Le calcul de la rentabilité d'un client en banque

formation en comptabilité à TOULON

Le calcul de la rentabilité d’un client en banque ou en microfinance. 

 

Traditionnellement les banques se rémunèrent en percevant de façon forfaitaire une COMMISSION DE MOUVEMENTS.

 

La commission de mouvement est exclusivement appliquée aux comptes des entreprises et des professionnels. Elle est calculée forfaitairement sur l’ensemble des opérations débitrices du compte – à l’exception des mouvements exonérés comme la perception de l’échéance d’un crédit ou les mouvements entre les comptes d’une même entreprise.

Le taux de base de la commission de mouvements est généralement de 1/8 pour mille mais il peut être négocié par la clientèle.

La question qui se pose est de savoir si cette commission de mouvements forfaitaire couvre effectivement les charges que la banque doit engager pour les services rendus à son client.

Par ailleurs des entreprises importantes demandent à ne pas payer le forfait de commission de mouvements mais une facturation à l’acte : un tarif  pour un versement, un tarif  pour une remise de chèque, un tarif pour un virement étranger, un tarif pour un encaissement d’effets…

 

1 Le besoin de connaitre le coût de revient d’un produit ou d’un service rendu.

 

Un commercial a donc besoin de connaitre la marge dégagée quand il négocie les conditions de banque avec un client. Jusqu’où peut-il aller, c’est-à-dire jusqu’où la banque  qui l’emploi va-t-elle gagner de l’argent ?

 

 

2 La connaissance du coût de revient est néanmoins très difficile dans les banques :

Dans la banque   la connaissance de la rentabilité client est extrêmement complexe car le client utilise bon nombre de produits et services imbriqués les uns dans les autres comme le compte courant, l’utilisation du chèque, les virements…

 

De plus le client possède souvent plusieurs comptes et contrats. Il faut au minimum pouvoir l’identifier avec tout son équipement d’où la création du compte regroupeur ou de l’identifiant client.

 

Pour certains produits et services il n’y a aucun problème pour le calcul du coût. (Opérations de change manuel…)

 

Par contre d’autres produits et services sont imbriqués comme la vente d’un crédit qui entraine une opération de retrait ou l’émission de chèque de banque ou encore l’ouverture d’un compte courant.

 

 

3 Le besoin d’un code opération et d’une nomenclature des opérations.

 

On ne peut pas connaitre le coût des services et produits consommés par le client si on ne sait pas identifier les opérations.

Pour identifier les opérations, il faut donner une référence à chaque type d’opérations. Un code opération spécifique est alors véhiculé sur le mouvement relatant l’opération. (Par exemple code opération 400 pour le retrait, 250 pour la remise de chèques sur place, 130 pour un prélèvement sur le compte, 455 pour un ordre d’achat en bourse…)

Tous les codes opérations correspondent alors à une opération spécifique que peut faire le client.

Il est alors aisé de dresser une nomenclature des opérations possibles dans l’établissement.

Il faut alors disposer d’une table de références de chaque produit ou service que l’on renseigne des couts de revient d’une opération.

 

 

4 La comptabilité analytique permet de calculer le coût de chacune des opérations figurant à la nomenclature

 

Les coûts des opérations sont connus par les traitement de la comptabilité analytique.

Le problème en comptabilité analytique va consister à savoir imputer les coûts à un seul produit alors qu’elle ne dispose pas d’informations pour les produits imbriqués.

La comptabilité analytique procède à une analyse des frais généraux de l’ensemble de la banque ou de l’établissement de microfinance prenant en compte à la fois les frais administratifs et commerciaux de mise en place des prestations et les frais de gestion et de suivi des différents dossiers.

La comptabilité analytique commence par imputer directement certains frais à des codes opérations quand cela est évident. Par contre la comptabilité analytique utilise des clés de répartition pour affecter correctement les frais généraux dits indirects vers les codes opérations.

 

 

5 Le cout des opérations pour un client

 

Pour savoir ce que coûtent les opérations faites par le client, on retient le calcul du nombre d’opérations de chaque type (identification par un code opération) que multiplie le coût de l’opération.

Quand un client dispose de plusieurs comptes, il faut bien sûr regrouper toutes les opérations faites par le client.

C’est ici le rôle de l’identifiant client (où dans certains établissements le compte principal) qui regroupe toutes les opérations du client comme s’il s’agissait d’un compte unique.

 

6 Le calcul du float

Le float est égal à la différence entre les dates de valeurs imputées aux comptes des clients et la date à laquelle la banque a pu disposer des fonds.

Il y a des dates de valeur bien identifiées telles que J + 3 pour les remises de chèques alors qu’en moyenne la banque met 1,25 jour pour obtenir le recouvrement soit sur ses propres caisses soit via les correspondants.

Il faut faire très attention au fait que les clients important négocient l’application des dates de valeur de telle manière à ce que le float pour la banque soit égal à zéro.

Le float n’a de sens que s’il permet une facturation c’est-à-dire si le client est débiteur sur son compte courant.

 

 

7 Le calcul du solde moyen de la période

Pour déterminer la rentabilité client, il faut être en mesure de calculer le solde moyen du compte du client.

En général on fait le calcul en utilisant le Taux de Cession Interne (TCI) mais on peut aussi utiliser le taux de refinancement du marché si le compte est débiteur ou le taux moyen de rémunération des dépôts quand le compte est créditeur.

Si le client dispose de plusieurs comptes à vue, on réunit tous les soldes de ses comptes sur un compte unique en faisant l’addition algébrique des soldes.

 

 

8 Le calcul des commissions perçues dans la période

Le calcul de la rentabilité client exige qu’on aille à l’aide de l’identifiant client rechercher toutes les commissions perçues auprès des clients ainsi que l’arrêté de compte de la période.

Commissions de retraits caisse

Commissions sur incidents de paiement

Commissions monétiques

Commissions de crédit

Commissions financières

Commissions de mouvement…

 

Pour plus de précisions :

L’école de la microfinance propose une formation   contrôle de gestion en banque, coût et rentabilité des services et produits bancaires.

http://www.ecole-de-la-microfinance.com

Lien vers la présentation de la formation LE CONTRÔLE DE GESTION EN BANQUE par L’école de la microfinance

le contrôle de gestion

 

Les différences entre les banques et les établissements de microfinance.

Les banques financent l’économie

Les banques privilégient le financement des activités existantes en octroyant des prêts à moyen/long terme mais aussi en finançant la trésorerie (par exemple avec l’affacturage : la banque « achète » les factures et se charge de les recouvrer ou avec le financent du stock, les crédits greniers,  ou encore avec l’acceptation d’un découvert.)

Les banques font aussi des crédits immobiliers, des crédits à la consommation, des avances de trésorerie  et des crédits sociaux …

 

Les établissements de microfinance ont pour finalité de faire des prêts mais aussi de faire de l’accompagnement.

Les clients des établissements de microfinance sont des auto-entrepreneuriat, des TPE mais aussi des femmes du marché, des emprunteurs ruraux ou encore des artisans qui ont besoin de financer des équipements.

Les établissements de microfinance se distinguent des banques spécifiquement du fait :

  • de la clientèle, provenant de couches vulnérables,  qui recherche le financement d’une activité génératrice de revenus.
  • des montants des prêts très peu élevés  .
  • de la faible durée des prêts quasiment toujours inférieurs à 12 mois.
  • de l’absence de véritables garanties, les garanties étant  remplacées par la pression sociale et parfois par des prêts collectifs à un groupe solidaire ou chaque emprunteur garantie l’ensemble du prêt.
  • par une excellente connaissance de l’emprunteur par l’établissement prêteur qui enquête sur la moralité et les conditions de vie  de ses clients.
  • par des taux d’intérêts des prêts très élevés.

 

Pourquoi les taux d’intérêts sont-ils si élevés en microfinance ?

Retrouvez la formation sur les fondamentaux de la microfinance en cliquant sur le lien ci-après :

http://www.ecole-de-la-microfinance.com/formations-en-banque-et-en-microfinance/les-fondamentaux-de-la-microfinance/

 

Le taux d’intérêt nécessaire à l’autosuffisance financière d’une IMF doit couvrir l’ensemble des charges de fonctionnement (salaires du personnel, loyer de l’agence, couts informatiques, amortissements… ainsi que le coût des formations dispensées) et le coût des pertes sur créances douteuses (cout du risque).

 

Les coûts de fonctionnement des IMF sont souvent largement supérieurs à ceux des banques du fait du suivi personnalisé de leur clientèle, des remboursements des échéances en espèces ou encore de la nécessité de se déplacer pour visiter les clients dans les zones rurales.

 

Ils comprennent des charges que les banques classiques ignorent comme les frais de formation et le coût des actions d’accompagnement des emprunteurs, mais aussi les charges liées aux remboursements en espèces à périodicité généralement hebdomadaire.
Outre ces éléments, le niveau élevé de taux d’intérêt pratiqués par les IMF résulte aussi :

  1. Du coût des ressources pour l’IMF pour constituer le fonds de crédit.
  2. Du faible rapport des intérêts lesquels même à un taux élevé rapportent peu s’ils portent sur un micro capital, contrairement aux prêts des banques quand le capital emprunté est élevé.
  3. Des coûts de mises en place du prêt qui nécessitent autant de temps d’analyse du dossier et de procédures pour un micro crédit que pour les grosses transactions
  4. D’un cout du risque très élevé en particulier lors du premier financement par un micro crédit d’une activité génératrice de revenus.
  5. De transactions dans des monnaies faibles : il ne faut pas comparer des taux de pays à la monnaie faible avec les meilleurs taux pratiqués dans des pays à la monnaie forte.

Les taux d’intérêts sont donc élevés, ils n’en demeurent pas moins  inférieurs au taux de l’usure

 

Les bénéficiaires des prêts ne se plaignent jamais des taux élevés et préfèrent recevoir des formations et conseils plutôt que de payer un peu moins d’intérêts.
On peut rencontrer des variantes, en particulier dans des IMF dépendant de grandes organisations de solidarité internationale.
Ces organisations   caritatives soutiennent  que les pauvres ne peuvent supporter des taux  intérêts au prix du marché et affichent donc des taux d’intérêts faibles, comparables au taux des pays occidentaux.
Par contre, elles ajoutent de fort couteux frais de gestion, frais de dossiers, annexes ou forfaits… Bien entendu ces frais complémentaires n’apparaissent jamais dans les brochures distribuées aux donateurs.

 

Comment fixer le taux d’intérêt

La recherche de l’autonomie financière de l’IMF implique que le taux des prêts couvre la totalité des charges opérationnelles et le coût du risque. Si l’IMF ne peut obtenir un taux d’intérêt suffisant, il lui faudra prélever sur le fonds de crédit, lequel petit à petit aura vocation à disparaitre.

 

La viabilité financière de l’IMF dépend de taux d’intérêt suffisamment élevés.
Bien que tous ces chiffres soient variables selon l’IMF, le pays, le montant du crédit, ou la monnaie, on peut faire un exemple théorique (exprimé en taux annuels) :

Charges opérationnelles de salaires, loyers, consommables 18%
Cout de la formation des emprunteurs 4%
Cout de la ressource emprunté par l’IMF 5%
Inflation, perte de valeur par rapport à la monnaie d’emprunt de la ressource 5%
Coût du risque de non remboursement des prêts 7%
Pour ce cas théorique, Taux effectif minimum annuel à appliquer serait de 39%

 

Chaque IMF doit procéder à son propre calcul en fonction de ses propres paramètres, pour déterminer le taux minimum correspondant à son mode de fonctionnement.
S’y ajoute en général, sauf en cas de gestion optimale de la part de l’IMF, un coût de la sous-activité du capital c’est-à-dire l’absence de rendement quand les montants ne sont pas prêtés entre les remboursements des uns et la mise en place des prêts nouveaux. Cela peut représenter un taux très élevé en particulier pour des ONG ne disposant pas d’outils de gestion rigoureux.
A l’inverse, certaines  IMF bénéficient de la quasi-gratuité de la ressource quand elles  sont autorisées à collecter et à recycler l’épargne laquelle est rarement (ou faiblement) rémunérée.
De même les IMF qui reçoivent des subventions ou bénéficient de lignes de crédit subventionnées ou/et de dons de l’aide internationale n’ont pas à emprunter d’où un avantage très important. Il faut toutefois être vigilant car on sait que les subventions n’ont pas vocation à être permanentes, et le jour où elles ne sont plus versées, le risque est grand que l’IMF disparaisse.

 

On peut donc affirmer que ce sont les programmes qui s’autofinancent, donc qui pratiquent la facturation d’intérêts à taux suffisamment élevés, qui sont les plus performants et les plus efficaces.

 

Formation aux fondamentaux de la microfinance

http://www.ecole-de-la-microfinance.com/formations-en-banque-et-en-microfinance/les-fondamentaux-de-la-microfinance/

 

Prochaine formation à la gestion des risques en Microfinance  en présentiel à NANTES

L’école de la microfinance propose une formation à la gestion des risques (en présentiel à NANTES ou par e-learning)

La banque est le métier du risque – risque de contrepartie, risque de crédit lorsqu’elle accorde un prêt, risque de contrepartie lorsqu’elle place sa trésorerie sur les marchés financiers,  risque de change, risque de taux, risque de non-conformité…

Toute la question est de savoir mesurer le risque et ensuit d’essayer de réduire ce risque.

Il faut commencer par établir une cartographie des risques puis rechercher la probabilité de chaque risque et son impact maximum.

L’octroi d’un crédit nécessite   une analyse du risque de non remboursement et une évaluation rigoureuse de la qualité des  garanties  prises.

Quand les crédits sont accordés, la banque doit procéder périodiquement à une évaluation du risque de crédit des entreprises et des particuliers  pour anticiper les risques de dégradation de la situation financière de leurs clients.

L’école de la microfinance a obtenu la certification qualité Qualiopi pour la qualité de ses prestations.

L'école de la microfinance est certifiée QUALIOPI

Les risques opérationnels

Les risques opérationnels sont toujours présents dans la banque : il s’agit des risques   pertes du fait du non-respect des procédures, de contrôles insuffisants ou inadaptés, d’erreurs, de dysfonctionnements informatiques, de fraudes, de malveillance…ou encore de risques ayant pour origine des évènements extérieurs.

 

La fiche de présentation de la formation « gestion des risques »

Merci de suivre le lien ci-après pour accéder à la fiche de présentation de la formation et aux dates de la prochaine session de formation  à la gestion des risques en banque ou en microfinance.

gestion des risques en microfinance

 

Le programme du stage accorde une importance toute particulière aux cadre normatif et réglementaire de la gestion des risques.

A l’aide d’une cartographie des risques, seront présentés les risques institutionnels, les risques réglementaires, les risques opérationnels, les risques découlant de la gestion, les risques liés au système informatique, les risques externes.

Les stagiaires apprendront à calculer le cout annuel du risque et à estimer le montant des provisions à constituer. Enfin, les métiers de la microfinance, requièrent aujourd’hui des compétences approfondies dans les domaines de l’analyse  et de l’évaluation des  risques afin de  calculer une estimation du coût maximum pour  chacun d’entre eux.

Le cours « formation à la gestion des risques en microfinance » est exclusivement orienté vers la pratique professionnelle, et propose de nombreux travaux dirigés et exercices.

 

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