LA MICROFINANCE EN AFRIQUE : UN OUTIL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE

L’association « L’ECOLE DE LA MICROFINANCE » organise en Belgique, en France et en Suisse des conférences-débats sur les apports de la microfinance en Afrique.
En Afrique, les principaux défis de financement du développement demeurent le financement de l’agriculture, et le financement de TPE.
Nul développement social n’est possible en l’absence de croissance économique.
Le financement des PME : Les entreprises africaines représentent un outil puissant de développement. Elles sont à la fois le principal moteur de la croissance et de la création d’emplois. Les PME de taille intermédiaire ont le marché pour se développer mais rencontrent des difficultés énormes pour investir faute d’accès au financements bancaires.
Le financement de l’agriculture et des activités économiques en milieu rural est fondamental pour améliorer les conditions de vie de manière substantielle et stabiliser les populations.
Le financement des PME
Promouvoir des activités économiques
Un tissu de PME est nécessaire pour créer une croissance économique équilibrée.
Dans les pays développés, les PME représentent 60% des emplois et 50% du PIB, contre respectivement 30% et 17% dans les pays en développement. (source ACEP)
Les actions des établissements de microfinance et de mesofinance doivent être orientées par priorité vers les secteurs des TPE/PME, l’appui aux jeunes et aux femmes, les infrastructures, les mécanismes et outils de financement des économies.
La vérification de la solvabilité de la clientèle
Pour demander un prêt, il faut disposer de chiffres comptables fiables et présenter des garanties. Car l’établissement prêteur ne débourse un prêt que s’il est certain d’être remboursé.
L’analyse es PME en Afrique qui ont une grande part de leurs ressources dans le secteur informel est difficile. Il faut pour les prêteurs avoir une grande connaissance de leurs clients et de leur fiabilité. Un établissement bancaire dispose toujours d’un service de notation des sociétés. Un établissement de microfinance doit agir de même.
La clé du succès, c’est l’analyse crédit. Il faut avoir l’idée la plus précise possible de la solvabilité d’un client potentiel.
Le financement de l’agriculture
Le contexte
La nécessité de financer l’agriculture en Afrique est toujours énoncée, les activités agricoles constituent le moyen de subsistance d’environ 60 % de la population active du continent, le financement constitue un enjeu crucial du développement agricole
Toutefois, le financement direct des activités rurales est considéré par les banques comme coûteux et risqué, et pour cette raison il est resté très limité.
Pour les banques, financer l’agriculture est trop risqué, pour des activités qui sont toujours dans le secteur informel avec de multiples microstructures.
Faible visibilité du fait des 4 risques majeurs :
- Le risque de production
- Le risque des aléas et en particulier l’accès à l’eau
- Le risque de non diversification
- Le risque de commercialisation.
Les besoins de financement
L’approvisionnement en implants, semences et traitements phytosanitaires, engrais…
L’acquisition des terres ou des animaux
Le financement du matériel
La transformation des produits
L’embouche du bétail
Le transport jusqu’au lieu de consommation, les informations sur les marchés.
Le micro finance agricole : un pilier pour le développement
La création d’une agence de micro-finance apparait bien comme l’un des piliers du développement agricole, aux cotés de la formation.
Il s’agit d’une démarche qui contribue puissamment aujourd’hui à l’insertion sociale et à permettre une activité agricole qui sera génératrice de revenus particulièrement pour les femmes et les jeunes.
L’objectif en introduisant la micro finance est de promouvoir des initiatives agricoles économiques pérennes et de favoriser la mise en place d’un tissu économique et social, facteur de développement durable.
Les difficultés majeures pour le financement des activités agricoles.
Les besoins de financement sont différents selon les acteurs : Les petits planteurs vivriers qui forment l’essentiel de la population rurale; les planteurs privés de culture d’exportation; les sociétés nationales ou multinationales de culture d’exportation (il s’agit de sociétés agro-industrielles exploitant de grandes plantations mécanisées avec des méthodes culturales intensives).
La trésorerie des exploitations :
On peut constater que la quasi totalité des exploitations agricoles n’ont pas de trésorerie
La durée des prêts
La durée des prêts est nécessairement longue puisqu’il ne peut y avoir de remboursements tant que la récolte n’a pas eu lieu. C’est une difficulté pour les microfinances qui disposent de peu de capitaux propres et ont peu de ressources stables.
Les exploitants sont incapables de présenter des garanties
Les taux d’intérêts pratiqués par les microfinances : Pour équilibrer le risque, les banques ou les microfinances doivent demander des taux d’intérêts très élevés.
Les déplacements : La question de la distance entre l’agence bancaire et le lieu de l’exploitation est une contrainte importante quand les routes sont en très mauvais état et peuvent se révéler dangereuse dès lors qu’il y a des transports de fonds.
Les intempéries, inondations, criquets…
Les intempéries ont des conséquences parfois dramatiques sur les récoltes qui sont parfois intégralement perdues, le matériel endommagé, des bâtiments détruits, récoltes englouties…
L’association « l’école de la microfinance » organise toute l’année des conférences débat sur la microfinance – outil de développement durable en Afrique.
Si vous êtes intéressés par l’organisation d’une conférence-débat sur la microfinance en Afrique, merci nous contacter par mail à l’adresse suivante : contact@ecole-de-la-microfinance.com
Par ailleurs, vous pouvez retrouver nos formations aux métiers de la banque et de la microfinance en suivant le lien ci-dessous :
FORMATION LES FONDAMENTAUX DE LA MICROFINANCE
Banques et microfinances : traiter les impayés au jour le jour
Une formation qui permettra aux agents de crédit et agents de recouvrement des banques et des établissements de microfinance de connaitre les principes de recouvrement des créances et de savoir analyser les profils des clients défaillants et les causes des retards de remboursement.
L’accent est mis sur la négociation avec le débiteur en vue d’obtenir un accord de paiement.
Retrouvez le lien vers nos formations à la gestion des impayés et du recouvrement en cliquant sur le lien suivant :
Le traitement des impayés au jour le jour
L’analyse des débiteurs : un travail quotidien
L’application informatique de la banque ou de la microfinance met chaque matin à la disposition de l’agent de crédit la liste des clients à découvert sans autorisation.
Chaque matin, le premier travail de l’agent de crédit consiste à analyser les débiteurs, à prendre contact par téléphone avec eux afin de signaler la situation anormale aux clients et de leur demander les solutions qu’ils envisagent pour couvrir leur position débitrice.
Dès qu’il a identifié le défaut de paiement d’une échéance l’agent de crédit appelle son client. Il dispose alors d’un délai pour inciter le client à rembourser de 1 semaine.
L’expérience montre qu’un emprunteur qui a eu un retard, et qui n’a pas reçu immédiatement la visite d’un agent de la banque ou de l’IMF présente un risque de défaillance plus élevé pour toutes les échéances restantes du fait de l’accumulation de nouveaux retards.
Lien vers la formation « le parcours de formation de l’agent de crédit »
L’agent de crédit appelle son client pour connaitre la raison du solde débiteur.
L’agent de crédit quand il appelle cherche avant tout à comprendre la raison du découvert, et le motif de l’impayé. Il peut s’agir d’un simple décalage de trésorerie où d’une réelle difficulté de la part du client.
L’agent de crédit doit alors décider par rapport à la réponse du client s’il fait confiance au motif donné ou s’il a un doute sur la sincérité de la réponse. (Exemple je passerai samedi couvrir mon compte)
S’il fait confiance il laisse le compte en position débitrice et il va surveiller la régularisation le lendemain ou dans les prochaines journées.
Par contre, en cas de doute, l’agent de crédit va devoir vérifier les dires du client et il va devoir se déplacer chez le client et tenter d’obtenir un versement espèces pour déposer sur le compte.
En effet, en cas d’impayé, les professionnels du crédit estiment que la majeure part des clients entreprises débiteurs et plus de 7 particuliers débiteurs sur 10 sont en réalité solvables. Par contre il faut intervenir pour obtenir le paiement.
Les agents de crédit qui connaissent leurs clients peuvent développer un discours en affinité, créant ainsi une relation « intuitu personae » avec les clients ce qui ouvre de meilleures possibilités de recouvrement.
L’agent de crédit va devoir rester en contact avec son client pour trouver rapidement une solution au problème, éventuellement sous forme d’arrangement amiable, avant d’entamer les éventuelles actions en recouvrement.
L’analyse des causes possibles de l’impayé
- Une défaillance dans l’application de l’analyse du risque , à savoir : le montant des prêts excède les capacités de remboursement du client ou il est en surendettement ;
- Le client a des références insuffisantes ou n’est pas disposé à payer en temps voulu ;
- Le manque de recoupement des informations pour s’assurer de leur cohérence ou alors les documents n’ont pas été examinés soigneusement;
- Aucune politique claire en matière de renouvellement de crédit ;
- La volonté de fraude du client
- Des lacunes dans le processus d’analyse du risque par l’établissement financier.
Stratégie de recouvrement : des actions qui vont crescendo
L’objectif de la formation est d’apprendre à réagir rapidement en utilisant au mieux les informations connues du client et de tout mettre en œuvre pour optimiser les chances de récupérer les créances.
Les techniques de recouvrement sont à peu près identiques pour toutes les banques et institutions de Microfinance.
Elles vont des appels téléphoniques aux actions en justice en passant par des visites alternées au domicile ou au service du débiteur…
Ces méthodes sont regroupées en trois phases :
- La Phase recouvrement amiable
- La phase négociation et menaces
- La phase de recouvrement contraignant.
Le recouvrement amiable des impayés avec pour postulat de base : les clients sont de bonne foi
Dans la pratique des banques et des IMF, dès la constatation d’un impayé de plus de 1 semaine, le responsable du recouvrement prend le dossier en charge ; Il se rapproche de l’emprunteur pour comprendre la cause de la défaillance, faire le point sur les pénalités et le sensibiliser à régulariser immédiatement sa situation.
Si le client se montre coopératif, un rééchelonnement de la dette tenant compte de ses capacités financières peut être proposé.
L’étape de recouvrement amiable est faite de multiples contacts (téléphone, déplacements, courriers) entre l’agent de recouvrement et le client.
Souvent, les clients ont les moyens de régler leur échéance mais ce n’est pas la priorité de leurs dépenses.
Il faut les relancer très vite, dès que l’échéance est dépassée, fermement mais avec bienveillance.
L’action de l’agent de recouvrement repose sur l’écoute et une bonne solution concilie les intérêts de notre microfinance avec les intérêts des clients.
Les relances téléphoniques doivent être professionnelles et très fortes en impact : souplesse et réactivité, une appréciation lucide et objective des possibilités du client et une capacité d’adaptation toujours en éveil sont garants du succès.
Pour atteindre le niveau d’efficacité opérationnel, il faut se tester, s’entraîner afin de pouvoir effectuer une relance ciblée avec précision.
La phase de négociation et de menaces
L’absence de volonté de coopérer dans les solutions amiables peut conduire à la menace de recouvrement judiciaire
En présence de difficultés, on se réfère au contrat de prêt.
- Objet du prêt
- Date et montant d’origine
- Échéancier des remboursements
- Taux de l’emprunt
- Traitement de la caution et des garanties
3 lettres sont généralement expédiées :
Expédition d’une lettre de relance en lettre simple en guise de rappel de la somme due.
Expédition d’une lettre recommandée, avec accusé réception,
Expédition d’une mise en demeure
de payer : plus sérieuse, elle représente une sommation de payer avant poursuites.
Il existe aussi des débiteurs de mauvaise foi ou des personnes qui changent de domicile sans laisser de trace.
Les banques et IMF peuvent aussi obtenir de l’aide dans le recouvrement de leurs créances en saisissant un chef de quartier, le commissariat de police …
Les photos des bénéficiaires disparus, ou ayant plus de quatre semaines de retard hors caution peuvent être affichées sur la devanture de l’agence. (Idem pour les appels à la radio locale)
La phase de recouvrement contraignant Le recouvrement judiciaire des impayés
Quand on atteint cette étape, c’est que l’étape du recouvrement amiable n’a pas fonctionné.

L’école de la microfinance a obtenu la certification qualité Qualiopi pour la qualité de ses prestations.