Le financement de l'agriculture en Afrique, un atout majeur pour le développement

Le crédit à l’agriculture en Afrique
Le financement de l’agriculture est un enjeu fondamental pour le développement agricole en Afrique.
Les spécificités du secteur agricole – infrastructures insuffisantes ou inadaptées, éloignement, risques climatiques, analphabétisme, absence de garanties, défaillance des systèmes judiciaires…- font que les banques, les institutions de microfinance et les institutions financières sont extrêmement réticentes pour intervenir.
Dans le monde de l’agriculture, la durée des prêts est nécessairement longue (moyen ou long terme) que ce soit pour financer la production – il ne peut y avoir de remboursements tant que la récolte n’a pas eu lieu – ou pour financer un équipement lequel pourra être utilisé plusieurs années.
Le contexte
La nécessité de financer l’agriculture en Afrique est toujours énoncée, les activités agricoles constituent le moyen de subsistance d’environ 60 % de la population active du continent.
Un rapport de McKinsey souligne l’importance économique de l’agriculture en Afrique subsaharienne, puisque le secteur contribue à hauteur de 23 % de son PIB, ainsi que son importance sociale, avec une productivité agricole principalement tirée par les petits exploitants.
https://www.mckinsey.com/industries/agriculture/our-insights/winning-in-africas-agricultural-market
Toutefois, le financement direct des activités rurales est considéré par les banques comme coûteux et risqué, et pour cette raison il est resté très limité.
En effet, pour les banques, financer l’agriculture est considéré comme très risqué, pour des activités qui s’exercent dans le secteur informel avec de multiples microstructures.
Pour leur part, les investisseurs disposant de ressources à long terme financent ciblent exclusivement des structures productives et de taille conséquente.
Les banques financent les exportateurs ayant fait leurs preuves en matière de rentabilité et ayant accès aux marchés internationaux.https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/02/15/en-cote-d-ivoire-la-filiere-cacao-passe-a-la-vitesse-superieure_6161978_3212.html
Les risques liés au financement des activités agricoles
L’analyse des risques par une banque fait apparaitre une faible visibilité du fait des 4 risques majeurs :
- Le risque de production
- Le risque des aléas et en particulier l’accès à l’eau
- Le risque de non diversification
- Le risque de commercialisation.
L’accès au financement reste un problème majeur pour les agriculteurs en Afrique subsaharienne
La plupart des agriculteurs n’ont pas les moyens financiers pour acquérir des équipements modernes ou financer des intrants efficaces.
En pratique, pour ce qui concerne l’agriculture vivrière, il apparait que les exploitants assurent l’autofinancement de leurs exploitations agricoles.
Sauf que le plus souvent ils ne disposent d’aucune trésorerie.
La question de la distance entre l’agence bancaire et le lieu de l’exploitation est une contrainte importante quand les routes sont en très mauvais état et peuvent se révéler dangereuse dès lors qu’il y a des transports de fonds.
Et pourtant les financements dont les agriculteurs ont besoin sont souvent de montants élevés et d’une durée longue – moyen ou long terme- que ce soit pour l’acquisition de matériel moderne ou pour les financements généralement demandés :
L’approvisionnement en implants, semences et traitements phytosanitaires, engrais…
L’acquisition des terres ou des animaux
Le financement du matériel
La transformation des produits
L’embouche du bétail
Le transport jusqu’au lieu de consommation, les informations sur les marchés.
Pour un établissement financier, il est nécessaire d’obtenir de rentabiliser son concours. Aussi le prêteur banque ou un établissement de microfinance vont utiliser des techniques spécifiques pour ces financements.
Pour une majorité de producteurs, les services financiers demandés se révèlent couteux car les concours demandés sont de petits montants donc rapporteront peu d’intérêts tandis que l’étude du dossier, le suivi du crédit, les impayés entrainent des frais élevés.
Il est difficile dans ces conditions pour une banque ou un établissement de microfinance de dégager une marge bénéficiaire.
La production de garanties
Les petits agriculteurs du secteur informel sont généralement incapables de fournir des garanties.
Par contre un certain nombre d’agriculteurs ayant accès a des marchés (dont l’exportation) en particulier ceux qui font des cultures de rentes sont en mesure de présenter de véritables garanties.
Ces agriculteurs peuvent présenter des garanties matérielles telles que les titres de propriété, les bâtiments d’exploitation, les équipements, les stocks ou encore les animaux.
Le recours à des fonds de garantie
Le recours à des fonds de garantie peut permettre à la banque de financer des biens.
La constitution d’un fonds de garantie local peut se faire en faisant appel à des dons privés ou publics, ou/et à des garanties locales (entreprises, particuliers, services publics).
Un fonds de garantie peut être spécialisé : par exemple un volet « microentreprise « , et un volet « agriculture et élevage ». Ces fonds de garantie sont constitués au fur et à mesure de l’arrivée des dons.
Le recours aux warrants
Dans la phase de commercialisation, il est possible de recourir aux warrants :
L’agriculture dépose sa production dans un lieu auquel il n’aura pas accès et reçoit un prêt.
Il pourra alors récupérer sa production dès qu’il aura remboursé son prêt.
Ce système repose sur des récépissés d’entreposage (warrantage) qui permettent l’accès au crédit.
Le micro-leasing
Le micro-leasing a pour avantage pour la banque de pouvoir surveiller le matériel loué. Les agriculteurs peuvent louer le matériel agricole ou l’acquérir en leasing.
La pratique de taux d’intérêts élevés
Compte tenu des coûts très élevés de mise en place des crédits, l’une des solutions consiste à pratiquer des taux d’intérêts élevés.
Pour équilibrer le risque, les banques doivent demander des taux d’intérêts très élevés.
Rappelons que le taux d’intérêt doit couvrir obligatoirement les charges de la structure (agence bancaire par exemple avec des frais de personnel, des équipements..), le coût de la ressource (il faut rémunérer le coût de l’argent par exemple les épargnants qui ont permis à la banque de faire le prêt), le coût du risque (les crédits non remboursés) et le nécessaire bénéfice de l’organisme qui a fait le prêt.
Les difficultés majeures pour le financement
La population des agriculteurs présente des profils très différents depuis les petits planteurs vivriers (formant l’essentiel de la population rurale); les planteurs privés de culture d’exportation jusqu’aux sociétés nationales ou multinationales de culture d’exportation (il s’agit de sociétés agro-industrielles exploitant de grandes plantations mécanisées avec des méthodes culturales intensives).
L’épargne en milieu rural
Du fait des aléas, en milieu rural il est nécessaire de développer l’épargne de précaution
L’éducation financière peut aider à créer une culture de l’épargne dans les zones rurales, cette épargne pouvant être utilisée pour mettre en place des prêts aux agriculteurs.
Comment diriger, administrer, contrôler un établissement de microfinance ?
On attend d’une institution de microfinance qu’elle apporte sa contribution à la croissance locale, qu’elle soutienne la pérennité des micro-entreprises dont elle a favorisée la création.
Les risques de gouvernance
Le risque inhérent à la gouvernance existe lorsque les administrateurs, le président du CA désigné parmi les personnes physiques du dit conseil ne possèdent pas toutes les compétences nécessaires pour diriger, administrer et assurer la surveillance adéquate de leur entreprise.
Comment se prennent les décisions ? Les comptes rendus des réunions du CA sont-ils établis ?
Qui organise, dirige et contrôle les activités ?
La question se pose également chez les mutualistes : Les élus sont-ils suffisamment qualifiés, les directeurs d’une organisation à but non lucratif n’ont pas toujours l’expérience nécessaire pour gérer une institution financière.
On attend d’une institution de microfinance qu’elle apporte sa contribution à la croissance locale, qu’elle soutienne la pérennité des micro-entreprises dont elle a favorisée la création.
Retrouvez la fiche de présentation de la formation à la gouvernance d’une institution de microfinance en cliquant sur le lien ci-après :
1 Formation a la gouvernance des institutions de microfinance.
Dans une institution de microfinance qui a le pouvoir de décision ? Et comment s’exerce ce pouvoir de décision ?
La formation à la gouvernance des institutions de microfinance s’adresse aux dirigeants, aux présidents et membres des conseils d’administration de des institutions ainsi qu’aux bailleurs de fonds.
Le concept de gouvernance dans une SA de microfinance
Dans les sociétés anonymes de microfinance, on peut dégager des principes de gouvernance dont les objectifs sont de :
- protéger les intérêts des bailleurs de fonds et actionnaires
- assurer une prise de risque judicieuse adaptée à la mission
- vérifier l’intégrité et l’éthique des administrateurs, des dirigeants et des employés de la Banque
- détecter et éviter les conflits d’intérêts
- S’assurer de l’indépendance et de la compétence des administrateurs
Vision et mission :
Un établissement de microfinance communique une vision qui permet à tous tant en interne qu’en externe de se positionner,
La vision permet de définir la stratégie et les rôles que chacun aura pour atteindre les objectifs fixés.
Un établissement de microfinance a pour mission d’apporter des services financiers aux particuliers et aux entreprises du secteur formel ou informel n’ayant pas accès aux établissements financiers classiques.
Pour permettre à une personne pauvre et souvent sans instruction de générer son propre emploi, l’IMF peut devoir s’occuper de sa formation, de favoriser son installation, éventuellement de l’introduire dans un groupe solidaire….
La mission des IMF est sociale : elle vise à répondre aux besoins de financiers de populations pauvres qui ne peuvent accéder aux banques et établissements financiers classiques.
Et on attend aussi que l’IMF soit bien géré et surtout qu’elle soit pérenne sur le long terme.
Comment parvenir à l’équilibre de ces deux forces qui peuvent sembler si opposées au profit d’une cohérence d’ensemble ?
2 Champ d’application de la gouvernance dans une institution de microfinance
Ainsi définie on voit comme la notion de gouvernance trouve à s’appliquer dans une IMF.
De part sa situation très particulière d’institution pour les pauvres, L’IMF est confrontée à de nombreux défis pour protéger ses actifs et en particulier son fonds de crédit. L’IMF a en effet prioritairement une vocation sociale mais ne peut atteindre ses objectifs humanitaires à long terme qu’en parvenant à être compétitive, et en optimisant ses frais de fonctionnement.
La gouvernance a vocation à s’assurer du respect du projet de l’IMF et de ses orientations stratégiques. La gouvernance de l’IMF analyse chaque décision par rapport aux deux missions contradictoires sociale et financière de l’IMF. Il s’agit d’une veille permanente sur l’équilibre des décisions aux différents niveaux de responsabilité.
Pour légitimer son action, L’IMF doit contrôler qu’à tout moment elle reste en phase avec son objectif social.
3 Le comité de gouvernance
Le comité de gouvernance d’un établissement de microfinance est constitué de membres qualifiés et impliqués ayant des compétences dans les domaines de l’action sociale, de la comptabilité et de l’audit.
Les membres du comité ont une grande connaissance des missions et des objectifs de l’IMF. Ils en connaissent les points forts et les points faibles. Ils peuvent poser toutes les questions à la direction
Les principales fonctions du Comité de la gouvernance sont les suivantes :
- Rechercher et recommander des candidats au conseil d’administration
- Mettre en place un processus d’évaluation de l’efficacité du conseil, du comité et des administrateurs;
- Définir les principes de la gouvernance de l’établissement;
- Superviser les questions relatives à la mission et aux valeurs de l’entreprise;
- Écouter et étudier les propositions des actionnaires et recommander au conseil les réponses à donner à ces propositions.
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4 Les conditions de mise en œuvre d’une bonne gouvernance
Quand elle existe, la qualité de la gouvernance est le facteur clé de la performance de l’IMF. Elle concile la liberté d’action des managers avec la nécessité d’une régulation. Cette dualité d’objectifs souvent contradictoires rend nécessaire la mise en œuvre d’une stratégie dynamique et d’une bonne gouvernance.
La difficulté majeure consiste à trouver le juste équilibre entre la direction opérationnelle de l’IMF (qui a un rôle de gestionnaire) et les fonctions du comité de gouvernance (un organe de surveillance). Il est donc nécessaire d’avoir des règles de fonctionnement qui permettent d’atteindre un consensus .Le comité de gouvernance perd sa raison d’être dans le cas où la direction assure la domination du comité.
Le préalable pour la mise en place de la gouvernance consiste à déterminer clairement les rôles et les responsabilités des différents acteurs de l’IMF et à faire le diagnostic de l’impact des décisions de chacun par rapport aux défis à relever.
L’expérience montre qu’il ne saurait y avoir une quelconque gouvernance autrement que par l’application coordonnée de deux stratégies fondamentales :
• une stratégie fondée sur les valeurs : renforcement de l’intégrité institutionnelle par la promotion de pratiques morales et éthiques.
• une stratégie fondée sur les disciplines: gestion budgétaire, réclamation des remboursements aux emprunteurs, rigueur au niveau des frais de fonctionnement.
En traitant de gouvernance d’une IMF, on touche directement à l’organisation des conditions d’exploitation d’un métier financier, à la recherche de se maintenir à long terme, aux relations avec les exigences des bailleurs de fonds et bien sûr aux besoins et difficultés de la clientèle.
La gouvernance doit rapprocher la recherche de performances sociales tout en défendant en permanence une discipline financière à long terme.
5 Pistes pour une gouvernance efficiente
L’objectif d’une gouvernance efficiente est de chercher à améliorer l’efficacité de l’IMF en se donnant les moyens, au travers de l’implication de tous les acteurs recensés :
– de protéger la valeur du portefeuille des crédits et d’empêcher par tous les moyens son érosion,
– de promouvoir l’objectif social de l’IMF en cherchant à créer par le micro crédit, par la formation, par l’accompagnement des autos-emplois de qualité pour l’ensemble des clients.
– de ne pas transiger sur l’objectif d’atteindre chaque année le seuil de rentabilité.
– de contribuer à créer un contexte favorable au développement local et régional.
On peut lister quelques bonnes pratiques de gouvernance pour une IMF :
- Disposer d’un comité de gouvernance
- Organiser des délégations de pouvoirs par des chartes connues de tous.
- Formaliser les relations entre les organes par des conventions
- Organiser le positionnement des membres, le élus ou membres du Conseil d’administration, les comités la direction de l’IMF, les salariés
- S’assurer du fonctionnement efficace du conseil d’administration et des comités (crédit, contrôle)
- Étudier systématiquement toutes les catégories de risques afin d’effectuer les couvertures nécessaires et surtout de les atténuer
- Instaurer des règles précises pour la communication interne et externe de l’IMF
L’école de la microfinance organise des formations à la gouvernance des établissements de microfinance pour les administrateurs et pour les dirigeants de ces institutions.
L’école de la microfinance organise des formations à la gouvernance des établissements de microfinance pour les administrateurs et pour les dirigeants de ces institutions.
Pour tous renseignements : ecole.de.la.microfinance@gmail.com
LA MESO-FINANCE AU CŒUR DE LA DYNAMIQUE DE DÉVELOPPEMENT
LA MESO-FINANCE EST UN OUTIL ESSENTIEL POUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE.
De nombreux établissements de microfinance souhaitent évoluer vers le financement des TPE/PME du secteur informel.
Étudier un dossier crédit en meso-finance est différent de ce qui se fait en microfinance. L’étude du risque et des garanties est très différente de la pratique en microfinance. Ce n’est pas le même métier que la microfinance. Une formation des analystes risques et superviseurs de crédit est nécessaire .
Retrouvez notre fiche de formation sur la banque et la mesofinance en suivant le lien ci-après :
La mesofinance pour le développement
Le financement des entreprises
Les entreprises du secteur formel trouvent leurs financements auprès des banques.
Les micro-entreprises du secteur informel peuvent obtenir des micro-prêts auprès d’une microfinance.
La meso-finance, quant à elle, finance les besoins des micro entrepreneurs non bancables car encore peu ou prou dans le secteur informel.
Pour ces TPE/PME le problème est le suivant : Elles constituent la base des tissus économiques locaux en Afrique, en Haïti ou à Madagascar et présentent par leur dynamisme et leur flexibilité un véritable potentiel de croissance. Mais elles ne peuvent trouver de financement pour se développer car elles ne disposent d’aucune garantie et ne tiennent pas une comptabilité rigoureuse. Les TPE/PME n’obtiennent pas de financement car elles sont considérées comme trop risquées par les établissements financiers.
Construire une offre adaptée pour les TPE/PME
Un établissement de microfinance peut se spécialiser dans le développement d’une activité durable de financement aux TPE/PME
Pour cela il lui faut parfaitement maitriser l’économie locale afin de repérer les entreprises à potentiel et établir avec elles une relation fondée sur la confiance.
Les petites entreprises qui bien souvent ne tiennent qu’un cahier de recette sont incapables de présenter un budget ou les tableaux habituels pour obtenir un crédit que sont le bilan prévisionnel, le compte de résultat prévisionnel ou encore le prévisionnel de trésorerie.
Les institutions de microfinance se retrouvent donc dans l’obligation de renforcer leurs compétences « risques » afin de disposer des compétences clés indispensables pour l’analyse des dossiers des TPE/PME.
Qui sont ces TPE/PME ?
Ce sont toutes les petites entreprises de proximité.
La quasi-totalité des petites entreprises à l’origine conçues pour satisfaire les besoins sociaux basiques : alimentation, logement, santé, éducation des enfants, gargote, pressing, taxi, garage…
La présence de multiples petites exploitations spécialisées dans différentes branches d’activités constitue une spécificité de l’économie africaine. La particularité de ces entreprises est d’être constituées sous la forme d’une organisation familiale généralement placée sous la direction du chef de famille, qui est souvent aussi le principal apporteur du capital.
Les petites entreprises sont dans l’incapacité d’obtenir des financements pour se développer car elles sont incapables de satisfaire aux exigences des banques ou des microfinances : demandes de crédits non recevables du fait de l’absence de comptabilité, garanties insuffisantes ou absence de statut juridique légal.
Souvent les TPE changent ou modifient leurs activités, cette diversification d’activités ayant pour objet de se prémunir contre le risque de défaillance de leur entreprise et s’assurer un revenu régulier dont la perte peut entrainer la baisse du niveau de vie de la famille.
La meso-finance est engagée auprès des TPE/PME
La meso-finance finance les entreprises, particulièrement les TPE/PME , et les accompagnent pour leurs besoins de trésorerie comme pour leurs projets de développement ou leurs besoins d’équipement.
Les établissements de meso-finance accompagnent les chefs d’entreprises pour leurs besoins de crédits comme pour la mise en place de service adaptés à leurs activités (encaissements, paiements, avances sur factures…).
Des actions d’appui aux entreprises : l’accès à la formation et aux conseils
Le financement d’une entreprise sans une gestion rigoureuse et sans tenue d’une comptabilité n’est pas possible. Aussi la meso-finance subordonne le renforcement des capacités des entreprises à l’accès au crédit.
L’amélioration de l’organisation et de la gestion des TPE/PME permet d’obtenir la confiance des financeurs. Il est donc essentiel pour ces entreprises de montrer leur capacité à assurer leur pérennité via :
– la mise en place d’une véritable comptabilité,
– un suivi du marché,
– des justifications objectives des décisions d’investissement (enquêtes, études),
– le recours à des conseils.
Les TPE/PME doivent être accompagnés par l’établissement financier sur le chemin de la professionnalisation et de la formation, aussi l’établissement de microfinance construit avec les TPE/PME un dialogue régulier et transparent entre l’agent de crédit et les responsables de l’entreprise.
Pour diminuer le risque, les établissements de meso-finance sont ainsi dans la nécessité de former leurs clients entrepreneurs évoluant dans le secteur informel qui dispose d’une expertise managériale ou de gestion interne faible.
L’établissement financier peut soit former directement les chefs d’entreprises, ce qui est la meilleure solution car cela permet de mieux les connaitre, soit payer les formations dans des établissements sous-traitant en faveur des PME clientes et futures clientes de l’établissement financier.
Reconstituer par l’observation et déduction la comptabilité des TPE/PME par l’observation
Il n’est pas envisageable de faire un prêt sans connaitre les chiffre de l’activité et ces chiffres sont donnés par la comptabilité de l’entreprise.
Donc à priori en l’absence de comptabilité tout prêt est impossible.
La méso-finance implique de faire évoluer les méthodes et procédures des établissements financiers afin qu’ils puissent répondre aux demandes des petites entreprises.
Il va falloir évaluer le plus professionnellement possible les chiffres comptables.
Afin de ne pas entraver le développement des PME/TPE, il est nécessaire, de développer une méthode dynamique de l’évaluation financière.
LE BILAN
Par définition, le bilan est une photographie de ce que possède et de que doit une entreprise à une date donnée.
Un inventaire de tout ce qu’elle possède et de tout ce qu’elle doit permet de reconstituer le bilan.
Les PME/TPE ont les plus grandes difficultés à réunir des garanties de qualité, elles ne savent pas se projeter sur le moyen-long terme et sont incapables de fournir des chiffres prévisionnels (business plan) conformes aux attentes des établissements financiers.
LE COMPTE DE RÉSULTAT
Pour ce qui concerne le compte de résultat c’est beaucoup plus complexe.
Pour estimer le résultat, il faut utiliser des techniques comparables à celles qu’utilise l’administration fiscale dans le cadre des « comptabilités super simplifiées » .
Le principe est le suivant :
La clé de voute de la comptabilité super-simplifiée est la détermination du chiffre d’affaire quotidien, mensuel et annuel par extrapolation.
Certaines charges peuvent être connues précisément comme le loyer de l’établissement ou certaines facturations (eau, électricité…) ou le montant des « salaires » versés chaque mois aux salariés souvent membres de la famille de l’entrepreneur.
Les charges qui ne sont pas connues, les achats par exemple, sont estimés par rapport à des professionnels de la même activité qui tiennent une comptabilité.
Ces charges d’achats sont exprimés sous la forme d’un pourcentage par rapport au chiffre d’affaires annuel.
Il suffit alors d’appliquer ce pourcentage au chiffre d’affaires de l’entreprise concernée pour avoir une estimation de la valeur des achats.
Il devient alors possible de « monter » un compte de résultat.
Compte de résultat d’une entreprise en mesofinance docx

L’école de la microfinance a obtenu la certification qualité Qualiopi pour la qualité de ses prestations.