Le budget d'une banque

controle de gestion en microfinance

Préparer le budget d’un  établissement bancaire

 

Cliquez sur le lien ci-après pour obtenir  la fiche de présentation de la  formation au contrôle de gestion dans les banques

Le contrôle de gestion en banque

 

 

Pourquoi une procédure budgétaire dans une banque ?

 

La pérennité d’une banque et son développement dépend de son aptitude à anticiper l’avenir.

Pour maitriser les évolutions il faut :

  • Prévoir les événements et non les subir
  • Se doter d’une ligne d’action
  • Passer d’un système où les résultats sont constatés à un système où les résultats sont programmés.

 

Le budget constitue l’instrument de prévision et de contrôle des résultats.

  • Il est nécessaire de classer les charges similaires par grandes catégories;
  • Recherche des coûts qui peuvent être classés sous ces dépenses;
  • Faire des hypothèses de dépenses pour le programme;
  • Etre attentif pour identifier les sources de recettes;

 

L’examen des informations disponibles

Toutes les estimations budgétaires trouvent leur origine dans quatre examens essentiels :

1 La projection des périodes précédentes. La comptabilité est la source d’informations majeure puisqu’elle fournit les indications sur le réalisé et les historiques.

2 Les conséquences  qui résultent des stratégies de la banque et qui auront un impact significatif.

3 La conjoncture et les hypothèses.

4 L’analyse des écarts entre les prévisions budgétaires de l’année passée et le réalisé.

 

Le cadre budgétaire

On commence par établir une première projection désignée « le pré budget » en fonction des hypothèses envisagées (vers le mois d’aout)

Puis c’est le lancement de la procédure budgétaire dans l’ensemble de l’établissement. Cela commence par une lettre de cadrage qui rappelle les contraintes   qui pèsent sur l’ établissement, les opportunités, les hypothèses pour l’année à venir.

 

La préparation des budgets fonctionnels

Chapitre du PNI prévisionnel

Quels seront les volumes des crédits et les besoins de refinancement, les prévisions d’activités en particulier au niveau des ventes de crédit

A quel taux vendront nous ?

Aurons-nous de nouveaux produits ?

Quel sera le coût de rémunération de l’épargne ?

 

Chapitre des commissions

 
– Combien vont rapporter les commissions
– Estimation des nouvelles  commissions

 

Chapitre des frais de fonctionnement

– Les salaires prévisionnels et les charges sociales : les prévisions d’augmentation ou de réduction d’effectifs.

– Les frais généraux qui doivent être détaillés au niveau des grandes rubriques, les prévisions de frais généraux, incluant les prévisions d’augmentation de certains d’entre eux.

– Les dotations aux amortissements

 

Chapitre du coût du risque

  • L’évolution de la conjoncture économique
  • Nos risques spécifiques

 

Chapitre des investissements

  • Les investissements informatiques
  • La création d’agences nouvelles
  • La stratégie d’investissements de la banque
  • Les autres investissements

 

Chapitre du financement

  • Quels emprunts, quand les lancer avec estimation des taux
  • Les accords de financement obtenus et les échéances des remboursements des prêts en cours.

 

 

La période des arbitrages commence par la consolidation des budgets fonctionnels

S’il apparait des anomalies lors de ce travail préparatoire, on recommence en faisant varier l’une des variables.

Le processus est ainsi itératif, jusqu’à l’obtention des résultats voulus.

 

Le suivi budgétaire

Chaque mois ou chaque trimestre, selon la périodicité souhaitée par la banque, le contrôleur de gestion  analyse l’exécution du budget et  détermine des écarts par rapport aux prévisions.

 

Parallèlement, il effectue le reporting  sous la forme de  rapports trimestriels sur l’exécution du budget en indiquant les principales constatations et en formulant des recommandations.

 

Tous les trimestres, les valeurs réellement constatées sont comparées avec les prévisions budgétaires.

Les écarts sont analysés avec les responsables des centres budgétaires afin de rechercher leur cause, les éventuelles responsabilités, les moyens à envisager pour se rapprocher des objectifs initiaux.

 

L’école de la microfinance propose des formations spécifiques pour les contrôleurs de gestion des banques http://www.ecole-de-la-microfinance.com

 

 

 

 

Résultats d’une agence bancaire : Le calcul de la marge d’intermédiation

Retrouvez notre formation sur le contrôle de gestion en banque et les résultats des agences en cliquant sur le lien ci-après :

formations en banque : Le calcul de la marge d’intermédiation bancaire

 

Pour faire un prêt à un client, une agence bancaire a besoin de disposer d’une ressource de même montant

 

1 Si l’agence dispose des fonds du fait qu’elle a collecté de l’épargne, elle peut utiliser ces fonds pour mettre en place des crédits

2 Si l’agence n’a pas assez de fonds, elle devra emprunter. Le plus probable sera alors qu’elle emprunte au siège de la banque.

3 Dans certains cas l’agence peut avoir collecter plus de dépôts qu’elle ne parvient à mettre en place de crédits. Dans ce cas l’agence envoie les fonds au siège pour les réaffecter dans une autre agence qui manque de dépôts.

 

Le calcul de la marge d’intermédiation bancaire (PNI)

 

 

Quand la banque prête 1 000 000 FCFA sur une durée de 1 an, l’argent prêté n’est pas sa propriété. Elle utilise soit les dépôts de la clientèle si elle est autorisée à collecter l’épargne, soit des fonds empruntés.

 

Pour simplifier, nous utilisons ici les taux proportionnels (par opposition au taux actuariel qui correspondrait mieux à la réalité)

Si le prêt est fait à 3 % mensuel (le taux proportionnel est de 3% * 12 mois = 36 %) le prêt va lui rapporter 360 000 FCFA.

Dans le même temps elle doit rémunérer les déposants qui ont permis de disposer de 1 000 000 FCFA.

En les rémunérant au taux de 5 % l’an cela lui coûte 50 000 FCFA

 

Le résultat de cette opération est donc de 310 000 FCFA. C’est ce qu’on appelle la « marge d’intermédiation » appelée également Produit Net d’Intérêts (PNI).

 

 

 

 

Dans l’idéal, pour ne pas avoir besoin d’intervenir sur les marchés pour des besoins de refinancement, une banque devrait avoir des dépôts d’épargne sensiblement égaux aux montants des crédits mis en place.

 

Sur les résultats de l’agence on peut trouver 3 lignes distinctes qui correspondent à ses activités :

 

  1. Le PNI marge sur les crédits
  2. Le PNI marge sur les dépôts
  3. Le PNI intérêts sur compte au siège.

 

 

TCI : Le taux de cession interne

Seuls les crédits rapportent directement de l’argent à une agence bancaire via la perception d’intérêts et de commissions.

Le problème des agences qui collectent beaucoup de dépôts et qui mettent en place peu de crédits, c’est qu’elles perdent de l’argent.

Il faut trouver un système interne à la banque pour rémunérer les agences ayant beaucoup de dépôts et parallèlement facturer des intérêts aux agences faisant des crédits.

Les banques mettent en place un outil de calcul désigné Taux de cession interne (TCI).

 

La trésorerie centrale de la banque joue le rôle de centrale d’achat des ressources et de refinancement des prêts pour ces agences.

 

 

Les agences acquièrent de la trésorerie du siège si elles ont des besoins de ressources ou dans le cas inverse, elles vendent leurs excédents au siège.

 

Quand les agences sont vendeuses elle reçoivent un intérêt qui est calculé à un taux équilibré désigné le taux de trésorerie interne (TCI).

 

Les taux de cession interne (TCI) sont les taux d’intérêts auxquels les agences placent leurs ressources au siège. Les agences ayant plus d’emplois que de dépôts financent leurs emplois auprès du siège, en payant cette ressource au TCI comme si le siège était leur banque

 

Ainsi les TCI permettent aux agences de calculer la marge réelle dégagée lors de la mise en place d’un crédit et permet aussi de connaitre le résultat dégagé sur les opérations d’épargne.

 

Le calcul du TCI est délicat : le taux retenu doit être suffisant pour que les agences ayant des créditeurs aient une rémunération suffisante et pas trop élevés pour que les agences ayant beaucoup de crédit puissent acheter et maintenir leur marge. Ils peuvent dans certains établissements refléter les prix de marché, c’est-à-dire les taux que l’agence devrait payer si, au lieu de s’adresser à l’unité interne en charge de la gestion de bilan, elle devait s’adosser directement sur les marchés.

 

Le choix d’un système de taux de cession interne a une influence notable sur le PNB des centres de profit et sur la perception de leur rentabilité.

 

Les TCI sont établis selon une méthodologie identique sur les crédits et sur les dépôts et sont référencés par rapport à des taux de marché en fonction de la maturité des opérations. (Confer l’ALM Assets and liabilities Management).

 

 

PNI : Les intérêts sur compte au siège

 

Une agence ne parvient jamais à équilibrer totalement ses emplois et ses ressources.

 

S’il y a plus de ressources que d’emplois, la trésorerie disponible repart au siège. Son compte de liaison est créditeur (vu du siège)

 

Dans le cas inverse, l’agence doit s’approvisionner auprès du siège. Le siège finance ainsi l’activité de l’agence. Le compte de liaison est débiteur (vu du siège)

 

Un exemple de calcul des intérêts sur compte au siège

 

En fin de trimestre la banque procède à une opération désignée l’arrêté des comptes. Il s’agit d’un traitement informatique de calcul des intérêts.

 

Ce traitement se fait pour les comptes de la clientèle mais aussi pour le compte de liaison agence siège.

 

La chaine de traitement informatique utilise la méthode hambourgeoise pour faire le calcul des nombres.

 

Date de valeur Compte siège Position de l’agence Nombre de jours Nombres Créditeurs Nombres Débiteurs
01-oct 241230 1 2 412,30
02-oct -61600235 2 -1 232 004,70
04-oct 456709 5 22 835,45
09-oct 786500 3 23 595,00
12-oct -3676598 2 -73 531,96
14-oct -4564000 1 -45 640,00
15-oct -3522600 8 -281 808,00
23-oct -1232980 5 -61 649,00
28-oct -8569870 2 -171 397,40
30-oct 3287965 1 32 879,65
Totaux 30 81 722,40 -1 866 031,06

 

 

La chaine de traitement calcule alors les intérêts à recevoir et les intérêts dus à partir du total des nombres.

Supposons que le taux TCI (taux de cession interne) soit dans cette banque de 2.5 %, nous aurons :

Rémunération des intérêts créditeurs : 81722,40 * 2.5 % = 2043

Facturation des intérêts débiteurs 1 866 031,06 * 2,5 % =   46 651

Sur la ligne PNI intérêts sur compte au siège, le montant net sera de – 44608 (différence entre la facturation par le siège et la rémunération).

 

Revenir en haut de page

Vous aimez notre article, n'hésitez pas à le partager :