CHEF D’AGENCE D’UNE INSTITUTION DE MICROFINANCE FORMATION PROFESSIONNELLE
Objectif de la formation : Assurer la prise de fonction d’un poste de chef d’agences d’une IMF
Assurer la prise de fonction efficace d’un poste de Chef d’agence au sein d’une Institution de Microfinance (IMF) en développant les compétences managériales, commerciales, techniques et de gestion nécessaires à la conduite et à la performance d’une agence.
Le Chef d’agence en microfinance est le personnage central pour la réussite d’une institution de microfinance.
Il est à la fois un manager, un commercial et un financier. Son rôle de manager est primordial pour la réussite de l’agence.
Publics concernés :
Les Chefs des agences IMF en prise de fonction
Pré-requis :La promotion interne, après quelques années d’expérience, est la voie d’accès la plus courante pour accéder au poste de Chef d’agence
2. Objectifs spécifiques de la formation des chefs d’agences de microfinance
- Comprendre le rôle, les responsabilités et les enjeux du poste de chef d’agence dans une IMF.
- Superviser et animer une équipe en mobilisant les techniques de management participatif et de motivation.
- Assurer la gestion opérationnelle et financière de l’agence (suivi du portefeuille, rentabilité, gestion de la trésorerie, conformité).
- Piloter le développement commercial de l’agence et atteindre les objectifs de croissance fixés.
- Veiller au respect des procédures internes et des réglementations en vigueur dans le secteur de la microfinance.
- Développer des compétences en communication, leadership et prise de décision.
3. Programme de la formation des chefs d’agences en microfinance
| Module | Intitulé | Durée estimée | Compétences visées |
| 1 | L’utilité des banques, les aspects sociaux de la microfinance | 0,5 jour | Comprendre la mission sociale de l’IMF, le positionnement de l’agence, le rôle et responsabilités du chef d’agence. |
| 2 | L’organisation d’une agence | 1 jour | Connaître la structure (agence, siège, réseaux), les flux opérationnels, … |
| 3 | Le management dans mon agence
(première partie) |
0,5 jour | Le pilotage de l’agence, les objectifs, les réunions commerciales |
| 4 | Gestion commerciale et développement de la clientèle | 1 jour | Élaborer un plan de développement, piloter la prospection, fidéliser la clientèle, proposer des services adaptés. |
| 5 | Gestion opérationnelle et financière de l’agence | 1 jour | Piloter le portefeuille, suivre les indicateurs (PNB, rentabilité, encours), maîtriser la trésorerie et les coûts. |
| 6 | L’épargne et la collecte des dépôts | 1 jour | L’importance de la collecte, les DAT, les comptes à vue, les CESL |
| 7 | Gestion des risques, | 1 jour | Identifier les risques (risques de crédit, risques opérationnels),. |
| 8 | Le contrôle interne de l’agence, la vérification de la , conformité | 1 jour | Mettre en place des procédures de contrôle, conformité règlementaire |
| 9 | Les impayés et le recouvrement | 1 jour | Causes des impayés, techniques de recouvrement |
| 10 | Les résultats de l’agence, le budget de l’agence | 1 jour | Comprendre comment se fait le résultat de l’agence et suivre les principaux indicateurs financiers |
| 11 | L’analyse du dossier crédit entreprise individuelle en agence | 1 jour | Savoir étudier un dossier d’entreprise au sens du risque |
| 12 | L’analyse du dossier crédit au service des engagements | 1 jour | L’étude du risque et la répartition des portefeuilles réalisée au service engagements du siège |
| 13 | La sécurité des biens et des personnes | ½ jour | Maitriser les risques de sécurité dans une agence de microfinance |
| 14 | Prévenir les fraudes | 1 jour | Bien comprendre comment la présence d’argent peut attirer les fraudes internes et externes ; |
| 15 | Faire de votre agence l’établissement de référence | 1 jour | Organiser des actions commerciales, se démarquer de la concurrence |
| 16 | La journée du Chef d’agence | 1 jour | Savoir organiser son temps, bien piloter son activité |
| 17 | Management de l’équipe et leadership
(seconde partie) |
1 jour | Gérer, motiver, animer une équipe, favoriser le développement des compétences, relation managériale. |
| 18 | Communication, posture de chef d’agence et prise de décision | 0,5 jour | Développer une posture adaptée, communiquer avec les parties prenantes, prendre des décisions stratégiques. |
4. Modalités d’évaluation et de validation
- Évaluation des acquis à l’entrée
- Évaluation des acquisitions au travers des études de cas, jeux de rôle et travaux de groupe
- Évaluation finale par un examen la dernière journée
- Délivrance d’une attestation de formation par l’institution L’école de la Microfinance.
5. Méthodes pédagogiques
Exposés interactifs, études de cas réels, jeux de rôle, ateliers pratiques, co‑développement et simulations de situations de gestion.
L’approche privilégie l’utilisation de cas réels d’agences de microfinance
6. Durée du parcours de formation du Chef d’agence en microfinance :
La formation en présentiel se fait sur la base de journées de 7h. La formation dure deux semaines complètes soit un total de 70 heures.
Option possible : Le parcours du chef d’agence de microfinance peut se fait en deux périodes : avant la prise de fonction, puis 3 mois après la prise de fonction.
Formations individualisées en e-learning :
Ce service est réservé aux stagiaires se trouvant dans des zones éloignées des centres de formation.
Un entretien individuel avec le stagiaire sert à établir le parcours de formation personnalisé suivant les besoins décelés.
Un module est construit sous la forme suivante : cours, travaux dirigés, études de cas.
Les avantages de la formule e-learning :
- L’apprentissage se fait à domicile sans perte de journées, ni déplacement couteux.
- L’enseignement respecte le rythme de l’apprenant, les supports de cours sont livrés sous forme de livrets par internet au fur et à mesure de l’apprentissage. Chaque cours est accompagné d’un devoir à rendre à la correction. Le devoir est corrigé et l’étudiant reçoit un corrigé personnalisé qui lui permet de s’autoévaluer et de progresser.
- Les thèmes sont centrés sur les besoins réels des apprenants, avec des mises en situation professionnelle.
- L’équipe pédagogique intervient par WhatsApp pour le contact personnalisé avec les étudiants.
Le crédit à l’agriculture en Afrique
Le financement de l’agriculture est un enjeu fondamental pour le développement agricole en Afrique.
Les spécificités du secteur agricole – infrastructures insuffisantes ou inadaptées, éloignement, risques climatiques, analphabétisme, absence de garanties, défaillance des systèmes judiciaires…- font que les banques, les institutions de microfinance et les institutions financières sont extrêmement réticentes pour intervenir.
Dans le monde de l’agriculture, la durée des prêts est nécessairement longue (moyen ou long terme) que ce soit pour financer la production – il ne peut y avoir de remboursements tant que la récolte n’a pas eu lieu – ou pour financer un équipement lequel pourra être utilisé plusieurs années.
Le contexte
La nécessité de financer l’agriculture en Afrique est toujours énoncée, les activités agricoles constituent le moyen de subsistance d’environ 60 % de la population active du continent.
Un rapport de McKinsey souligne l’importance économique de l’agriculture en Afrique subsaharienne, puisque le secteur contribue à hauteur de 23 % de son PIB, ainsi que son importance sociale, avec une productivité agricole principalement tirée par les petits exploitants.
https://www.mckinsey.com/industries/agriculture/our-insights/winning-in-africas-agricultural-market
Toutefois, le financement direct des activités rurales est considéré par les banques comme coûteux et risqué, et pour cette raison il est resté très limité.
En effet, pour les banques, financer l’agriculture est considéré comme très risqué, pour des activités qui s’exercent dans le secteur informel avec de multiples microstructures.
Pour leur part, les investisseurs disposant de ressources à long terme financent ciblent exclusivement des structures productives et de taille conséquente.
Les banques financent les exportateurs ayant fait leurs preuves en matière de rentabilité et ayant accès aux marchés internationaux.https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/02/15/en-cote-d-ivoire-la-filiere-cacao-passe-a-la-vitesse-superieure_6161978_3212.html
Les risques liés au financement des activités agricoles
L’analyse des risques par une banque fait apparaitre une faible visibilité du fait des 4 risques majeurs :
- Le risque de production
- Le risque des aléas et en particulier l’accès à l’eau
- Le risque de non diversification
- Le risque de commercialisation.
L’accès au financement reste un problème majeur pour les agriculteurs en Afrique subsaharienne
La plupart des agriculteurs n’ont pas les moyens financiers pour acquérir des équipements modernes ou financer des intrants efficaces.
En pratique, pour ce qui concerne l’agriculture vivrière, il apparait que les exploitants assurent l’autofinancement de leurs exploitations agricoles.
Sauf que le plus souvent ils ne disposent d’aucune trésorerie.
La question de la distance entre l’agence bancaire et le lieu de l’exploitation est une contrainte importante quand les routes sont en très mauvais état et peuvent se révéler dangereuse dès lors qu’il y a des transports de fonds.
Et pourtant les financements dont les agriculteurs ont besoin sont souvent de montants élevés et d’une durée longue – moyen ou long terme- que ce soit pour l’acquisition de matériel moderne ou pour les financements généralement demandés :
L’approvisionnement en implants, semences et traitements phytosanitaires, engrais…
L’acquisition des terres ou des animaux
Le financement du matériel
La transformation des produits
L’embouche du bétail
Le transport jusqu’au lieu de consommation, les informations sur les marchés.
Pour un établissement financier, il est nécessaire d’obtenir de rentabiliser son concours. Aussi le prêteur banque ou un établissement de microfinance vont utiliser des techniques spécifiques pour ces financements.
Pour une majorité de producteurs, les services financiers demandés se révèlent couteux car les concours demandés sont de petits montants donc rapporteront peu d’intérêts tandis que l’étude du dossier, le suivi du crédit, les impayés entrainent des frais élevés.
Il est difficile dans ces conditions pour une banque ou un établissement de microfinance de dégager une marge bénéficiaire.
La production de garanties
Les petits agriculteurs du secteur informel sont généralement incapables de fournir des garanties.
Par contre un certain nombre d’agriculteurs ayant accès a des marchés (dont l’exportation) en particulier ceux qui font des cultures de rentes sont en mesure de présenter de véritables garanties.
Ces agriculteurs peuvent présenter des garanties matérielles telles que les titres de propriété, les bâtiments d’exploitation, les équipements, les stocks ou encore les animaux.
Le recours à des fonds de garantie
Le recours à des fonds de garantie peut permettre à la banque de financer des biens.
La constitution d’un fonds de garantie local peut se faire en faisant appel à des dons privés ou publics, ou/et à des garanties locales (entreprises, particuliers, services publics).
Un fonds de garantie peut être spécialisé : par exemple un volet « microentreprise « , et un volet « agriculture et élevage ». Ces fonds de garantie sont constitués au fur et à mesure de l’arrivée des dons.
Le recours aux warrants
Dans la phase de commercialisation, il est possible de recourir aux warrants :
L’agriculture dépose sa production dans un lieu auquel il n’aura pas accès et reçoit un prêt.
Il pourra alors récupérer sa production dès qu’il aura remboursé son prêt.
Ce système repose sur des récépissés d’entreposage (warrantage) qui permettent l’accès au crédit.
Le micro-leasing
Le micro-leasing a pour avantage pour la banque de pouvoir surveiller le matériel loué. Les agriculteurs peuvent louer le matériel agricole ou l’acquérir en leasing.
La pratique de taux d’intérêts élevés
Compte tenu des coûts très élevés de mise en place des crédits, l’une des solutions consiste à pratiquer des taux d’intérêts élevés.
Pour équilibrer le risque, les banques doivent demander des taux d’intérêts très élevés.
Rappelons que le taux d’intérêt doit couvrir obligatoirement les charges de la structure (agence bancaire par exemple avec des frais de personnel, des équipements..), le coût de la ressource (il faut rémunérer le coût de l’argent par exemple les épargnants qui ont permis à la banque de faire le prêt), le coût du risque (les crédits non remboursés) et le nécessaire bénéfice de l’organisme qui a fait le prêt.
Les difficultés majeures pour le financement
La population des agriculteurs présente des profils très différents depuis les petits planteurs vivriers (formant l’essentiel de la population rurale); les planteurs privés de culture d’exportation jusqu’aux sociétés nationales ou multinationales de culture d’exportation (il s’agit de sociétés agro-industrielles exploitant de grandes plantations mécanisées avec des méthodes culturales intensives).
L’épargne en milieu rural
Du fait des aléas, en milieu rural il est nécessaire de développer l’épargne de précaution
L’éducation financière peut aider à créer une culture de l’épargne dans les zones rurales, cette épargne pouvant être utilisée pour mettre en place des prêts aux agriculteurs.
L'école de la microfinance
