La gestion du portefeuille crédit d'une IMF (Formation MF 200)

LA GESTION DU PORTEFEUILLE CRÉDIT D’UNE IMF
Le portefeuille de crédit d’une banque ou d’un établissement de microfinance est composé de l’ensemble des dossiers crédit de la clientèle :les comptes courants débiteurs avec ou sans autorisation, les créances commerciales, les autres crédits court terme, les crédits d’équipement, les engagements à long terme.
Ce que craignent le plus les banques et les établissements de microfinance c’est bien sur le non remboursement de leurs crédits par la clientèle.
La gestion du portefeuille crédit dans une microfinance consiste à :
- A suivre au jour le jour les positions débitrices de la clientèle
- A contacter immédiatement les clients en cas d’incidents
- A enregistrer les risques consécutifs aux incidents clients
- A envisager des réaménagements de l’échéancier des remboursements
- A effectuer une cotation risque des clients en fonction des incidents mais aussi de la situation économique globale ou des difficultés liées à un secteur professionnel.
- A déclasser en CDL – contentieux, douteux, litigieux, les créances compromises
- A mettre en place les provisions pour dépréciations des créances qui sont nécessaires.
Nous indiquons ci-dessous les thèmes développés pendant les journées de formation aux fondamentaux de la microfinance :
Le processus de mise en place des crédits – L’examen du projet présenté par le demandeur.
L’agent de crédit opère une sélection et prend la décision de refuser les projets incohérents, non rentables pour l’emprunteur ou inadaptés.
La constitution de la demande de crédit ne se fait que pour un projet viable et générateur de revenus pérennes
Le lien ci-après donne accès à la présentation de la formation aux fondamentaux de la microfinance :
Les fondamentaux de la microfinance
L’analyse du risque
L’élément déterminant pour une saine gestion du portefeuille consiste à accorder des prêts aux personnes ou aux entités qui présentent les capacités de remboursement nécessaires, et les refuser aux autres.
L’étude attentive du risque de crédit par l’IMF est fondamentale. Compte tenu des caractéristiques spécifiques du public, l’analyse du risque est constituée essentiellement par une évaluation informelle des emprunteurs.
L’agent de crédit doit concevoir avec l’emprunteur un budget familial. Il est essentiel que le « reste à vivre » permette d’intégrer chaque semaine la charge de remboursement du microcrédit.
La décision d’octroi du prêt est prise par le Comité des Crédits.
Le suivi du portefeuille crédit
La gestion de portefeuille consiste essentiellement dans le suivi des clients sains et en retard après décaissement du prêt.
Pour se donner des chances de recouvrement, la détection des retards dans le remboursement doit être immédiate.
Les créances défectueuses (CDL contentieux, douteux et litigieux) font l’objet de déclassements. L’IMF doit savoir calculer les indicateurs de portefeuille à risque (PAR 30 et PAR 90).
L’IMF calcule périodiquement son « coût du risque. »
La problématique du remboursement des crédits et le recouvrement
Une fois le retard détecté, l’IMF met en œuvre un programme de recouvrement.
La rapidité de la réaction par l’IMF est de loin l’élément le plus déterminant pour le recouvrement d’un prêt.
Les sanctions en cas de retard prévues sur les contrats de prêts doivent être appliquées de façon systématique.
L’IMF ayant une vocation sociale, l’agent de recouvrement n’hésitera pas à se montrer imaginatif dans les solutions pour trouver des solutions conciliantes envers les emprunteurs qui ne peuvent pas rembourser de bonne foi.
Les procédures de recouvrement par voie judiciaire ne sont généralement pas adaptées pour obtenir le remboursement par les emprunteurs.
La performance de l’IMF sociale et financière de l’IMF
Conférence : Le microcrédit un outil pour le développement local
La mission sociale d’une IMF consiste à proposer des services financiers à la portée de personnes pauvres.
Pour autant une IMF à un métier financier lequel exige la plus grande rigueur de gestion.
Pour concilier au mieux ces deux missions, l’IMF doit dispose de critères rigoureux de sélection des projets qu’elle est disposée à financer permettant ainsi la création de micros entreprises et la création d’emploi.
L’intérêt bien compris d’une IMF est de mettre en place sur son segment de clientèle des procédures de sélection de prêts très rigoureuses afin d’avoir une forte probabilité que les prêts soient remboursés dans les conditions convenus.
La formation des agents de crédit dans les établissements de microfinance est organisée autour de 18 modules regroupés en 5 blocs de compétences
En relation avec le client, l’agent crédit s’entretient avec lui, lui explique le crédit, ses caractéristiques et modalités de fonctionnement ainsi que les documents requis pour constituer le dossier.
Il est centré sur client et lui offre un service personnalisé remplissant les standards de qualité.
La formation des agents de crédit peut se faire en présentiel (2 semaines de formation suivie d’un examen) ou via le e-learning
Lien vers la fiche de présentation de la formation des agents de crédit
Bloc de compétence n° 1 : Connaitre le domaine de la microfinance
Module n° 1 Les aspects sociaux de la microfinance
1 La finance inclusive
2 Les établissements de microfinance et de mésofinance ne sont pas des banques low-cost mais des établissements de proximité apportant des services spécifiques.
3 L’épargne et l’éducation financière
Module n° 2 L’agent de crédit : Le métier d’agent de crédit
1 Recevoir le client, ouvrir le compte, proposer un crédit à court terme.
2 L’agent de crédit gère un portefeuille de crédits
Module n°3 L’éducation financière pour les emprunteurs
1Que doit-on expliquer par priorité aux emprunteurs ?
2 Le fonctionnement du compte courant
3 L’éducation financière est nécessaire pour devenir entrepreneur
Module n° 4 La finance inclusive
1 La finance inclusive a pour objet de donner l’accès au crédit et à l’épargne à la plus large partie de la population et à des prix abordables.
2 La finance inclusive inclue l’offre traditionnelle et les nouvelles technologies peu couteuses.
3 La finance inclusive se pratique sur 3 axes : rendement – risque et impact.
Bloc de compétence n° 2 : Le développement de son portefeuille
Module n° 5 Situation de conseil vente placement
1 Les produits de dépôts
2 Les catégories de crédit
3 Les services en microfinance
Module n° 6 Mieux vendre
1 Développer la relation commerciale
2 Un accueil de qualité
3 Les motifs du départ de nos clients particuliers et professionnels
Module n° 7 Les techniques de ventes
1 L’agence est visible
2 Les techniques de vente du commercial dans une microfinance
3 La connaissance des clients, la fidélisation.
Module n° 8 Développer la clientèle
22 Prospecter avec les techniques de marketing direct
23 Élargir la base des clients et des prospects
24 Bien écouter nos clients
Module n° 9 La concurrence
1 Les établissements financiers sont en concurrence
2 Un Ets de microfinance se distingue par ses pratiques commerciales
3 La concurrence oblige à réagir
Bloc de compétence n° 3 : La connaissance de la clientèle
Module n° 10 Les crédits aux salariés
1 Chaque crédit représente un risque tant pour ‘emprunteur que pour la microfinance
2 L’analyse de la demande de prêt du salarié
3 Le travail d’analyse de l’agent de crédit
Module n° 11 La première rencontre avec le chef d’entreprise
1 Pour le client il s’agit de convaincre le micro financier et de négocier son prêt professionnel
2 La découverte du besoin de financement
3 La découverte du Chef d’Entreprise
Module n° 12 Le rôle des garanties en microfinance
1 Le rôle des garanties, les grands types de garantie
2 Les garanties personnelles, la caution
3 Les garanties réelles, hypothèques, titres fonciers, gages et nantissement
Bloc de compétence n° 4 : L’étude du risque en microfinance
Module n° 13 L’analyse du dossier crédit entreprise individuelle en agence
1 L’analyse d’une demande de prêt pour un micro-entrepreneur ou un groupe solidaire de clients
2 L’analyse d’une demande de prêt pour une très petite entreprise (TPE)
3 Savoir argumenter un dossier crédit
Module n° 14 Le diagnostic de l’entreprise
1 Le diagnostic commercial
2 Forces et faiblesses, opportunités et menaces
3 L’analyse des échecs des entreprises
Module n° 15 La mesofinance
1 Situer la mésofinance
2 Étudier le risque d’une entreprise
3 Appuyer l’analyse du dossier crédit par la reconstitution d’informations comptables
Module n° 16 Les impayés et le recouvrement
1 Le traitement des impayés par l’agent de crédit
2 Les procédures amiables, solutions simples et courtoises
3 Les procédures contentieuses
Bloc de compétence n° 5 : L’organisation de la profession
Module n° 17 L’organisation d’une agence de microfinance
1 La structure de l’agence
2 Le fonctionnement de l’agence
3 Le guichet
Module n° 18 La réglementation de la microfinance
1 Un agrément préalable est nécessaire,
2 Les opérations et moyens de paiement autorisés par catégories d’établissements
3 L’organisation de la profession, les contrôles par les banques centrales.
Le mobile banking – Les services financiers numériques (SFN).
Le taux de bancarisation reste une préoccupation majeure des autorités dans de nombreux pays d’Afrique.
Le taux très faibles de bancarisation peut s’expliquer par différents facteurs :
- Par l’absence de connaissances financières et donc l’absence de besoin ;
- Par le manque de confiance envers les dépositaires des dépôts d’épargne en particulier dans les micro-finances.
- Par la quasi absence d’échange d’argent notamment dans les zones rurales
- Par les habitudes en secteur informel de ne payer les produits et les services qu’avec des espèces.
- Par l’éloignement des agences de banque ou de microfinance.
Les services financiers numériques (SFN)
Les opérateurs et distributeurs, banques et EMF, proposent la gamme classique des SFN, via le Mobile Money, à savoir :
Le retrait d’argent,
Le transfert d’argent ,
La réception de transferts d’argent internationaux
L’achat d’unités et forfaits téléphoniques,
Le paiement auprès des commerces de proximité et des transporteurs
Les usages du Mobile Money portent principalement sur l’achat de crédits téléphoniques, mais aussi pour effectuer des retraits, des paiements auprès des commerçants et des entreprises, recevoir de l’argent, ou encore pour régler leurs factures d’eau, d’électricité ou d’abonnement TV.
Lien vers la formation aux fondamentaux de la microfinance en cliquant sur le lien ci-après :
Le paiement par téléphone permet de disposer d’un point financier de proximité
La population pauvre s’est équipée de téléphone et peut disposer grâce aux opérateurs téléphoniques d’un moyen de paiement permettant de faire quelques :
- déposer et retirer de l’argent
- envoyer et recevoir de l’argent
- paiement de facture: (eau, électricité ….)
- achats de biens et services
Pour Abdou Diop, directeur Associé chez Mazars Maroc, «le mobile money a participé à hauteur de 30% en moyenne dans plusieurs pays en Afrique à l’inclusion financière de la population, principalement dans les zones rurales». citation depuis Finances News du Jeudi 21 Novembre 2019 –
.Avec le paiement par téléphone, voici un grand pas pour l’inclusion financière. On lira l’expérience ci-dessous au Kenya qui peut réellement simplifier la vie de ceux qui n’ont pas de compte en banque.
La mise en place de micro-crédits est difficile à envisager pour les opérateurs téléphoniques sauf à créer une banque digitale :
L’usage du scoring par l’opérateur téléphonique.
Les opérateurs de téléphone ont une certaine connaissance des habitudes de leurs clients qui achètent régulièrement des recharges pour effectuer leurs paiements.
Il leur est donc relativement facile d’effectuer des scorings afin de définir des clients surs qui pourraient bénéficier d’une avance de consommation.
Le système de scoring des clients, permet d’évaluer la capacité de remboursement, car l’opérateur téléphonique prête à ceux qui ont été détectés comme ayant des comportements de remboursement en adéquation avec les durées de remboursement prévues.
Ainsi le client pourrait taper dans sa réserve d’argent et devrait ensuite payer un intérêt à l’opérateur téléphonique. On ne peut imaginer un tel système que pour des montants de crédits très faibles.
Pourtant Orange money a lancé sa banque 100% digitale en Côte d’Ivoire.
Soutenant la stratégie de diversification du groupe, Orange Bank Africa entend participer au renforcement de l’inclusion financière sur le continent, en proposant des crédits à partir de 5 000 Fcfa, disponibles en quelques secondes depuis son mobile, ainsi qu’une épargne rémunérée.
Quelques limites :
- Quelles sont les possibilités pour l’opérateur téléphonique de faire un scoring de qualité à partir uniquement de données récupérées lors de l’achat de cartes de paiement ?
- L’opérateur téléphonique se retrouvera directement en concurrence avec les agences de banque et de microfinance. Il faut noter comme en particulier l’agence de microfinance fait un travail autrement plus complexe auprès de ses clients en réalisant la formation et l’éducation financière du client et l’accompagnement de l’emprunteur dans son métier d’auto-entrepreneurs .
- Le crédit via l’opérateur téléphonique n’est-il pas un encouragement à la consommation qui relancera l’inflation et peut mettre des personnes ne difficulté de remboursement.
- En octroyant des crédits l’opérateur téléphonique fait de la création monétaire, est-ce à die qu’il est un opérateur financier ? Dans ce cas à l’instar des banques et des micro-finances, il devra faire un reporting périodique à la banque centrale.
L’usage du paiement par téléphone portable est appelé à devenir une norme.
Les agences de micro-finance doivent se préparer pour répondre à la demande. Le fait de ne pas devoir se déplacer pour rembourser son échéance de crédit est un gain de temps considérable pour les emprunteurs car le temps du déplacement est pris sur le temps de production ou sur le temps de vente et beaucoup d’IMF exigent un remboursement hebdomadaire.
Orange Money en Afrique
En Afrique, en 2020, Orange Money, c’est plus de 50 millions de clients dans une quinzaine de pays. Surfant sur cette réussite, le groupe cherche à « démocratiser » l’accès aux services bancaires en Afrique, à travers OBA qui devrait faire l’objet d’un déploiement progressif dans 3 nouveaux pays d’ici la fin de l’année 2021 (Sénégal, Mali et Burkina-Faso). « Orange Banque Africa propose des produits de crédit et d’épargne accessibles facilement et instantanément depuis Orange Money. C’est une très belle étape, car le crédit et l’épargne sont 2 facteurs indispensables de développement économique.
Le paiement mobile dans la zone BCEAO
Le texte ci-dessous est extrait d’un article de Financial Afrik paru le 31 octobre 2019 par Ibrahima Jr Dia :
Ibrahima Dia est économiste de formation, passionné des questions de développement, suit l’actualité financière africaine au jour le jour.
Dans son discours d’allocution, Tiemoko Meyliet Koné, Gouverneur de la BCEAO, a déclaré que l’avènement des finTech va révolutionner les modes de consommations. «Il est impératif de trouver d’autres alternatives afin de s’adapter à cette nouvelle donne, en créant un environnement propice et favorable pour booster l’activité numérique», poursuit le gouverneur, se réjouissant de la croissance de l’activité monétique au niveau de l’UEMOA. «Le nombre de comptes de monnaie électronique est ressorti à 62,9 millions à fin 2018 contre 25 millions en 2015, soit une hausse moyenne annuelle de 38%».
Cet élan monétique a entraîné le taux d’inclusion financière, passé de 26% en 2010 à 57,1% en 2018, avec une contribution de services financiers numériques dépassant le tiers.
L’objectif est d’atteindre, sur un horizon de 5 ans, un taux d’inclusion financière de 75%, a rappelé le patron de la banque des banques.
En outre, le gouverneur a indiqué que l’année 2019 a vue l’avènement de la première banque digitale de l’Union, 100% mobile. Cette banque, souligne-t-il, a mis à la disposition de ses clients des services de paiement, d’épargne ainsi que de crédits à la consommation et immobilier.
Elisabeth Huybens, directrice des opérations de la Banque mondiale (BM), est convaincue que l’Afrique, leader mondial du Mobile Money, peut utiliser les nouvelles technologies pour assoir son développement.
La responsable a indiqué que les chiffres enregistrés pour le compte du mobile banking sont révélateurs.
La part des adultes en Afrique subsaharienne ayant un compte de monnaie électronique a presque doublé pour atteindre 21 %, et près de 10 % du PIB en Asie et moins de 2% du PIB dans les autres régions.
Près de 150 personnes (cadres, gouverneurs de banques centrales, …) participent à cette conférence, qui a pour but d’échanger sur les enjeux, défis et perspectives que représente l’émergence des Fintech pour les pays en développement.
Le paiement mobile au Kenya
L’après-midi touche à sa fin dans le village kenyan d’Ukwala, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière ougandaise. L’air est redevenu doux après la fournaise de la journée. La bonne heure pour sortir. Femmes et enfants s’activent pour aller chercher de l’eau. A la main, deux bidons… et leur téléphone portable. A Ukwala en effet, le puits d’eau saumâtre a été remplacé par une pompe à eau filtrante que les habitants tirent après avoir payé leur droit d’accès par SMS, via M-Pesa.
Situation au Kenya
Reproduction d’un article publié le 6 mars 2014 par HCN 24 Horn Africa sous la signature de Séverine Lebouche
Depuis le lancement du système par Safaricom, en 2005, le paiement mobile est une réalité du quotidien dans le moindre village du pays. 16 millions de personnes y ont souscrit. Car pour ouvrir un compte, rien de plus simple, même si l’on ne dispose que d’un téléphone basique: il suffit de rendre visite à l’un des 60 000 agents recrutés par l’opérateur de téléphonie, de se créer un mot de passe et de déposer quelques centimes d’euros en liquide sur ce nouveau compte.
A 500 kilomètres de là, dans le quartier d’affaires flambant neuf de Nairobi, la grouillante capitale, Betty vante les bienfaits de M-Pesa: « Avant, pour aider ma famille, je devais faire venir ma soeur, chaque mois, à Nairobi, et elle repartait avec du cash. » Une démarche coûteuse, dangereuse et chronophage pour cette dynamique trentenaire qui, enceinte de six mois, enchaîne les rendez-vous d’affaires. Aujourd’hui, c’est en un clic qu’elle envoie l’argent à ses parents, via son téléphone.
Un gain de temps considérable pour les emprunteurs qui n’ont plus besoin de se déplacer.
Un gain de temps tout aussi crucial pour les micro-entrepreneurs. A Kisumu, au bord du lac Victoria, un petit groupe de femmes bénéficiaires d’un microcrédit se réunit, comme chaque semaine, sous l’arbre de la petite école du quartier. Ici, on utilise M-Pesa pour les remboursements. La voix posée, le regard franc, son cahier sur ses genoux, Mary tient les comptes: « Chacune de nous fait le virement depuis son mobile avant de venir aux réunions.
Une société sans cash?
« Nous allons bien plus vite pour faire nos comptes que lorsque nous remboursions en liquide. » Pour cette entrepreneuse qui tient un petit commerce de crème pour les pieds, c’est autant de temps en plus pour vendre ses produits.Une société sans cash? Certains en rêvent.C’est le cas de l’institution de microfinance Juhudi Kilimo, qui verse ses prêts directement sur le compte M-Pesa de ses bénéficiaires. Eux-mêmes remboursent par SMS.
La vache achetée grâce au microcrédit peut être payée par téléphone.
Quant à la vache achetée grâce au microcrédit, elle peut elle aussi être payée par téléphone. Un saut technologique dont profite Fred, le commercial de Juhudi Kilimo en charge des petits exploitants de thé sur les hauteurs de Kericho: « Je pars en rendez-vous uniquement avec mon smartphone », explique le jeune homme, chemise blanche et mocassins, qui sillonne en moto les chemins de terre conduisant à ses clients. Dans son téléphone Android, l’ensemble des dossiers et une application lui permettant d’instruire à distance toutes les demandes de prêts.
Si M-Pesa facilite indéniablement les paiements, il n’est pas à proprement parler un outil de bancarisation de la population. L’argent déposé sur le compte ne rapporte aucun intérêt et il faut payer pour le retirer en liquide. Du moins jusqu’à récemment. Safaricom vient, en effet, de s’allier à une banque pour offrir un véritable compte d’épargne rémunéré, donnant également accès à des microcrédits. Ce service a été dénommé M-Shwari, c’est-à-dire « pas de tracas », en swahili. Grâce à la force de frappe marketing de l’opérateur téléphonique, il a conquis 20000 nouveaux clients par jour les premiers mois de son lancement. Comme avec M-Pesa, le Kenya -au 157e rang mondial pour son PIB par habitant- se révèle, une fois de plus, à la pointe de l’innovation en matière d’inclusion financière.
Le mobile banking au Nigeria
La banque Centrale du Nigéria affirme avoir desserré sa politique de réglementation sur le mobile money en faveur des entreprises de télécommunications.
Mais qu’elle ne va pas encore octroyer des licences à ces dernières.
Selon ITPulse, la CBN a reconnu que les entreprises de télécommunications possèdent une vaste infrastructure réseau à travers le pays, permettant « aux agents de mobile money » de travailler efficacement grâce à leur large couverture.
Les entreprises de télécommunications ont des plateformes, des réseaux étendus avec lesquels les services de mobile banking peuvent bien prospérer, mais la CBN refuse encore de concéder les licences aux opérateurs.
Par crainte de favoriser la concurrence entre ces derniers et les banques.
La CBN a donc encouragé les opérateurs télécoms à s’associer avec les banques et d’autres institutions financières agréées pour le développement du mobile banking.
Musa Itokpa Jimoh, directeur adjoint de la Direction des Systèmes de paiement bancaire à la CBN affirme que la progression du mobile banking a été très lente au Nigéria.
Surtout que le pays se vante d’avoir plus de 146 millions d’abonnés mobiles actifs.
Plusieurs enquêtes ont attribué la lenteur de cette progression à la faible sensibilisation du public.
Mais bien d’autres défis restent à relever: le faible nombre d’agents de terrain ainsi que l’insuffisance des infrastructures.
LE CRÉDIT KANGOUROU
Produit spécifique de la microfinance
Retrouvez la formation aux produits spécifiques de microfinance en cliquant sur le mien ci-après :
Formation au marketing en microfinance
Le principe du crédit Kangourou : Le remboursement d’un emprunt avec constitution d’une épargne
Le principe de ce produit est qu’à chaque échéance du crédit KANGOUROU, une épargne s’accumule dans un compte et qu’elle permet de constituer une réserve d’argent qui est restituée aux clients en fin de prêt.
Argumentaire commercial
Le crédit Kangourou permet aux clients d’une agence de microfinance de constituer une épargne parallèlement à leurs remboursements d’emprunts.
Il s’agit d’un produit typique de microfinance.
Le crédit est à l’image du kangourou et « de son bébé nommé Joey ». Dès que le client commence à rembourser à rembourser son prêt, une petite somme complémentaire se glisse dans la poche (le compte d’épargne associé) de sa mère. A la fin du remboursement cette somme aura grossie et sera remise à l’emprunteur. L’image est que le bébé s’éveille et sort de la poche.
Public auquel il est proposé
Le crédit KANGOUROU est un produit de microfinance. Il s’adresse par définition aux emprunteurs des institutions de microfinance.
Il sera particulièrement apprécié des femmes du marché ou d’artisans qui ne parviennent pas à épargner mais qui remboursent bien leurs crédits car il propose la constitution d’un capital sans effort.
Le produit Crédit KANGOUROU peut être proposé pour un client mais il peut aussi être souscrit sous la forme de compte joint.
Par contre le produit n’est ouvert ni aux mineurs ni aux majeurs incapable.
Coût du produit pour le client
Le crédit KANGOUROU se vend dans les mêmes conditions qu’un crédit à la production.
Conditions spécifiques de durée, de montant…
Le client doit bien comprendre le principe du crédit KANGOUROU car il devra rembourser des sommes un peu plus élevées à chaque échéance que pour un crédit à la consommation classique.
Si le client souhaite la mise en place du crédit KANGOUROU, il doit prendre conscience qu’il devra disposer d’une capacité de remboursement suffisante avant de s’engager.
Comptabilisation du produit Crédit KANGOUROU
Dans la comptabilité de l’institution de microfinance on trouve deux produits totalement distincts :
- A l’actif du bilan parmi les concours à l’économie le produit « crédit KANGOUROU » qui enregistre le prêt.
- Au passif du bilan du coté des dépôts de la clientèle un produit « épargne KANGOUROU » qui enregistre la part d’épargne comprise dans l’échéance.
Conditions d’arrêté périodique du produit, modalités de calcul des intérêts
Les intérêts du crédit KANGOUROU sont calculés selon un plan d’amortissement classique d’un crédit.
Par contre à l’échéance constante de ce crédit est ajoutée une partie fixe qui permet la constitution de l’épargne.
La partie fixe est enregistrée sur un compte d’épargne à chaque échéance. Périodiquement généralement en fin de trimestre, ce compte est arrêté au taux de rémunération de l’épargne de l’établissement.
Garanties
Comme pour tous les prêts des institutions de microfinance, il est souhaitable de prendre une garantie avant l’octroi d’un crédit à la consommation comme le prêt KANGOUROU.
Il faut toutefois noter que l’épargne constituée au fur et à mesure des remboursements complète la garantie d’origine et qu’à la fin cette épargne devient plus importante que le montant restant à rembourser.
Il est prudent de prévoir dans le contrat de prêt que la partie épargnée peut être récupérée par l’agence de microfinance en cas de non remboursement d’une partie du prêt.
Un remboursement anticipé est possible.
Compte tenu de la vulnérabilité des clients en matière de produits de microfinance, il convient de prévoir que le remboursement anticipé est possible de la partie épargnée.
Comme le prêt est partiellement garanti par les dépôts d’épargne, les conditions du crédit doivent alors être modifiées par une hausse du taux d’intérêts. La perception d’une commission de pénalité est également souhaitable pour dissuader le client de casser son crédit KANGOUROU.
Bien entendu les modalités de ces pénalités doivent figurer très clairement au contrat.
Pour tous renseignements : contact@ecole-de-la-microfinance.com