AUDIT DE PROJET INFORMATIQUE

L’AUDIT DE PROJET INFORMATIQUE
Un projet informatique est un investissement structurant pour la banque, le SFD, ou l’institution de microfinance.
La première phase du projet a été réalisée par un groupe projet composé d’informaticiens, d’un organisateur et d’utilisateurs. Elle a abouti à une étude initiale qui sera présentée pour validation à un Comité. Cette étude initiale comprend une description des objets de gestion et des traitements. Le document comprend également une étude économique qui permet d’évaluer le coût total du projet en nombre de jours hommes pour le développement et en coûts d’acquisition éventuellement.
Banques ou établissements de microfinance : Vous avez décidé de changer une application informatique de gestion.
Le système d’information a pour objet de collecter, stocker, traiter et diffuser les informations.
Les banques et les établissements de microfinance investissent beaucoup dans les systèmes d’information pour améliorer leur performance
Les banques ont établi un schéma directeur informatique et chaque année valide le plan informatique.
Avant de choisir une nouvelle application que l’on va développer ou acquérir sur le marché, il est important de définir ce qu’on veut obtenir.
Il est impératif avant de choisir un logiciel de définir les objectifs du projet via un cahier des charges, d’analyser la faisabilité du projet,
La direction de l’informatique désigne alors un groupe projet généralement composé d’un chef de projet informatique, d’un organisateur et d’utilisateurs de l’application.
Ce groupe projet est chargé de faire une étude initiale.
Une étude économique permet de valider le projet.
En quoi l’audit du projet informatique est-il essentiel ?
L’audit du projet informatique permet d’établir un diagnostic façon indépendante des personnes qui sont dans le projet.
1 L’audit interne intervient avant la validation du projet informatique
Avant la validation définitive, la direction demande un audit interne pour évaluer la faisabilité du projet, les risques liés au projet, la cohérence par rapport à l’ensemble des applications de l’établissement, les aspects de sécurité, ou encore la conformité par rapport à la réglementation en vigueur.
2 L’audit va devoir valider la faisabilité du projet, les enjeux du projet, les risques et insuffisances du projet
L’audit va révéler les éventuelles vulnérabilités et insuffisance qui permettront d’apporter des améliorations significatives.
L’audit va bien valider les contours du projet et les conséquences que la nouvelle application va avoir pour l’ensemble du système. Par exemple l’utilisation de données issues d’autres applications telles que la base clients, la comptabilité…
L’audit a pour première mission de prendre en compte les risques liés au projet :
- Les enjeux de la sécurité, la prévention des menaces, la cyber sécurité
- La protection des données
- Le plan de continuité de l’activité
- D’évaluer les principaux choix techniques par rapport au système informatique de l’établissement
- D’évaluer les insuffisances et faiblesses du projet, ce qi n’a pas été pris suffisamment en compte par le groupe projet.
- La vérification du respect de la réglementation
- La vérification de la vraisemblance de l’étude économique.
- Le scénario de bascule envisagé.
3 L’audit interne intervient avant la mise en œuvre du projet
L’audit informatique interviendra de nouveau après le développement du projet pour vérifier l’analyse économique (les coûts de développement), le respect du cahier des charges initial et aussi se prononcer sur les conditions de mise en œuvre du projet : quels formations sont à prévoir ? Qui s’occupe de la recette de la nouvelle application ? Quels sont les tests qui vont être mis en œuvre pour la recette (Existence d’un cahier de recette ?). Comment va se faire la bascule ?
- S’assurer de la bonne réalisation du projet
- S’assurer de la qualité, du respect des délais et des budgets.
- Former les responsables utilisateurs aux paramétrages de l’application
- La phase de tests sur machine test
- Réaliser les formations des utilisateurs
- Mettre en place une structure de maintenance
4 L’audit interne intervient au moment de la bascule vers le nouveau système
- Définir soigneusement l’époque de la bascule
- Définir si la bascule se fait sur l’ensemble de la banque ou de l’institution de microfinance ou sur quelques agences seulement
- Mettre en œuvre les moyens humains et matériels pour que la bascule se passe sans accrocs
- Faire contrôler les résultats obtenus par les nouveaux traitements par les informaticiens mais aussi par des utilisateurs.
AUDIT INTERNE : VÉRIFICATION DE L’EFFICACITÉ DES PROJETS INFORMATIQUES
Quels sont les gains attendus
- Diminution des délais de production, de recouvrement…
- Gain sur les coûts
- Gains qualitatifs, de confort ou d’image
- Aide à la prise de décisions
Qualité technique du produit
- Répond-il aux fonctionnalités
- Certains aspects techniques du produit ont-ils été oubliés lors de l’étude ?
Efficience économique
- Respect des coûts et des délais proposés
- Réalisation des gains économiques prévus
Efficience sociale
- L’expérience est-elle motivante et enrichissante pour l’équipe associée à la création : développement d’initiatives, travail en équipe, confiance…
- Les formations des utilisateurs ont-elles été réalisées dans de bonnes conditions ?
Possibilité d’évolution du produit
- Le produit développé est-il adaptable à des changements législatifs ou organisationnels prévisibles ?
- Les dossiers sont-ils connus des utilisateurs ?
Une formation spécifique pour les dirigeants des établissements de microfinance (SFD)
L’école de la Microfinance propose des formations pour les cadres dirigeants des établissements de microfinance.
La formation est centrée sur les préoccupations majeures des dirigeants des établissements de microfinance :
Définir une stratégie ; a partir d’une bonne connaissance de l’environnement, des forces, faiblesses, menaces et opportunités définir où l’institution veut aller, sa cible et définir la stratégie a mettre en œuvre.
Savoir établir le budget : quelles sont les sources du budget, comment bâtit on des hypothèses, quel est le suivi budgétaire, le budget recalé…
Disposer d’une grille d’analyse : la grille d’analyse permet de se situer, de voir les dysfonctionnements, de suivre les évolutions. Elle est la source des tableaux de bord.
Établir la cartographie des risques : la microfinance est un métier du risque et les dirigeants doivent tout mettre en œuvre pour tenter de réduire le risque, par le transfert vers un assureur, par des mesures de sécurité et bien évidemment par la culture risque de l’ensemble du personnel.
Les risques opérationnels doivent être identifiés et mesurés. Dans cette catégorie, le formateur présentera les risques de fraudes internes et externes.
La gestion ACTIFS – PASSIFS (GAP) La gestion actifs / passifs est supposée permettre de grandes économies, encore faut-il bien connaitre les règles qui permettent d’immuniser les marges. La création d’un comité ALCO (Assets Liabilities Comitee) est souhaitable dans les établissements de microfinance
Dans un établissement de microfinance, on trouve toutes les fonctions de la banque :
Les établissements de microfinance proposent habituellement des microcrédits, des produits de dépôt et parfois des moyens de paiement.
Tout comme une banque, les établissements de microfinance vont avoir besoin de maitriser :
- le système informatique et de gestion toujours au cœur des activités financières
- le fonctionnement d’une agence
- la gestion de l’épargne,
- la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme
- le crédit-bail
- l’analyse des garanties,
- la sécurité des biens et des personnes,
- Les opérations de collecte
- les conseils à la clientèle
- les engagements,
- l’analyse du risque,
- la comptabilité bancaire,
- le contrôle de gestion,
- la gestion de moyens de paiement,
- les opérations de trésorerie, le financement,
- la fonction marketing,
- le contrôle interne et l’audit,
- les problèmes de fraudes,
- la réglementation prudentielle,
- les aspects juridiques ,
- le recouvrement,
- les questions d’archivage,
Les spécificité d’un établissement de microfinance
LA FINALITÉ DES ÉTABLISSEMENTS DE MICRO FINANCE :
Les établissements de microfinance ont pour mission le financement de l‘auto-entrepreneuriat, des TPE pour aider au développement local
En Afrique, les principaux défis de financement du développement demeurent le financement de l’agriculture, et le financement de TPE.
Le financement de l’agriculture et des activités économiques en milieu rural est fondamental pour améliorer les conditions de vie de manière substantielle et stabiliser les populations.
Les établissements spécialisés dans les activités de microfinance, octroient des financements à des personnes ne pouvant pas accéder aux financements bancaires.
Il s’agit par exemple des femmes du marché, d’artisans, de couturières, de riziculteurs, d’éleveurs ou de villageoises fabricant des beignets pour les vendre, mais aussi de TPE / PME.
Les établissements de microfinance prêtent ainsi de petites sommes qui vont permettre de créer une activité ou de la faire progresser. Les prêts sont généralement successifs, une fois qu’un premier prêt est remboursé, l’établissement de microfinance octroie un second prêt puis un troisième…
le besoin d’établissements de microfinance
Les divers catégories d’établissements financiers – les banques commerciales, les banques coopératives ou mutualistes, ne sont jamais présentes sans les quartiers les plus populaires des grandes villes africaines, ni dans les zones éloignées des grandes villes
Hors c’est dans ces zones que les besoins de fourniture d’un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel sont les plus importants :
Les demandes portent sur le financement par le microcrédit mais aussi sur la collecte de l’épargne (en particulier la fonction garde monnaie), sur la micro-assurance, les transferts d’argent et aussi beaucoup sur des services non financiers comme la formation à l’éducation financière ou l’accompagnement de l’entreprise.
Les banques et les établissements de microfinance (SFD) souhaitent élargir leur cible de clientèle pour leur développement.
L’activité crédit
Les banques cherchent à élargir leur base client et peuvent prendre l’option stratégique d’un développement de leurs activités vers la clientèle de ceux qui n’ont pas accès aux services de la banque classique.
Cet élargissement de la base client consiste parfois en l’ouverture d’agences loin des grands centres urbains.
Mais ce peut être aussi une volonté de financer de petites activités économiques rentables mais portant sur de très faible montant ou encore de financer des créations d’entreprises.
La collecte et la recherche de ressources
Les banques peuvent aussi être à la recherche – dans le cadre de leur gestion de trésorerie – de ressources d’épargne bon marché.
Pour attaquer le marché des microfinances il faut s’être préparé.
On ne communique pas de la même façon avec la clientèle dans une banque et dans un établissement de microfinance. En microfinance il faudra faire davantage d’accompagnement.
Le besoin de formation des professionnels de la banque pour une activité de microfinance
Dans tous les cas, la création par une banque de services de microfinance entraine des besoins de formation spécifiques pour pouvoir proposer des produits standardisés, peu couteux à produire et satisfaisant bien la clientèle visée.
De plus les banques ayant un volet microfinance devront s’adapter à un public spécifique présentant rarement de garanties réelles ou personnelles, avant de pouvoir proposer leurs services de banques commerciales classiques.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la formation :
Cliquez sur le lien vers la fiche de présentation de la formation Gouvernance et stratégies dans les établissements financiers
Gouvernance et stratégies dans les banques et établissements de microfinance
Les fondamentaux de la microfinance
L’école de la microfinance propose des formations en présentiel à NANTES et des formations à distance.
Une institution de microfinance a pour mission de prêter de petites sommes aux personnes qui ne disposent pas des garanties suffisantes pour accéder au système bancaire formel. Une microfinance a aussi pour mission de collecter l’épargne de ses clients.
Pour qu’une institution de microfinance soit pérenne, il est nécessaire de disposer de 3 piliers fondamentaux :
1 Le PNB produit Net Bancaire (Produit d’intérêts et de commissions) : ce sont les intérêts et les commissions perçues qui vont permettre de faire vivre la structure. Les taux d’intérêts sont très élevés dans les microfinances car ils portent sur de très petites sommes alors que les frais de gestion sont souvent supérieurs à ceux des banques.
2 La maitrise des Frais de fonctionnement. Les frais de fonctionnement ce sont tous les frais généraux que l’institution doit engager pour disposer d’une agence de microfinance ouverte au public, ce sont les salaires et charges sociales mais aussi les dotations aux amortissements des équipements utilisés.
3 La maitrise du Coût du Risque. Le risque c’est tout ce qui pourrait mal se passer. Le plus évident c’est bien sur le risque de crédit, le client qui ne rembourse pas. Mais il y a aussi des risques de malversation par exemple quand le client a présenté de faux documents pour obtenir un prêt. Et puis le risque c’est aussi de ne plus pouvoir rembourser les épargnants qui ont déposé de l’argent à la microfinance.
Au niveau des services financiers, la microfinance comprend l’ensemble des services financiers axés sur les ménages à faible revenu.
Après le microcrédit, la microfinance s’est enrichie de services extrêmement demandés comme la micro-épargne qui permet aux personnes très pauvres de conserver sans risques leur petite épargne. Il peut s’agir également de la collecte des recettes des petits commerçants du marché ce qui permet de mettre l’argent en sécurité.
On trouve aussi d’autres services financiers ciblant les clients à faible revenu, tels que les transferts d’argent, le crédit bail ou encore la micro-assurance.
La microfinance propose parfois des services non financiers très importants complémentaires aux services financiers :
Ce sont l’éducation financière, la formation à la gestion préalable à l’octroi d’un crédit, la formation professionnelle
L’accompagnement d’un bénéficiaire de prêt pour lui permettre de réussir dans son activité génératrice de revenus.
La pédagogie de l’école de la microfinance est fondée sur l’échange de savoir-faire et d’expériences avec des professionnels des établissements de microfinance.
La formation aux fondamentaux de la microfinance a pour objectif de renforcer la capacité institutionnelle des établissements de microfinance afin qu’ils puissent se pérenniser.
Les meilleures formations en microfinance sont conçues comme des outils pour aider les professionnels à mieux comprendre l’environnement et le coté social de la microfinance tout en découvrant qu’il s’agit de véritables métiers ayant des techniques propres.
Les bonnes formations enseignent le savoir faire mais aussi le savoir être comme par exemple l’animation de séances de formations à l’éducation financière.
La formation enseigne les principes et les meilleures pratiques de la micro-finance.
Les participants aux formations s’inscrivent à un programme de formation aux fondamentaux de la microfinance qui comprend :
- Des présentations techniques réalisées par un professionnel qualifié de la microfinance.
- Des exercices pratiques d’application et des travaux dirigés pour apprendre à faire soi même.
- Des séances d’apprentissage du comportement adéquat réalisés à l’aide de jeux de rôles et de quiz pour les agents de crédit…
- La remise d’un solide support de cours qui permet de se souvenir et de se référer une fois la formation achevée.
Le premier objectif d’une institution de microfinance doit être de devenir pérenne, d’acquérir son autonomie sur le long terme.
Pour se pérenniser les institutions de microfinance ont besoin d’avoir une vision stratégique à long terme et de définir des stratégies pour y parvenir.
Une institution de microfinance doit aussi définir sa place au sein du système financier national.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la formation :Retrouvez toutes les informations en suivant le lien ci-dessous :
L’INCLUSION FINANCIERE
Y a-t-il des règles spécifiques pour permettre l’entreprenariat des femmes ?
Qui sont les établissements de microfinance ou les SFD systèmes financiers décentralisés
Les institutions de microfinance ciblent la clientèle spécifique des personnes n’ayant pas accès aux banques. Ainsi la microfinance permet de donner a tous l’accès aux activités bancaires et donne ainsi accès à l’autonomie financière.
Les établissements de microfinance proposent à leur clientèle la collecte de l’épargne, des prêts ainsi que des moyens de paiement.
La raison majeure pour laquelle une majorité de personnes n’a pas accès aux services des banques et en particulier au crédit bancaire tient à l’absence de garantie de cette clientèle laquelle exerce souvent son activité dans le domaine informel de l’économie ne tient pas de comptabilité ni ne paye aucune taxe.
Les femmes bénéficiaires de micro crédit sont souvent engagées dans une activité professionnelle dans le secteur informel.
Ces activités dans le secteur informel, qui ne demandent pas de qualification spécifique sont naturellement très précaires.
Le microcrédit s’est traduit par une reconnaissance élargie de la capacité des femmes à s’adonner à une occupation génératrice de revenus (assemblée générale du Conseil de l’Europe)
Les activités des femmes dans le secteur informel sont toujours très fragiles aussi en demandant un micro crédit, les femmes entrepreneurs recherchent à renforcer leurs moyens, à se diversifier, afin de ne plus être à la merci du plus petit aléa.
La microfinance a inventé les prêts solidaires pour garantir les prêts.
Nombre de microfinances ont commencé leurs activités en proposant des prêts solidaires c’est-à-dire des prêts consentis à un groupe de personnes (généralement 3 ou 4 personnes) qui répondent solidairement du bon remboursement du prêt collectif.
Cette forme de crédit solidaire, très contraignante pour la clientèle qui risque de devoir rembourser la part du prêt des autres membres du groupe, a été performante essentiellement auprès d’un public de femmes travaillant ensemble – par exemple les femmes du marché.
Les femmes se groupent assez facilement pour constituer une tontine ou réaliser des activités économiques en commun. Cela rend plus aisé la constitution de groupes solidaires, seule garantie du micro crédit. Ainsi la femme qui appartient à un groupe s’autonomise et devient moins vulnérable.
En effet dans un tel système, les bénéficiaires doivent très bien se connaitre pour pouvoir s’engager à rembourser la part de membres du groupe devenu défaillant
Les activités précaires se composent d’emplois de services peu qualifiés, souvent féminins. Ces métiers sont marqués par des revenus très faibles et souvent des conditions de travail pénibles.
Dans le système des prêts solidaires, les montants des prêts sont bien sur limités et peuvent par exemple permettre de constituer un stock plus important, d’investir un peu dans la sécurité mais surtout d’obtenir un tout petit peu d’autonomie.
L’action du micro crédit concerne encore dans certains établissements de microfinance jusqu’à 50 % des femmes réunies en groupes solidaires pour l’accession à des auto emplois rémunérateurs assurant leur vie matérielle et leur rôle social.
Les prêts individuels
Les prêts individuels répondent mieux aux besoins des très petites entreprises car il n’y a pas cette exigence de solidarité qu’on trouvait dans les prêts collectifs. Les montants sont généralement plus élevés et permettent véritablement l’inclusion financière par la création ou le développement de très petites entreprises.
Parmi la clientèle de prêts individuels, on trouve là encore une majorité de femmes qui veulent développer leur commerce ou leur très petite entreprise – petit restaurant, pressing… L’essentiel de l’aide envers une femme entrepreneur s’appuie sur la connaissance de son projet économique qui sera générateur de revenus.
Par contre la relation avec l’établissement de microfinance n’est plus la même et il est demandé beaucoup d’informations avant l’octroi du prêt qui peuvent être délicates à fournir et en particulier il est indispensable de préparer un petit business plan ; lequel permettra au micro financier de décider s’il accepte de faire le prêt ou non.
C’est à partir du business plan et de toutes les informations recueillies qu’il devient possible d’évaluer les besoins de financement bancaire.
Il faut ensuite apprendre à répondre aux questions précises des financeurs : qui seront vos clients ? Comment vous approvisionnez vous ? Quel sera votre lieu d’exercice ?
Une nécessaire formation pour devenir entrepreneur
Toutefois, pour obtenir un micro crédit il faut avoir un projet qui puisse être générateur de revenus.
Il faut au préalable s’assurer que le projet a de bonnes chances de réussite avant d’octroyer un prêt. Toutes les femmes pauvres n’ont pas nécessairement le potentiel pour devenir auto-entrepreneur. Une sélection de projets viables est donc nécessaire. Il est réalisé par l’agence de micro crédit.
La formation « entreprenariat féminin » vise à 3 objectifs :
- Identifier les besoins en financement des créatrices de la Très Petite Entreprise (TPE) même quand les apports en fonds propres sont très réduits et vérifier la viabilité du rythme de remboursement des emprunts.
- S’assurer de la viabilité du projet et de l’existence d’un marché suffisant pour la vente des produits proposés.
- Apporter les compétences nécessaires en comptabilité et en gestion pour maitriser l’activité dans la phase de lancement.
L’expérience montre que si les femmes sont si majoritaires pour demander un microcrédit c’est parce-que contrairement aux hommes, il leur est très difficilement possible de trouver un emploi salarié.
En effet les hommes trouvent à s’embaucher dans de nombreuses activités (En prenant l’exemple de Antsirananana à Madagascar : pêche, les crevettes, le port, la réparation navale, les salines, l’armée…).
Quand il existe, le microcrédit pour démarrer ou conforter une petite activité génératrice de revenus s’avère un soutien réel qui peut permettre une émancipation économique.
Pour les femmes les emplois salariés sont extrêmement rares et sélectifs. Pour des femmes peu instruites, souvent bloquées chez elles par la présence de plusieurs enfants, une activité à domicile avec un moyen de production acheté grâce à un micro crédit apparait comme la solution.
Le financement des activités des femmes démunies permet un essor économique et social.
Le financement d’une activité génératrice de revenus a un impact direct sur la vie quotidienne des bénéficiaires. Ainsi la mise en place d’un prêt pour une activité génératrice de revenus a souvent un lien avec l’intégration sociale des femmes et avec l’autonomisation des femmes.
C’est pourquoi, parmi les outils de développement, la micro finance nous apparait comme un outil majeur d’émancipation et de promotion de la femme pauvre.
La microfinance est un outil adapté pour lutter contre la pauvreté, elle stimule l’entreprenariat et le tissu économique
Des actions spécifiques en faveur des femmes
Le rapport du secrétariat général de l’ONU « Rôle du micro crédit et de la Micro-Finance dans l’élimination de la pauvreté », du 9/7/2007, note que les préjugés et obstacles culturels tendent à confiner les femmes dans certains types d’activités économiques à faible valeur productivité dans le secteur informel.
Des actions spécifiques en faveur des femmes doivent être mises en place par les ÉTABLISSEMENTS DE MICROFINANCE
Ces actions consistent à accompagner la création des autos emplois générateurs de revenus en leur donnant plus confiance en elles-mêmes pour surmonter les inégalités culturelles
La formation des bénéficiaires
L’objectif en introduisant le micro crédit dans les groupes de femmes est de promouvoir des initiatives économiques pérennes et de favoriser la mise en place d’un tissu économique et social, facteur de développement durable.
Toutefois on ne devient pas auto-entrepreneur simplement en recevant le montant d’un prêt d’argent. L’institution de microfinance doit prévoir une formation adaptée.
Les femmes très pauvres ont en effet besoin, au moins lors d’un premier prêt, d’acquérir une qualification, parfois technique mais plus généralement de gestion, afin de leur permettre d’une part de gérer et rembourser leurs prêts et d’autre part de développer au mieux leur activité.
Des formations sont organisées, souvent assurées par l’établissement de microfinance lui-même, dans le but de permettre à l’emprunteur de donner les meilleures chances de succès aux projets initiés dans le cadre du micro-crédit. Ces formations ont aussi pour objet, en expliquant le fonctionnement du cycle de crédit, son remboursement et les rudiments de tenue d’une comptabilité de dépenses recettes, d’améliorer la probabilité de remboursement de l’établissement de microfinance.
Des formations de formateurs en éducation financière sont nécessaires pour les formateurs des ÉTABLISSEMENTS DE MICROFINANCE afin de les sensibiliser aux difficultés propres à ces groupes vulnérables, parfois analphabètes, et leur permettre de réussir leurs formations.
Lien vers un article publié par MEDIAPART
Lire un point de vue totalement différent sur l’utilité de la microfinance pour les femmes.
par Lucile Daumas :
https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/blog/171017/pourquoi-la-microfinance-s-interesse-t-elle-autant-aux-femmes
conférence-débat “La microfinance, véritable levier de développement”
L’association « L’école de la microfinance » organise des conférences / débats sur le thème « La microfinance est-elle un véritable levier de développement »
Si vous êtes intéressés, merci de prendre contact avec notre association contact@ecole-de-la-microfinance.com
ecole.de.la.microfinance@gmail.com
La finalité de la microfinance : l’auto-entreprenariat, les TPE pour le développement local :
La microfinance correspond à un ensemble de procédés financiers qui permettent à quelqu’un, qui possède un dynamisme et des capacités latentes, de s’intégrer dans une économie, alors qu’il ne dispose d’aucun avoir ni d’aucun crédit possible, compte tenu de son état de pauvreté.
Si dans tous les pays on a connu des pratiques traditionnelles d’épargne et de crédit (les tontines), le concept de micro crédit tel qu’on le conçoit aujourd’hui a été créé par Muhammad Yunus et la Grameen Bank.
Cela n’existait pas il y a cinquante ans.
Le micro crédit est désormais présent dans le monde entier.
En Afrique, les principaux défis de financement du développement demeurent le financement de l’agriculture, et le financement de TPE.
Le financement de l’agriculture et des activités économiques en milieu rural est fondamental pour améliorer les conditions de vie de manière substantielle et stabiliser les populations.
Le financement des activités agricoles
Le financement des TPE demande des compétences particulières pour pouvoir accompagner l’entreprise lors de sa croissance.
Des institutions spécifiques « la meso-finance » ont prouvé leur efficacité pour le financement des TPE / PME
Quant au microcrédit, il permet d’accompagner des porteurs de projet en secteur informel, pour de très petites sommes, pour permettre de constituer un stock ou encore pour l’acquisition d’un matériel.
Nul développement social n’est possible en l’absence de croissance économique .
La microfinance et la lutte pour le développement
Le développement dépend de multiples facteurs dont la création de route, la scolarisation, l’adduction d’eau… La microfinance intervient à son niveau en complément à travers 4 dispositifs :
- Le dispositif d’autonomisation des femmes,
- Le dispositif d’appui aux petits exploitants agricoles,
- Le dispositif d’appui aux micro et très petites entreprises
- Le dispositif d’insertion économique des jeunes
Quand on parle de micro finance, il s’agit de la fourniture d’un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel.
Ces produits sont complémentaires au micro crédit :
- Le micro crédit
- L’épargne
- La micro assurance
- Les transferts d’argent
- Des services non financiers tels que l’éducation financière ou l’accompagnement de l’entreprise.
Le crédit sert à l’acquisition de biens qui seront générateurs de revenus : élevages de poules, matériel de couture, four pour une gargote, activités artisanales ou commerces d’alimentation.
Chaque création d’activité entraine davantage d’échanges dans l’économie de proximité et suscite des vocations. Ainsi le micro crédit et plus généralement la microfinance sont bien des outils efficaces de lutte contre la pauvreté.
L’épargne de proximité des clients de la microfinance finance les projets des emprunteurs d’un même lieu.
La formation et l’accompagnement des emprunteurs : Le métier de micro entrepreneur doit s’apprendre
Le crédit a pour objet de contribuer à financer une activité qui sera génératrice de revenus.
Le public, fragile, constitué souvent de femmes pauvres, ne peut pas instantanément se transformer d’une vie au jour le jour en un micro entrepreneur débutant.
Les établissements de microfinance sont bien distincts des banques et ne sont pas des banques LOW-COST
Les établissements de microfinance sont soumis à un agrément et à une réglementation de la part de la banque centrale.
Par contre ces établissements ne peuvent faire qu’un nombre limité d’opérations.
En microfinance, des garanties peuvent être demandées aux emprunteurs mais en général elles sont de très faibles qualité. Donc il y a beaucoup plus de risques pour un établissement de microfinance que pour une banque.
D’autres contraintes particulières aux microfinances :
- Le montant d’un microcrédit est plus faible que celui d’un prêt bancaire
- Les taux auxquels sont accordés ces microcrédits sont plus élevés que ceux d’un prêt bancaire.
- Les durées de remboursement sont plus courtes que celles d’un prêt classique. (parfois un prêt est remboursé sur une période de 6 à 12 mois avec des échéances hebdomadaires.)
Questions / réponses avec Michel HAMON de l’école de la microfinance
La microfinance est un métier difficile. Faire des prêts à des personnes qui ne présentent pas de garanties, c’est bien évidemment prendre le risque de ne pas être remboursés. C’est pourquoi les microfinances enquêtent de façon très approfondies pour connaitre leurs clients.
Une microfinance a besoin de locaux, d’un personnel important, d’équipements. Souvent l’établissement de microfinance doit faire de la formation des emprunteurs et apporter de l’accompagnement. Pour couvrir toutes ces charges, les établissements de microfinance doivent facturer des intérêts élevés et parfois des commissions complémentaires.
Question :
Il semble que dans de nombreuses institutions de microfinance, les salariés et la direction n’aident pas vraiment les emprunteurs et peuvent même inciter des personnes à s’endetter afin d’obtenir des primes de productivité.
Réponse :
Il apparait en effet que les clients, les dirigeants, tous les tiers en relation avec des agences de microfinance déplorent l’insuffisance en compétence des ressources humaines des institutions de microfinance
Cette situation n’est pas tout à fait anormale puisque la création des institutions de microfinance n’a été précédée d’aucune formations universitaires de la filière, il est maintenant essentiel que la professionnalisation du secteur s’institutionnalise par le renforcement des capacités managériales et opérationnelles des acteurs.
Les études sur la stratégie de la finance inclusive indiquent qu’il est urgent d’intensifier les actions de formation des promoteurs, des dirigeants et des employés des institutions de microfinance.
Q : Après les nombreuses défaillances d’institutions de microfinance, les scandales à répétition de non remboursement de l’épargne, les situations de surendettement de personnes très vulnérables, on doit s’interroger : la microfinance est-elle réellement une solution pour aider au développement ?
Réponse :
Sans microfinance, on renonce à apporter des services financiers à tous ceux qui n’ont pas accès aux banques.
Les emprunteurs disposent rarement d’une épargne pour créer une activité. En l’absence d’une microfinance ils devraient solliciter des crédits auprès de prêteurs informels option coûteuse et risquée.
Il est vrai que la microfinance mal maitrisée fait courir des risques au public : par exemple les défaillances d’institutions de microfinance entrainent le retrait de l’agrément ce qui implique en principe que les épargnants ne pourront pas récupérer leurs dépôts, d’où une crise aigüe lorsque les déposants sont pauvres et peu informés de leurs droits.
Pour moi il est évident quand l’accès aux banques est si limité en Afrique qu’il faut pourtant continuer de développer la microfinance mais d’une autre façon en examinant les forces, les faiblesses et le potentiel de la microfinance au cours de formations adaptées destinées aux professionnels administrateurs dirigeants et salariés.
La microfinance est utile car elle permet aux personnes dont les revenus sont très faibles et irréguliers d’accéder à des services financiers en leur permettant de développer une activité génératrice de revenus.
Les bénéficiaires du microcrédit sont majoritairement des femmes. Les femmes qui s’investissent dans les activités génératrices de revenus rencontrent d’immenses difficultés liées à leur instruction très insuffisante. Il est primordial qu’elles acquièrent grâce à une éducation financière des connaissances pour faire face aux impératifs de la commercialisation et de la production.
Q : Devant la croissance des impayés, de plus en plus on voit les agences de microfinance exiger des garanties avant d’octroyer un prêt.
Réponse :
Les professionnels de la microfinance savent que les garanties en matière de microfinance sont souvent très fragiles.
Les emprunteurs ne parviennent pas à prouver leur solvabilité puisqu’ils ne possèdent que rarement des titres de propriété ni d’autres biens pouvant servir de garantie.
Les meilleures garanties en matière de microfinance sont la connaissance de la personne, du projet et de la situation de l’emprunteur par rapport à son projet.
C’est essentiellement l’analyse préalable du dossier qui va permettre d’éviter les impayés. Cela demande du temps, il faut se rendre sur le lieu de travail de l’emprunteur, à son domicile. Il faut prendre le temps nécessaire pour l’inclusion financière par des formations et de l’accompagnement une fois le prêt mis en place ;
Les formations des agents de crédit que proposent l’école de la microfinance répondent à l’ objectif de limiter les risques tant pour l’institution de microfinance que pour l’emprunteur.
Q : On note depuis plusieurs années une montée des risques et une augmentation du nombre d’institutions de microfinance collectrices d’épargne placées sous procédure de sauvegarde.
Réponse
Quand une institution de microfinance se retrouve gérée par un administrateur provisoire c’est que la situation est déjà très compromise. Dans ce cas tous les organes de gouvernance (direction, représentants élus, conseil d’administration) sont suspendus. Bien souvent cette situation résulte d’une mauvaise gouvernance et d’un conseil d’administration qui ne joue pas les rôles d’éclaireur et de contrôleur.
Le problème majeur des institutions de microfinance est d’assurer leur viabilité financière et leur pérennité afin de maintenir leur impact social d’établissement au service des personnes n’ayant pas accès aux services des banques.
Dans tous les cas les formations de l’école de la microfinance montrent l’utilité de l’information et des règles prudentielles nationales qui doivent être des outils pour les dirigeants de l’institution et incite au respect des exigences réglementaires et statutaires.
Les formations dispensées par l’école de la microfinance ont notamment pour objet d’améliorer la qualité du portefeuille de microfinance, d’améliorer la rentabilité de l’institution et d’accroitre la productivité tout en maitrisant mieux leurs risques.
Q : Comment se déroulent les séminaires à l’école de la microfinance ?
Réponse
L’école de la microfinance se vit comme un centre de formation professionnelle. Nous organisons donc des ateliers basés essentiellement sur des cas pratiques pour donner aux apprenants des outils et des techniques leur permettant d’apporter des solutions concrètes aux problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. Ce sera le cas par exemple en contrôle de gestion ou en analyse financière.
Dans nos formations au marketing nous travaillons le lien de confiance avec le public, sur les dispositions qui doivent être prises pour informer et protéger les épargnants, montrant comment l’amélioration de la confiance entraine rapidement une croissance des volumes d’épargne et de crédit et donc améliore la viabilité de l’institution.
Q : Et pour conclure cet entretien sur l’école de la microfinance ?
Réponse
La plupart des clients de la microfinance sont des micro- entrepreneurs du secteur informel : petits commerçants, vendeurs ambulants, artisans, agriculteurs, etc. Chacun d’eux possède un savoir-faire et sollicite un microcrédit pour développer une petite activité qui sera la source d’un revenu régulier.
Une microfinance qui fonctionne donne les moyens à chacun de créer ou de développer une activité professionnelle sur le long terme et dans la dignité car elle ne repose pas sur l’assistanat.
Une microfinance qui dispose d’un personnel et d’administrateurs bien formés participe ainsi à la création du tissu économique local dynamique.

L’école de la microfinance a obtenu la certification qualité Qualiopi pour la qualité de ses prestations.