « Je pars en rendez-vous uniquement avec mon smartphone », explique le jeune homme, chemise blanche et mocassins, qui sillonne en moto les chemins de terre conduisant à ses clients. Dans son téléphone Android, l’ensemble des dossiers et une application lui permettant d’instruire à distance toutes les demandes de prêts.

Si M-Pesa facilite indéniablement les paiements, il n’est pas à proprement parler un outil de bancarisation de la population. L’argent déposé sur le compte ne rapporte aucun intérêt et il faut payer pour le retirer en liquide. Du moins jusqu’à récemment. Safaricom vient, en effet, de s’allier à une banque pour offrir un véritable compte d’épargne rémunéré, donnant également accès à des microcrédits. Ce service a été dénommé M-Shwari, c’est-à-dire « pas de tracas », en swahili. Grâce à la force de frappe marketing de l’opérateur téléphonique, il a conquis 20000 nouveaux clients par jour les premiers mois de son lancement. Comme avec M-Pesa, le Kenya -au 157e rang mondial pour son PIB par habitant- se révèle, une fois de plus, à la pointe de l’innovation en matière d’inclusion financière.

 

Le mobile banking  au Nigeria

Reproduction d’un article publié le 7 septembre 2015 par  Afrique IT NEWS le 7 septembre 2015 par Rédacteur)

La banque Centrale du Nigéria affirme avoir desserré sa politique de réglementation sur le mobile money en faveur des entreprises de télécommunications.

Mais qu’elle ne va pas encore octroyer des licences à ces dernières.

Selon ITPulse,  la CBN a reconnu que les entreprises de télécommunications possèdent une vaste infrastructure réseau à travers le pays, permettant « aux agents de mobile money » de travailler efficacement grâce à leur large couverture.

Les entreprises de télécommunications ont des plateformes, des réseaux étendus avec lesquels les services de mobile banking peuvent bien prospérer, mais la CBN refuse encore de concéder les licences aux opérateurs.

 

Par crainte de favoriser la concurrence entre ces derniers et les banques.

La CBN a donc encouragé les opérateurs télécoms à s’associer avec les banques et d’autres institutions financières agréées pour le développement du mobile banking.

Musa Itokpa Jimoh, directeur adjoint de la Direction des Systèmes de paiement bancaire à la CBN affirme que la progression du mobile banking a été très lente au Nigéria.
Surtout que le pays se vante d’avoir plus de 146 millions d’abonnés mobiles actifs.
Plusieurs enquêtes ont attribué la lenteur de cette progression à la faible sensibilisation du public.
Mais bien d’autres défis restent à relever: le faible nombre d’agents de terrain ainsi que l’insuffisance des infrastructures.

 

 

 

Les différences entre les banques et les établissements de microfinance.

Les banques financent l’économie

Les banques privilégient le financement des activités existantes en octroyant des prêts à moyen/long terme mais aussi en finançant la trésorerie (par exemple avec l’affacturage : la banque « achète » les factures et se charge de les recouvrer ou avec le financent du stock, les crédits greniers,  ou encore avec l’acceptation d’un découvert.)

Les banques font aussi des crédits immobiliers, des crédits à la consommation, des avances de trésorerie  et des crédits sociaux …

 

Les établissements de microfinance ont pour finalité de faire des prêts mais aussi de faire de l’accompagnement.

Les clients des établissements de microfinance sont des auto-entrepreneuriat, des TPE mais aussi des femmes du marché, des emprunteurs ruraux ou encore des artisans qui ont besoin de financer des équipements.

Les établissements de microfinance se distinguent des banques spécifiquement du fait :

  • de la clientèle, provenant de couches vulnérables,  qui recherche le financement d’une activité génératrice de revenus.
  • des montants des prêts très peu élevés  .
  • de la faible durée des prêts quasiment toujours inférieurs à 12 mois.
  • de l’absence de véritables garanties, les garanties étant  remplacées par la pression sociale et parfois par des prêts collectifs à un groupe solidaire ou chaque emprunteur garantie l’ensemble du prêt.
  • par une excellente connaissance de l’emprunteur par l’établissement prêteur qui enquête sur la moralité et les conditions de vie  de ses clients.
  • par des taux d’intérêts des prêts très élevés.

 

Pourquoi les taux d’intérêts sont-ils si élevés en microfinance ?

Retrouvez la formation sur les fondamentaux de la microfinance en cliquant sur le lien ci-après :

http://www.ecole-de-la-microfinance.com/formations-en-banque-et-en-microfinance/les-fondamentaux-de-la-microfinance/

 

Le taux d’intérêt nécessaire à l’autosuffisance financière d’une IMF doit couvrir l’ensemble des charges de fonctionnement (salaires du personnel, loyer de l’agence, couts informatiques, amortissements… ainsi que le coût des formations dispensées) et le coût des pertes sur créances douteuses (cout du risque).

 

Les coûts de fonctionnement des IMF sont souvent largement supérieurs à ceux des banques du fait du suivi personnalisé de leur clientèle, des remboursements des échéances en espèces ou encore de la nécessité de se déplacer pour visiter les clients dans les zones rurales.

 

Ils comprennent des charges que les banques classiques ignorent comme les frais de formation et le coût des actions d’accompagnement des emprunteurs, mais aussi les charges liées aux remboursements en espèces à périodicité généralement hebdomadaire.
Outre ces éléments, le niveau élevé de taux d’intérêt pratiqués par les IMF résulte aussi :

  1. Du coût des ressources pour l’IMF pour constituer le fonds de crédit.
  2. Du faible rapport des intérêts lesquels même à un taux élevé rapportent peu s’ils portent sur un micro capital, contrairement aux prêts des banques quand le capital emprunté est élevé.
  3. Des coûts de mises en place du prêt qui nécessitent autant de temps d’analyse du dossier et de procédures pour un micro crédit que pour les grosses transactions
  4. D’un cout du risque très élevé en particulier lors du premier financement par un micro crédit d’une activité génératrice de revenus.
  5. De transactions dans des monnaies faibles : il ne faut pas comparer des taux de pays à la monnaie faible avec les meilleurs taux pratiqués dans des pays à la monnaie forte.

Les taux d’intérêts sont donc élevés, ils n’en demeurent pas moins  inférieurs au taux de l’usure

 

Les bénéficiaires des prêts ne se plaignent jamais des taux élevés et préfèrent recevoir des formations et conseils plutôt que de payer un peu moins d’intérêts.
On peut rencontrer des variantes, en particulier dans des IMF dépendant de grandes organisations de solidarité internationale.
Ces organisations   caritatives soutiennent  que les pauvres ne peuvent supporter des taux  intérêts au prix du marché et affichent donc des taux d’intérêts faibles, comparables au taux des pays occidentaux.
Par contre, elles ajoutent de fort couteux frais de gestion, frais de dossiers, annexes ou forfaits… Bien entendu ces frais complémentaires n’apparaissent jamais dans les brochures distribuées aux donateurs.

 

Comment fixer le taux d’intérêt

La recherche de l’autonomie financière de l’IMF implique que le taux des prêts couvre la totalité des charges opérationnelles et le coût du risque. Si l’IMF ne peut obtenir un taux d’intérêt suffisant, il lui faudra prélever sur le fonds de crédit, lequel petit à petit aura vocation à disparaitre.

 

La viabilité financière de l’IMF dépend de taux d’intérêt suffisamment élevés.
Bien que tous ces chiffres soient variables selon l’IMF, le pays, le montant du crédit, ou la monnaie, on peut faire un exemple théorique (exprimé en taux annuels) :

Charges opérationnelles de salaires, loyers, consommables 18%
Cout de la formation des emprunteurs 4%
Cout de la ressource emprunté par l’IMF 5%
Inflation, perte de valeur par rapport à la monnaie d’emprunt de la ressource 5%
Coût du risque de non remboursement des prêts 7%
Pour ce cas théorique, Taux effectif minimum annuel à appliquer serait de 39%

 

Chaque IMF doit procéder à son propre calcul en fonction de ses propres paramètres, pour déterminer le taux minimum correspondant à son mode de fonctionnement.
S’y ajoute en général, sauf en cas de gestion optimale de la part de l’IMF, un coût de la sous-activité du capital c’est-à-dire l’absence de rendement quand les montants ne sont pas prêtés entre les remboursements des uns et la mise en place des prêts nouveaux. Cela peut représenter un taux très élevé en particulier pour des ONG ne disposant pas d’outils de gestion rigoureux.
A l’inverse, certaines  IMF bénéficient de la quasi-gratuité de la ressource quand elles  sont autorisées à collecter et à recycler l’épargne laquelle est rarement (ou faiblement) rémunérée.
De même les IMF qui reçoivent des subventions ou bénéficient de lignes de crédit subventionnées ou/et de dons de l’aide internationale n’ont pas à emprunter d’où un avantage très important. Il faut toutefois être vigilant car on sait que les subventions n’ont pas vocation à être permanentes, et le jour où elles ne sont plus versées, le risque est grand que l’IMF disparaisse.

 

On peut donc affirmer que ce sont les programmes qui s’autofinancent, donc qui pratiquent la facturation d’intérêts à taux suffisamment élevés, qui sont les plus performants et les plus efficaces.

 

Formation aux fondamentaux de la microfinance

http://www.ecole-de-la-microfinance.com/formations-en-banque-et-en-microfinance/les-fondamentaux-de-la-microfinance/

 

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