Le calcul de la rentabilité d’un client en banque
posté le 23 décembre 2025 par Michel dans Actualités, ECOLE DE BANQUE NANTES
Le calcul de la rentabilité d’un client en banque
Les banques ont besoin connaitre la rentabilité de leurs clients afin de vérifier que les frais facturés couvrent bien les frais engagés pour le client qu’ils soient directs ou indirects.
La rentabilité du client se calcule selon une logique simple :
Rentabilité client = Revenus générés – Coûts liés au client
Traditionnellement les banques se rémunèrent en percevant de façon forfaitaire la COMMISSION DE MOUVEMENTS.
La commission de mouvement est exclusivement appliquée aux comptes des entreprises et des professionnels. Elle est calculée forfaitairement sur l’ensemble des opérations débitrices du compte – à l’exception des mouvements exonérés comme la perception de l’échéance d’un crédit ou les mouvements entre les comptes d’une même entreprise.
Le taux de base de la commission de mouvements est généralement de 1/8 pour mille mais il peut être négocié par la clientèle.
La question qui se pose est de savoir si cette commission de mouvements forfaitaire couvre effectivement les charges que la banque doit engager pour les services rendus à son client.
Par ailleurs des entreprises importantes demandent à ne pas payer le forfait de commission de mouvements mais une facturation à l’acte : un tarif pour un versement, un tarif pour une remise de chèque, un tarif pour un virement étranger, un tarif pour un encaissement d’effets…
1 Le besoin de connaitre le coût de revient d’un produit ou d’un service rendu.
On commence par calculer le PNB spécifique du client :
Un commercial a donc besoin de connaitre la marge dégagée quand il négocie les conditions de banque avec un client. Jusqu’où peut-il aller, c’est-à-dire jusqu’où la banque qui l’emploi va-t-elle gagner de l’argent ?
a) Revenus d’intérêts
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Intérêts sur crédits (immobilier, consommation, professionnel…)
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Marges sur découverts et facilités de caisse
👉 Intérêts perçus – coût de refinancement
b) Commissions
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Perception de Frais de tenue de compte
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Commissions sur cartes bancaires
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Frais sur opérations (virements, prélèvements, chèques)
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Commissions d’arrêtés de comptes : commission de mouvements, commission de plus fort découvert, commission de dépassement, commission de gestion.
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Frais d’incidents (agios, rejets, etc.)
c) Autres revenus
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Marges sur change
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Produits financiers
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Rétrocessions (assurances, placements)
📌 PNB client = Intérêts + Commissions + Autres produits
2️⃣ On calcule les coûts correspondant aux consommations du client
a) Coûts directs
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Coût des moyens de paiement (carte, chéquiers)
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Coût des opérations (virements, encaissements)
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Coût du risque (provisions pour impayés)
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Coût des avantages commerciaux (gratuités, remises)
b) Coûts indirects (affectés par clé de répartition)
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Temps du conseiller (rendez-vous, gestion)
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Coûts informatiques
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Coûts d’agence (locaux, personnel)
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Marketing et relation client
📌 Les banques utilisent souvent une méthode ABC (Activity Based Costing) pour répartir ces coûts.
3️⃣ Calcul final
Rentabilité du client : PNB – coûts totaux du client en francs
| Éléments | Montant annuel |
|---|---|
| Revenus d’intérêts | 850 000 |
| Commissions perçues | 320 000 |
| PNB du client | 1 170 000 |
| Coûts directs | 420 000 |
| Coûts indirects | 380 000 |
| Coûts totaux | 800 000 |
| Rentabilité client | +370 000 |
2 La connaissance du coût de revient est dans les banques :
Dans la banque la connaissance de la rentabilité client est extrêmement complexe car le client utilise bon nombre de produits et services imbriqués les uns dans les autres comme le compte courant, l’utilisation du chèque, les virements…
De plus le client possède souvent plusieurs comptes et contrats. Il faut au minimum pouvoir l’identifier avec tout son équipement d’où la création du compte regroupeur ou de l’identifiant client.
Pour certains produits et services il n’y a aucun problème pour le calcul du coût. (Opérations de change manuel…)
Par contre d’autres produits et services sont imbriqués comme la vente d’un crédit qui entraine une opération de retrait ou l’émission de chèque de banque ou encore l’ouverture d’un compte courant.
3 Le besoin d’un code opération et d’une nomenclature des opérations.
On ne peut pas connaitre le coût des services et produits consommés par le client si on ne sait pas identifier les opérations.
Pour identifier les opérations, il faut donner une référence à chaque type d’opérations. Un code opération spécifique est alors véhiculé sur le mouvement relatant l’opération. (Par exemple code opération 400 pour le retrait, 250 pour la remise de chèques sur place, 130 pour un prélèvement sur le compte, 455 pour un ordre d’achat en bourse…)
Tous les codes opérations correspondent alors à une opération spécifique que peut faire le client.
Il est alors aisé de dresser une nomenclature des opérations possibles dans l’établissement.
Il faut alors disposer d’une table de références de chaque produit ou service que l’on renseigne des couts de revient d’une opération.
4 La comptabilité analytique permet de calculer le coût de chacune des opérations figurant à la nomenclature
Les coûts des opérations sont connus par les traitement de la comptabilité analytique.
Le problème en comptabilité analytique va consister à savoir imputer les coûts à un seul produit alors qu’elle ne dispose pas d’informations pour les produits imbriqués.
La comptabilité analytique procède à une analyse des frais généraux de l’ensemble de la banque ou de l’établissement de microfinance prenant en compte à la fois les frais administratifs et commerciaux de mise en place des prestations et les frais de gestion et de suivi des différents dossiers.
La comptabilité analytique commence par imputer directement certains frais à des codes opérations quand cela est évident. Par contre la comptabilité analytique utilise des clés de répartition pour affecter correctement les frais généraux dits indirects vers les codes opérations.
5 Le cout des opérations pour un client
Pour savoir ce que coûtent les opérations faites par le client, on retient le calcul du nombre d’opérations de chaque type (identification par un code opération) que multiplie le coût de l’opération.
Quand un client dispose de plusieurs comptes, il faut bien sûr regrouper toutes les opérations faites par le client.
C’est ici le rôle de l’identifiant client (où dans certains établissements le compte principal) qui regroupe toutes les opérations du client comme s’il s’agissait d’un compte unique.
6 Complément : Le calcul du float
Le float est égal à la différence entre les dates de valeurs imputées aux comptes des clients et la date à laquelle la banque a pu disposer des fonds.
Il y a des dates de valeur bien identifiées telles que J + 3 pour les remises de chèques alors qu’en moyenne la banque met 1,25 jour pour obtenir le recouvrement soit sur ses propres caisses soit via les correspondants.
Il faut faire très attention au fait que les clients important négocient l’application des dates de valeur de telle manière à ce que le float pour la banque soit égal à zéro.
Le float n’a de sens que s’il permet une facturation c’est-à-dire si le client est débiteur sur son compte courant.
7 Le calcul du solde moyen de la période
Pour déterminer la rentabilité client, il faut être en mesure de calculer le solde moyen du compte du client.
En général on fait le calcul en utilisant le Taux de Cession Interne (TCI) mais on peut aussi utiliser le taux de refinancement du marché si le compte est débiteur ou le taux moyen de rémunération des dépôts quand le compte est créditeur.
Si le client dispose de plusieurs comptes à vue, on réunit tous les soldes de ses comptes sur un compte unique en faisant l’addition algébrique des soldes.
8 Le calcul des commissions perçues dans la période
Le calcul de la rentabilité client exige qu’on aille à l’aide de l’identifiant client rechercher toutes les commissions perçues auprès des clients ainsi que l’arrêté de compte de la période.
Commissions de retraits caisse
Commissions sur incidents de paiement
Commissions monétiques
Commissions de crédit
Commissions financières
Commissions de mouvement…
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