La microfinance, véritable levier de développement

conférence-débat “La microfinance, véritable levier de développement”
L’association « L’école de la microfinance » organise des conférences / débats sur le thème « La microfinance est-elle un véritable levier de développement »
Si vous êtes intéressés, merci de prendre contact avec notre association contact@ecole-de-la-microfinance.com
ecole.de.la.microfinance@gmail.com
La finalité de la microfinance : l’auto-entreprenariat, les TPE pour le développement local :
La microfinance correspond à un ensemble de procédés financiers qui permettent à quelqu’un, qui possède un dynamisme et des capacités latentes, de s’intégrer dans une économie, alors qu’il ne dispose d’aucun avoir ni d’aucun crédit possible, compte tenu de son état de pauvreté.
Si dans tous les pays on a connu des pratiques traditionnelles d’épargne et de crédit (les tontines), le concept de micro crédit tel qu’on le conçoit aujourd’hui a été créé par Muhammad Yunus et la Grameen Bank.
Cela n’existait pas il y a cinquante ans.
Le micro crédit est désormais présent dans le monde entier.
En Afrique, les principaux défis de financement du développement demeurent le financement de l’agriculture, et le financement de TPE.
Le financement de l’agriculture et des activités économiques en milieu rural est fondamental pour améliorer les conditions de vie de manière substantielle et stabiliser les populations.
Le financement des activités agricoles
Le financement des TPE demande des compétences particulières pour pouvoir accompagner l’entreprise lors de sa croissance.
Des institutions spécifiques « la meso-finance » ont prouvé leur efficacité pour le financement des TPE / PME
Quant au microcrédit, il permet d’accompagner des porteurs de projet en secteur informel, pour de très petites sommes, pour permettre de constituer un stock ou encore pour l’acquisition d’un matériel.
Nul développement social n’est possible en l’absence de croissance économique .
La microfinance et la lutte pour le développement
Le développement dépend de multiples facteurs dont la création de route, la scolarisation, l’adduction d’eau… La microfinance intervient à son niveau en complément à travers 4 dispositifs :
- Le dispositif d’autonomisation des femmes,
- Le dispositif d’appui aux petits exploitants agricoles,
- Le dispositif d’appui aux micro et très petites entreprises
- Le dispositif d’insertion économique des jeunes
Quand on parle de micro finance, il s’agit de la fourniture d’un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel.
Ces produits sont complémentaires au micro crédit :
- Le micro crédit
- L’épargne
- La micro assurance
- Les transferts d’argent
- Des services non financiers tels que l’éducation financière ou l’accompagnement de l’entreprise.
Le crédit sert à l’acquisition de biens qui seront générateurs de revenus : élevages de poules, matériel de couture, four pour une gargote, activités artisanales ou commerces d’alimentation.
Chaque création d’activité entraine davantage d’échanges dans l’économie de proximité et suscite des vocations. Ainsi le micro crédit et plus généralement la microfinance sont bien des outils efficaces de lutte contre la pauvreté.
L’épargne de proximité des clients de la microfinance finance les projets des emprunteurs d’un même lieu.
La formation et l’accompagnement des emprunteurs : Le métier de micro entrepreneur doit s’apprendre
Le crédit a pour objet de contribuer à financer une activité qui sera génératrice de revenus.
Le public, fragile, constitué souvent de femmes pauvres, ne peut pas instantanément se transformer d’une vie au jour le jour en un micro entrepreneur débutant.
Les établissements de microfinance sont bien distincts des banques et ne sont pas des banques LOW-COST
Les établissements de microfinance sont soumis à un agrément et à une réglementation de la part de la banque centrale.
Par contre ces établissements ne peuvent faire qu’un nombre limité d’opérations.
En microfinance, des garanties peuvent être demandées aux emprunteurs mais en général elles sont de très faibles qualité. Donc il y a beaucoup plus de risques pour un établissement de microfinance que pour une banque.
D’autres contraintes particulières aux microfinances :
- Le montant d’un microcrédit est plus faible que celui d’un prêt bancaire
- Les taux auxquels sont accordés ces microcrédits sont plus élevés que ceux d’un prêt bancaire.
- Les durées de remboursement sont plus courtes que celles d’un prêt classique. (parfois un prêt est remboursé sur une période de 6 à 12 mois avec des échéances hebdomadaires.)
Questions / réponses avec Michel HAMON de l’école de la microfinance
La microfinance est un métier difficile. Faire des prêts à des personnes qui ne présentent pas de garanties, c’est bien évidemment prendre le risque de ne pas être remboursés. C’est pourquoi les microfinances enquêtent de façon très approfondies pour connaitre leurs clients.
Une microfinance a besoin de locaux, d’un personnel important, d’équipements. Souvent l’établissement de microfinance doit faire de la formation des emprunteurs et apporter de l’accompagnement. Pour couvrir toutes ces charges, les établissements de microfinance doivent facturer des intérêts élevés et parfois des commissions complémentaires.
Question :
Il semble que dans de nombreuses institutions de microfinance, les salariés et la direction n’aident pas vraiment les emprunteurs et peuvent même inciter des personnes à s’endetter afin d’obtenir des primes de productivité.
Réponse :
Il apparait en effet que les clients, les dirigeants, tous les tiers en relation avec des agences de microfinance déplorent l’insuffisance en compétence des ressources humaines des institutions de microfinance
Cette situation n’est pas tout à fait anormale puisque la création des institutions de microfinance n’a été précédée d’aucune formations universitaires de la filière, il est maintenant essentiel que la professionnalisation du secteur s’institutionnalise par le renforcement des capacités managériales et opérationnelles des acteurs.
Les études sur la stratégie de la finance inclusive indiquent qu’il est urgent d’intensifier les actions de formation des promoteurs, des dirigeants et des employés des institutions de microfinance.
Q : Après les nombreuses défaillances d’institutions de microfinance, les scandales à répétition de non remboursement de l’épargne, les situations de surendettement de personnes très vulnérables, on doit s’interroger : la microfinance est-elle réellement une solution pour aider au développement ?
Réponse :
Sans microfinance, on renonce à apporter des services financiers à tous ceux qui n’ont pas accès aux banques.
Les emprunteurs disposent rarement d’une épargne pour créer une activité. En l’absence d’une microfinance ils devraient solliciter des crédits auprès de prêteurs informels option coûteuse et risquée.
Il est vrai que la microfinance mal maitrisée fait courir des risques au public : par exemple les défaillances d’institutions de microfinance entrainent le retrait de l’agrément ce qui implique en principe que les épargnants ne pourront pas récupérer leurs dépôts, d’où une crise aigüe lorsque les déposants sont pauvres et peu informés de leurs droits.
Pour moi il est évident quand l’accès aux banques est si limité en Afrique qu’il faut pourtant continuer de développer la microfinance mais d’une autre façon en examinant les forces, les faiblesses et le potentiel de la microfinance au cours de formations adaptées destinées aux professionnels administrateurs dirigeants et salariés.
La microfinance est utile car elle permet aux personnes dont les revenus sont très faibles et irréguliers d’accéder à des services financiers en leur permettant de développer une activité génératrice de revenus.
Les bénéficiaires du microcrédit sont majoritairement des femmes. Les femmes qui s’investissent dans les activités génératrices de revenus rencontrent d’immenses difficultés liées à leur instruction très insuffisante. Il est primordial qu’elles acquièrent grâce à une éducation financière des connaissances pour faire face aux impératifs de la commercialisation et de la production.
Q : Devant la croissance des impayés, de plus en plus on voit les agences de microfinance exiger des garanties avant d’octroyer un prêt.
Réponse :
Les professionnels de la microfinance savent que les garanties en matière de microfinance sont souvent très fragiles.
Les emprunteurs ne parviennent pas à prouver leur solvabilité puisqu’ils ne possèdent que rarement des titres de propriété ni d’autres biens pouvant servir de garantie.
Les meilleures garanties en matière de microfinance sont la connaissance de la personne, du projet et de la situation de l’emprunteur par rapport à son projet.
C’est essentiellement l’analyse préalable du dossier qui va permettre d’éviter les impayés. Cela demande du temps, il faut se rendre sur le lieu de travail de l’emprunteur, à son domicile. Il faut prendre le temps nécessaire pour l’inclusion financière par des formations et de l’accompagnement une fois le prêt mis en place ;
Les formations des agents de crédit que proposent l’école de la microfinance répondent à l’ objectif de limiter les risques tant pour l’institution de microfinance que pour l’emprunteur.
Q : On note depuis plusieurs années une montée des risques et une augmentation du nombre d’institutions de microfinance collectrices d’épargne placées sous procédure de sauvegarde.
Réponse
Quand une institution de microfinance se retrouve gérée par un administrateur provisoire c’est que la situation est déjà très compromise. Dans ce cas tous les organes de gouvernance (direction, représentants élus, conseil d’administration) sont suspendus. Bien souvent cette situation résulte d’une mauvaise gouvernance et d’un conseil d’administration qui ne joue pas les rôles d’éclaireur et de contrôleur.
Le problème majeur des institutions de microfinance est d’assurer leur viabilité financière et leur pérennité afin de maintenir leur impact social d’établissement au service des personnes n’ayant pas accès aux services des banques.
Dans tous les cas les formations de l’école de la microfinance montrent l’utilité de l’information et des règles prudentielles nationales qui doivent être des outils pour les dirigeants de l’institution et incite au respect des exigences réglementaires et statutaires.
Les formations dispensées par l’école de la microfinance ont notamment pour objet d’améliorer la qualité du portefeuille de microfinance, d’améliorer la rentabilité de l’institution et d’accroitre la productivité tout en maitrisant mieux leurs risques.
Q : Comment se déroulent les séminaires à l’école de la microfinance ?
Réponse
L’école de la microfinance se vit comme un centre de formation professionnelle. Nous organisons donc des ateliers basés essentiellement sur des cas pratiques pour donner aux apprenants des outils et des techniques leur permettant d’apporter des solutions concrètes aux problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. Ce sera le cas par exemple en contrôle de gestion ou en analyse financière.
Dans nos formations au marketing nous travaillons le lien de confiance avec le public, sur les dispositions qui doivent être prises pour informer et protéger les épargnants, montrant comment l’amélioration de la confiance entraine rapidement une croissance des volumes d’épargne et de crédit et donc améliore la viabilité de l’institution.
Q : Et pour conclure cet entretien sur l’école de la microfinance ?
Réponse
La plupart des clients de la microfinance sont des micro- entrepreneurs du secteur informel : petits commerçants, vendeurs ambulants, artisans, agriculteurs, etc. Chacun d’eux possède un savoir-faire et sollicite un microcrédit pour développer une petite activité qui sera la source d’un revenu régulier.
Une microfinance qui fonctionne donne les moyens à chacun de créer ou de développer une activité professionnelle sur le long terme et dans la dignité car elle ne repose pas sur l’assistanat.
Une microfinance qui dispose d’un personnel et d’administrateurs bien formés participe ainsi à la création du tissu économique local dynamique.

L’école de la microfinance a obtenu la certification qualité Qualiopi pour la qualité de ses prestations.
L’audit interne dans les établissements de microfinance
IMPORTANT : En raison de la pandémie de coronavirus, et aussi des problèmes de logistique, les formations en présentiel qui avaient été programmées à DOUALA n’ont pu avoir lieu.
Nous essayons de reprogrammer cette action en province sans pouvoir préciser de dates actuellement.
En attendant un certain nombre de formations peuvent être suivies en e-learning auprès de l’école de la microfinance. Merci de suivre le lien ci-après :
Accès aux catalogues des formations proposées par l’école de la microfinance
Attention, à partir des liens indiqués ci-dessous, il faut cliquer sur DOWNLOAD pour obtenir les catalogues demandés.
catalogue des formations aux métiers de la microfinance
catalogue des formations aux métiers de la banque
catalogue des formations aux métiers de la comptabilité
Les formations proposées par l’école de la microfinance
La formation à la microfinance concerne en particulier les Directeurs d’agence en poste ou en cours de prise de poste.
Une attention particulière est portée à la maitrise des procédures de contrôle interne.
Une formation au marketing en microfinance est également proposée, la situation locale d’extrême concurrence entre les EMF imposant de savoir se distinguer, d’être l’EMF qui sera choisie par les clients.
Certaines formations sont proposées, en liaison avec nos partenaires dans leurs centres de formation professionnelle.
Accès direct aux programmes des formations en banque et en microfinance
http://www.ecole-de-la-microfinance.com/
Ci-dessous le programme complet du mois de la microfinance à Douala :
- Les fondamentaux de la microfinance,
- la mise en place du crédit,
- la gestion du portefeuille,
- le recouvrement,
- le coût du risque.
- analyse financière de l’IMF
- Contrôle de gestion
Pour tous renseignements, merci de contacter l’école de la microfinance :
ecole.de.la.microfinance@gmail.com
La connaissance pratique de la micro finance, condition de réussite du projet, est souvent méconnue.
La microfinance est un métier qui doit s’apprendre. Les institutions de microfinance ont besoin de professionnels qualifiés, d’administrateurs et de dirigeants compétents, disposant des compétences clés pour faire fonctionner une IMF.
Pourtant dans la pratique, il existe de multiples obstacles à la formation aux métiers de la micro-finance dont les principaux sont les coûts de la formation , où le sentiment que la formation ne sera pas utile.
C’est ainsi que de nombreuses microfinances sont rapidement débordées avec un portefeuille à risque volumineux, avec des problèmes de trésorerie ou encore une incapacité à attirer l’épargne où à se financer.
Les formations adaptées :
Il est fondamental pour les salariés, les dirigeants et les administrateurs des institutions de microfinance de suivre une formation pour acquérir les connaissances pour l’établissement d’une agence pour l’instruction du dossier d’agrément, pour la gestion et le traitement comptable des opérations.
Aux fonctions stratégiques (les produits qui seront proposés à la clientèle, le choix d’implantation, la cible de clientèle…) s’associent nécessairement des tâches importantes et diversifiés de gestion administrative, (suivi des mises en place, suivi des prêts, suivi des retards…). Il faut maitriser l’étude du risque en secteur informel, l’audit et le contrôle, la comptabilité de l’IMF, les placements et refinancements et bien d’autres thèmes techniques.
L’école de la microfinance à Nantes a une offre complète de formations répondant aux besoins des professionnels
Retrouvez nos formations aux métiers de la microfinance en suivant le lien ci-dessous :
FORMATION LES FONDAMENTAUX DE LA MICROFINANCE
L’école de la microfinance qui a été fondée par des professionnels de la finance et de la microfinance entend répondre aux besoins de formation du personnel et des administrateurs des institutions de microfinance.
Les aspects pratiques apparaissent souvent comme un domaine de spécialistes interdit aux profanes, ou encore comme la chasse gardée de grandes organisations en lien avec des gouvernements.
Cet article a pour objet de montrer que se former à la gestion d’une structure de micro finance est nécessaire pour acquérir les compétences clés.
Mais avant de s’intéresser aux techniques, il faut rappeler qu’une institution de microfinance est un instrument de développement économique.
La première finalité c’est d’accorder des crédits à des auto-entrepreneurs.
La fonction principale d’un établissement de microfinance consiste à proposer des services financiers tels que collecter l’épargne, recevoir des dépôts d’argent, accorder des prêts, et pour certains établissements à gérer les moyens de paiement.
Les clients, majoritairement des auto-entrepreneurs, sont d’abord des personnes qui n’ont pas accès aux banques, qui cherchent à améliorer leurs revenus en développant leurs entreprises.
Le but des Institutions de micro-finance est d’accompagner et de soutenir ces auto-entrepreneurs afin de leur permettre de créer, à l’aide d’un petit crédit, une activité qui sera génératrice de revenus.
Le premier métier des Institutions de micro-finance (IMF) c’est bien de distribuer le micro crédit dans des zones où les banques ne sont pas accessibles pour le public des auto-entrepreneurs.
Les techniques financières :
Pour autant, une SA de microfinance ou une mutuelle d’épargne crédit voulant mettre en place une agence de microfinance a besoin d’un bon DG et de salariés qualifiés et compétents capables de gérer les programmes de façon professionnelle.
Consentir un prêt à une personne est certainement aisé mais il est beaucoup plus complexe de lui donner le moyen d’exercer une activité génératrice de revenus. Et si l’institution veut être remboursée il faut absolument que son client gagne sa vie.
L’agence de micro finance n’ayant pas de ressources infinies il faut aussi que l’emprunteur rembourse son prêt selon un calendrier fixé à l’avance afin de pouvoir à nouveau prêter cet argent à d’autres emprunteurs.
L’étude du risque
Un établissement de microfinance doit savoir étudier le risque.
On ne peut pas prêter de l’argent à tous ceux qui en font la demande : il faut sélectionner les personnes qui ont la volonté et la possibilité de rembourser. Et une fois le crédit en place, il faut suivre les clients.
Le risque c’est le cœur du métier de la microfinance !
Il faut savoir analyser le risque, il faut savoir calculer le coût du risque.
La Gestion des RISQUES : Tout le personnel de la microfinance doit avoir de solides connaissances en RISQUES. La microfinance doit priorisé le volet RISQUES dans le processus de développement et de l’exploitation.
Le crédit que les IMF distribuent est parfois accompagné de conseils et d’une formation en faveur des emprunteurs.
Les IMF vont former les bénéficiaires des prêts, en particulier avant l’octroi du tout premier prêt.
Compte tenu des difficultés pour de nombreux emprunteurs n’ ayant été que très peu scolarisés, les IMF ont des programmes spécifiques pour effectuer la formation à la gestion de la micro-entreprise.
Ils expliquent aussi les mécanismes du remboursement du prêt et les cycles de crédit.
Pour l’IMF les actions de formation ont l’objectif de mobiliser et de développer les ressources des emprunteurs afin de leur donner le moyen d’utiliser l’argent à bon escient pour la création d’une activité qui sera génératrice de revenus.
L’école de la microfinance anime, des sessions de sensibilisation, de vulgarisation et de formation relatives au fonctionnement et à la réglementation spécifique des IMF.
Pour tous renseignements :
Contact et inscription
ecole.de.la.microfinance@gmail.com
Notre site : http://www.ecole-de-la-microfinance.com/lecole/
Notre mail : ecole.de.la.microfinance@gmail.com
LA GESTION DU PORTEFEUILLE CRÉDIT D’UNE IMF
Le portefeuille de crédit d’une banque ou d’un établissement de microfinance est composé de l’ensemble des dossiers crédit de la clientèle :les comptes courants débiteurs avec ou sans autorisation, les créances commerciales, les autres crédits court terme, les crédits d’équipement, les engagements à long terme.
Ce que craignent le plus les banques et les établissements de microfinance c’est bien sur le non remboursement de leurs crédits par la clientèle.
La gestion du portefeuille crédit dans une microfinance consiste à :
- A suivre au jour le jour les positions débitrices de la clientèle
- A contacter immédiatement les clients en cas d’incidents
- A enregistrer les risques consécutifs aux incidents clients
- A envisager des réaménagements de l’échéancier des remboursements
- A effectuer une cotation risque des clients en fonction des incidents mais aussi de la situation économique globale ou des difficultés liées à un secteur professionnel.
- A déclasser en CDL – contentieux, douteux, litigieux, les créances compromises
- A mettre en place les provisions pour dépréciations des créances qui sont nécessaires.
Nous indiquons ci-dessous les thèmes développés pendant les journées de formation aux fondamentaux de la microfinance :
Le processus de mise en place des crédits – L’examen du projet présenté par le demandeur.
L’agent de crédit opère une sélection et prend la décision de refuser les projets incohérents, non rentables pour l’emprunteur ou inadaptés.
La constitution de la demande de crédit ne se fait que pour un projet viable et générateur de revenus pérennes
Le lien ci-après donne accès à la présentation de la formation aux fondamentaux de la microfinance :
Les fondamentaux de la microfinance
L’analyse du risque
L’élément déterminant pour une saine gestion du portefeuille consiste à accorder des prêts aux personnes ou aux entités qui présentent les capacités de remboursement nécessaires, et les refuser aux autres.
L’étude attentive du risque de crédit par l’IMF est fondamentale. Compte tenu des caractéristiques spécifiques du public, l’analyse du risque est constituée essentiellement par une évaluation informelle des emprunteurs.
L’agent de crédit doit concevoir avec l’emprunteur un budget familial. Il est essentiel que le « reste à vivre » permette d’intégrer chaque semaine la charge de remboursement du microcrédit.
La décision d’octroi du prêt est prise par le Comité des Crédits.
Le suivi du portefeuille crédit
La gestion de portefeuille consiste essentiellement dans le suivi des clients sains et en retard après décaissement du prêt.
Pour se donner des chances de recouvrement, la détection des retards dans le remboursement doit être immédiate.
Les créances défectueuses (CDL contentieux, douteux et litigieux) font l’objet de déclassements. L’IMF doit savoir calculer les indicateurs de portefeuille à risque (PAR 30 et PAR 90).
L’IMF calcule périodiquement son « coût du risque. »
La problématique du remboursement des crédits et le recouvrement
Une fois le retard détecté, l’IMF met en œuvre un programme de recouvrement.
La rapidité de la réaction par l’IMF est de loin l’élément le plus déterminant pour le recouvrement d’un prêt.
Les sanctions en cas de retard prévues sur les contrats de prêts doivent être appliquées de façon systématique.
L’IMF ayant une vocation sociale, l’agent de recouvrement n’hésitera pas à se montrer imaginatif dans les solutions pour trouver des solutions conciliantes envers les emprunteurs qui ne peuvent pas rembourser de bonne foi.
Les procédures de recouvrement par voie judiciaire ne sont généralement pas adaptées pour obtenir le remboursement par les emprunteurs.
La performance de l’IMF sociale et financière de l’IMF
Conférence : Le microcrédit un outil pour le développement local
La mission sociale d’une IMF consiste à proposer des services financiers à la portée de personnes pauvres.
Pour autant une IMF à un métier financier lequel exige la plus grande rigueur de gestion.
Pour concilier au mieux ces deux missions, l’IMF doit dispose de critères rigoureux de sélection des projets qu’elle est disposée à financer permettant ainsi la création de micros entreprises et la création d’emploi.
L’intérêt bien compris d’une IMF est de mettre en place sur son segment de clientèle des procédures de sélection de prêts très rigoureuses afin d’avoir une forte probabilité que les prêts soient remboursés dans les conditions convenus.
Le mobile banking – Les services financiers numériques (SFN).
Le taux de bancarisation reste une préoccupation majeure des autorités dans de nombreux pays d’Afrique.
Le taux très faibles de bancarisation peut s’expliquer par différents facteurs :
- Par l’absence de connaissances financières et donc l’absence de besoin ;
- Par le manque de confiance envers les dépositaires des dépôts d’épargne en particulier dans les micro-finances.
- Par la quasi absence d’échange d’argent notamment dans les zones rurales
- Par les habitudes en secteur informel de ne payer les produits et les services qu’avec des espèces.
- Par l’éloignement des agences de banque ou de microfinance.
Les services financiers numériques (SFN)
Les opérateurs et distributeurs, banques et EMF, proposent la gamme classique des SFN, via le Mobile Money, à savoir :
Le retrait d’argent,
Le transfert d’argent ,
La réception de transferts d’argent internationaux
L’achat d’unités et forfaits téléphoniques,
Le paiement auprès des commerces de proximité et des transporteurs
Les usages du Mobile Money portent principalement sur l’achat de crédits téléphoniques, mais aussi pour effectuer des retraits, des paiements auprès des commerçants et des entreprises, recevoir de l’argent, ou encore pour régler leurs factures d’eau, d’électricité ou d’abonnement TV.
Lien vers la formation aux fondamentaux de la microfinance en cliquant sur le lien ci-après :
Le paiement par téléphone permet de disposer d’un point financier de proximité
La population pauvre s’est équipée de téléphone et peut disposer grâce aux opérateurs téléphoniques d’un moyen de paiement permettant de faire quelques :
- déposer et retirer de l’argent
- envoyer et recevoir de l’argent
- paiement de facture: (eau, électricité ….)
- achats de biens et services
Pour Abdou Diop, directeur Associé chez Mazars Maroc, «le mobile money a participé à hauteur de 30% en moyenne dans plusieurs pays en Afrique à l’inclusion financière de la population, principalement dans les zones rurales». citation depuis Finances News du Jeudi 21 Novembre 2019 –
.Avec le paiement par téléphone, voici un grand pas pour l’inclusion financière. On lira l’expérience ci-dessous au Kenya qui peut réellement simplifier la vie de ceux qui n’ont pas de compte en banque.
La mise en place de micro-crédits est difficile à envisager pour les opérateurs téléphoniques sauf à créer une banque digitale :
L’usage du scoring par l’opérateur téléphonique.
Les opérateurs de téléphone ont une certaine connaissance des habitudes de leurs clients qui achètent régulièrement des recharges pour effectuer leurs paiements.
Il leur est donc relativement facile d’effectuer des scorings afin de définir des clients surs qui pourraient bénéficier d’une avance de consommation.
Le système de scoring des clients, permet d’évaluer la capacité de remboursement, car l’opérateur téléphonique prête à ceux qui ont été détectés comme ayant des comportements de remboursement en adéquation avec les durées de remboursement prévues.
Ainsi le client pourrait taper dans sa réserve d’argent et devrait ensuite payer un intérêt à l’opérateur téléphonique. On ne peut imaginer un tel système que pour des montants de crédits très faibles.
Pourtant Orange money a lancé sa banque 100% digitale en Côte d’Ivoire.
Soutenant la stratégie de diversification du groupe, Orange Bank Africa entend participer au renforcement de l’inclusion financière sur le continent, en proposant des crédits à partir de 5 000 Fcfa, disponibles en quelques secondes depuis son mobile, ainsi qu’une épargne rémunérée.
Quelques limites :
- Quelles sont les possibilités pour l’opérateur téléphonique de faire un scoring de qualité à partir uniquement de données récupérées lors de l’achat de cartes de paiement ?
- L’opérateur téléphonique se retrouvera directement en concurrence avec les agences de banque et de microfinance. Il faut noter comme en particulier l’agence de microfinance fait un travail autrement plus complexe auprès de ses clients en réalisant la formation et l’éducation financière du client et l’accompagnement de l’emprunteur dans son métier d’auto-entrepreneurs .
- Le crédit via l’opérateur téléphonique n’est-il pas un encouragement à la consommation qui relancera l’inflation et peut mettre des personnes ne difficulté de remboursement.
- En octroyant des crédits l’opérateur téléphonique fait de la création monétaire, est-ce à die qu’il est un opérateur financier ? Dans ce cas à l’instar des banques et des micro-finances, il devra faire un reporting périodique à la banque centrale.
L’usage du paiement par téléphone portable est appelé à devenir une norme.
Les agences de micro-finance doivent se préparer pour répondre à la demande. Le fait de ne pas devoir se déplacer pour rembourser son échéance de crédit est un gain de temps considérable pour les emprunteurs car le temps du déplacement est pris sur le temps de production ou sur le temps de vente et beaucoup d’IMF exigent un remboursement hebdomadaire.
Orange Money en Afrique
En Afrique, en 2020, Orange Money, c’est plus de 50 millions de clients dans une quinzaine de pays. Surfant sur cette réussite, le groupe cherche à « démocratiser » l’accès aux services bancaires en Afrique, à travers OBA qui devrait faire l’objet d’un déploiement progressif dans 3 nouveaux pays d’ici la fin de l’année 2021 (Sénégal, Mali et Burkina-Faso). « Orange Banque Africa propose des produits de crédit et d’épargne accessibles facilement et instantanément depuis Orange Money. C’est une très belle étape, car le crédit et l’épargne sont 2 facteurs indispensables de développement économique.
Le paiement mobile dans la zone BCEAO
Le texte ci-dessous est extrait d’un article de Financial Afrik paru le 31 octobre 2019 par Ibrahima Jr Dia :
Ibrahima Dia est économiste de formation, passionné des questions de développement, suit l’actualité financière africaine au jour le jour.
Dans son discours d’allocution, Tiemoko Meyliet Koné, Gouverneur de la BCEAO, a déclaré que l’avènement des finTech va révolutionner les modes de consommations. «Il est impératif de trouver d’autres alternatives afin de s’adapter à cette nouvelle donne, en créant un environnement propice et favorable pour booster l’activité numérique», poursuit le gouverneur, se réjouissant de la croissance de l’activité monétique au niveau de l’UEMOA. «Le nombre de comptes de monnaie électronique est ressorti à 62,9 millions à fin 2018 contre 25 millions en 2015, soit une hausse moyenne annuelle de 38%».
Cet élan monétique a entraîné le taux d’inclusion financière, passé de 26% en 2010 à 57,1% en 2018, avec une contribution de services financiers numériques dépassant le tiers.
L’objectif est d’atteindre, sur un horizon de 5 ans, un taux d’inclusion financière de 75%, a rappelé le patron de la banque des banques.
En outre, le gouverneur a indiqué que l’année 2019 a vue l’avènement de la première banque digitale de l’Union, 100% mobile. Cette banque, souligne-t-il, a mis à la disposition de ses clients des services de paiement, d’épargne ainsi que de crédits à la consommation et immobilier.
Elisabeth Huybens, directrice des opérations de la Banque mondiale (BM), est convaincue que l’Afrique, leader mondial du Mobile Money, peut utiliser les nouvelles technologies pour assoir son développement.
La responsable a indiqué que les chiffres enregistrés pour le compte du mobile banking sont révélateurs.
La part des adultes en Afrique subsaharienne ayant un compte de monnaie électronique a presque doublé pour atteindre 21 %, et près de 10 % du PIB en Asie et moins de 2% du PIB dans les autres régions.
Près de 150 personnes (cadres, gouverneurs de banques centrales, …) participent à cette conférence, qui a pour but d’échanger sur les enjeux, défis et perspectives que représente l’émergence des Fintech pour les pays en développement.
Le paiement mobile au Kenya
L’après-midi touche à sa fin dans le village kenyan d’Ukwala, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière ougandaise. L’air est redevenu doux après la fournaise de la journée. La bonne heure pour sortir. Femmes et enfants s’activent pour aller chercher de l’eau. A la main, deux bidons… et leur téléphone portable. A Ukwala en effet, le puits d’eau saumâtre a été remplacé par une pompe à eau filtrante que les habitants tirent après avoir payé leur droit d’accès par SMS, via M-Pesa.
Situation au Kenya
Reproduction d’un article publié le 6 mars 2014 par HCN 24 Horn Africa sous la signature de Séverine Lebouche
Depuis le lancement du système par Safaricom, en 2005, le paiement mobile est une réalité du quotidien dans le moindre village du pays. 16 millions de personnes y ont souscrit. Car pour ouvrir un compte, rien de plus simple, même si l’on ne dispose que d’un téléphone basique: il suffit de rendre visite à l’un des 60 000 agents recrutés par l’opérateur de téléphonie, de se créer un mot de passe et de déposer quelques centimes d’euros en liquide sur ce nouveau compte.
A 500 kilomètres de là, dans le quartier d’affaires flambant neuf de Nairobi, la grouillante capitale, Betty vante les bienfaits de M-Pesa: « Avant, pour aider ma famille, je devais faire venir ma soeur, chaque mois, à Nairobi, et elle repartait avec du cash. » Une démarche coûteuse, dangereuse et chronophage pour cette dynamique trentenaire qui, enceinte de six mois, enchaîne les rendez-vous d’affaires. Aujourd’hui, c’est en un clic qu’elle envoie l’argent à ses parents, via son téléphone.
Un gain de temps considérable pour les emprunteurs qui n’ont plus besoin de se déplacer.
Un gain de temps tout aussi crucial pour les micro-entrepreneurs. A Kisumu, au bord du lac Victoria, un petit groupe de femmes bénéficiaires d’un microcrédit se réunit, comme chaque semaine, sous l’arbre de la petite école du quartier. Ici, on utilise M-Pesa pour les remboursements. La voix posée, le regard franc, son cahier sur ses genoux, Mary tient les comptes: « Chacune de nous fait le virement depuis son mobile avant de venir aux réunions.
Une société sans cash?
« Nous allons bien plus vite pour faire nos comptes que lorsque nous remboursions en liquide. » Pour cette entrepreneuse qui tient un petit commerce de crème pour les pieds, c’est autant de temps en plus pour vendre ses produits.Une société sans cash? Certains en rêvent.C’est le cas de l’institution de microfinance Juhudi Kilimo, qui verse ses prêts directement sur le compte M-Pesa de ses bénéficiaires. Eux-mêmes remboursent par SMS.
La vache achetée grâce au microcrédit peut être payée par téléphone.
Quant à la vache achetée grâce au microcrédit, elle peut elle aussi être payée par téléphone. Un saut technologique dont profite Fred, le commercial de Juhudi Kilimo en charge des petits exploitants de thé sur les hauteurs de Kericho: « Je pars en rendez-vous uniquement avec mon smartphone », explique le jeune homme, chemise blanche et mocassins, qui sillonne en moto les chemins de terre conduisant à ses clients. Dans son téléphone Android, l’ensemble des dossiers et une application lui permettant d’instruire à distance toutes les demandes de prêts.
Si M-Pesa facilite indéniablement les paiements, il n’est pas à proprement parler un outil de bancarisation de la population. L’argent déposé sur le compte ne rapporte aucun intérêt et il faut payer pour le retirer en liquide. Du moins jusqu’à récemment. Safaricom vient, en effet, de s’allier à une banque pour offrir un véritable compte d’épargne rémunéré, donnant également accès à des microcrédits. Ce service a été dénommé M-Shwari, c’est-à-dire « pas de tracas », en swahili. Grâce à la force de frappe marketing de l’opérateur téléphonique, il a conquis 20000 nouveaux clients par jour les premiers mois de son lancement. Comme avec M-Pesa, le Kenya -au 157e rang mondial pour son PIB par habitant- se révèle, une fois de plus, à la pointe de l’innovation en matière d’inclusion financière.
Le mobile banking au Nigeria
La banque Centrale du Nigéria affirme avoir desserré sa politique de réglementation sur le mobile money en faveur des entreprises de télécommunications.
Mais qu’elle ne va pas encore octroyer des licences à ces dernières.
Selon ITPulse, la CBN a reconnu que les entreprises de télécommunications possèdent une vaste infrastructure réseau à travers le pays, permettant « aux agents de mobile money » de travailler efficacement grâce à leur large couverture.
Les entreprises de télécommunications ont des plateformes, des réseaux étendus avec lesquels les services de mobile banking peuvent bien prospérer, mais la CBN refuse encore de concéder les licences aux opérateurs.
Par crainte de favoriser la concurrence entre ces derniers et les banques.
La CBN a donc encouragé les opérateurs télécoms à s’associer avec les banques et d’autres institutions financières agréées pour le développement du mobile banking.
Musa Itokpa Jimoh, directeur adjoint de la Direction des Systèmes de paiement bancaire à la CBN affirme que la progression du mobile banking a été très lente au Nigéria.
Surtout que le pays se vante d’avoir plus de 146 millions d’abonnés mobiles actifs.
Plusieurs enquêtes ont attribué la lenteur de cette progression à la faible sensibilisation du public.
Mais bien d’autres défis restent à relever: le faible nombre d’agents de terrain ainsi que l’insuffisance des infrastructures.