MANUEL DE PROCÉDURE DE GESTION DES RISQUES EN MICROFINANCE
posté le 6 juin 2022 par Michel dans ECOLE DE MICROFINANCE
Manuel de procédures de gestion des risques en microfinance
Un risque est un événement incertain susceptible de se produire, et dont l’apparition est susceptible d’avoir des conséquences négatives sur L’organisation.
1. Introduction
- L’objectif du manuel de gestion des risques est de réduire l’exposition aux risques.
Ainsi le manuel définit les politiques et procédures pour identifier, évaluer, atténuer et suivre les risques liés aux opérations de microfinance. - L’étendu des risques
En banque ou en microfinance, les risques sont partout et concernent toutes les activités : octroi de crédit, gestion de l’épargne, opérations internes, conformité réglementaire, gestion des moyens de paiement, trésorerie…. - La gestion des risques en microfinance a pour objet de limiter l’exposition aux risques par :
- La Prévention qui consiste à empêcher ou réduire les chances que l’événement de risque redouté se produise.
- La Réduction qui consiste à diminuer les conséquences potentielles de l’événement.
- Le Transfert qui permet de transférer tout ou partie du risque sur un tiers. Cette méthode ne permet de réduire ni la probabilité ni les conséquences du risque. C’est le cas typique des contrats d’assurance.
- L’acceptation du risque intervient lorsque le risque est trop faible pour justifier les coûts liés à la mise en place d’une action de réduction, de prévention ou de transfert.
2. Cadre de gestion des risques
2.1 Typologie des risques
- Risque de crédit : défaut de remboursement, surendettement des clients. Le risque de perte avérée ou potentielle que supporte un établissement de crédit résultant de la défaillance d’une contrepartie qui n’est plus à même d’honorer ses engagements à l’égard de l’établissement.
- Risque opérationnel : le risque de perte résultant de carences ou de défaillances imputables à des procédures, personnels et systèmes internes ou à des événements extérieurs. Cette définition inclut le risque juridique, mais exclut les risques stratégiques.
- Risque de liquidité : incapacité à honorer les retraits ou besoins de trésorerie. le risque pour l’institution de ne pas pouvoir faire face à ses engagements à leurs échéances.
- Risque de concentration du crédit : le risque inhérent à une exposition excessivement concentrée sur un segment d’activité ou de clientèle de nature à engendrer des pertes importantes pouvant menacer la solidité financière d’un établissement de crédit.
- Risque de marché : variation des taux de change ainsi que le risque de perte liée aux variations des prix du marché. Il comprend le risque de perte sur les positions en instruments financiers au bilan et au hors-bilan du fait d’évolutions défavorables dans les prix du marché ;
- Risque de conformité : non-respect des lois, règlements ou normes de protection des clients ou de sanctions en raison du non-respect des dispositions légales et réglementaires, des normes et pratiques applicables à ses activités ou des codes de conduite.
- Risque de réputation : perte de confiance du public.
2.2 La cartographie des risques
Le responsable des risques de l’établissement est chargé de faire une cartographie des risques et de chiffrer chacun des multiples risques.
Il recense l’intégralité des risques liés aux activités de la banque et ensuite il les hiérarchise.
La cartographie des risques est document dans lequel sont identifiés, classés, évalués et hiérarchisés les risques de l’organisation.
De manière générale, la cartographie des risques permet d’une part d’avoir une vue globale et exhaustive des risques auxquels l’organisation est confrontée tant à l’interne qu’à l’externe et d’autre part de définir des stratégies formelles afin de les gérer. Elle sert donc de base à la gestion des risques au sein de l’organisation, tant il est évident que l’on ne peut gérer ce que l’on ne connaît pas !
La cartographie des risques constitue donc un outil de pilotage tant pour les membres du Conseil d’Administration que pour les managers au niveau opérationnel. Elle contribue ainsi à rendre l’organisation plus performante et plus efficace.
2.3 Organes responsables de la gestion des risques
- Le Conseil d’administration : approbation de la politique globale.
- Le Comité des risques : Le comité des risques conseille le conseil d’administration, le conseil de surveillance ou tout autre organe exerçant des fonctions de surveillance équivalentes sur la stratégie globale de l’établissement de crédit ou de la société de financement et l’appétence en matière de risques, tant actuels que futurs.
- Le Directeur des risques : recensement de l’intégralité des risques liés aux activités de l’établissement de microfinance et mise en œuvre d’un dispositif de pilotage et de suivi des risques recensés.
- Les Superviseurs de crédit : vérification de l’application des procédures d’octroi des crédits
- Les Agents de crédit : première ligne de défense contre le risque de crédit.
2.4 Savoir mesurer les risques à partir de leur impact maximum et de leur probabilité
La mesure du risque consiste alors à multiplier le coût maximal du risque par sa probabilité.
Pour mesurer le risque, la banque se réfère à ses historiques, et aux informations qu’elle possède sur les autres profils de risques similaires.
Dans une microfinance, la connaissance du risque par l’expérience permet de mieux la modéliser, d’établir des cotations risques. Il en va ainsi pour tous les risques auxquels une banque est exposée.
3. Procédures de crédit pour atténuer le risque de crédit
- Analyse préalable
- Pour le risque de crédit, connaissance du client et vérification des antécédents de crédit du client.
- Évaluation de la capacité de remboursement (revenus, dépenses, engagements existants).
- Utilisation d’outils de scoring.
- Octroi et documentation
- Contrat juridiquement clair et complet.
- Vérification de la valeur juridique des garanties (cautions solidaires, nantissements, etc.).
- Archivage sécurisé des dossiers.
- Suivi et recouvrement
- Etablissement d’un plan de remboursement
- Visites terrain régulières.
- Procédures de relance graduée (appels, lettres, visites).
- Plan de restructuration en cas de difficulté passagère.
4. Procédures de maitrise des risques opérationnels
- Les 7 grandes catégories de risques opérationnels
- Fraude interne
- Fraude externe
- Pratiques en matière d’emploi et de sécurité du travail
- Clients, produits et pratiques commerciales
- Dommages occasionnés aux actif physiques
- Interruption de l’activité net dysfonctionnement des systèmes
- Exécution, livraison et gestion des processus
- Sécurité informatique
- Sauvegardes quotidiennes.
- Contrôles d’accès par mot de passe et droits limités.
- Protocoles en cas de panne ou d’attaque.
- Les contrôles internes permettent d’atténuer les risques opérationnels
- Organisation du contrôle interne (autocontrôle, contrôle interne de premier niveau, contrôle de second niveau, audit interne)
- Vérification de la séparation des fonctions (octroi, décaissement, suivi).
- Doubles signatures pour les transactions sensibles.
- Contrôle des suspens sur les comptes internes, des états de rapprochements bancaires, des existants en caisse
5. Procédures de gestion du risque de liquidité
- Suivi de trésorerie
- Tableau de flux prévisionnels quotidiens pour le court terme et à vision générale pour le long terme.
- Ratios minimums de liquidité à maintenir.
- Plan de recours d’urgence au financement
- Négociation d’autorisations avec lignes de crédit d’urgence.
- Priorisation des paiements en situation de tension.
6. Gestion du risque de conformité et de réputation
- Formation continue du personnel aux lois et réglementations.
- Politique de transparence envers les clients.
- Système de traitement des plaintes et retours clients.
7. Suivi, rapport et amélioration continue
- Rapports mensuels sur les incidents et indicateurs de risque.
- Audit interne avec une planification pluriannuelle permettant de contrôler l’ensemble des risques.
- Les contrôles internes des contrôleurs sont classés par rubrique, un système de notation A (procédure parfaitement maitrisée), B (procédure généralement bien comprise), C (quelques difficultés sans gravité dans l’application des procédures), D (des dysfonctionnements sont constatés) où E (graves irrégularités, non-respect de la procédure) permet d’évaluer la qualité du travail des opérationnels.
- Révisions régulières des procédures en fonction de l’expérience acquise.
8. La formation est organisée par l’école de la microfinance
L’ÉCOLE DE LA MICROFINANCE (NANTES – FRANCE) organise depuis 2013 des formations destinées à un public de cadres et de dirigeants des banques et des institutions de microfinance, pour accompagner leur développement et leur professionnalisation.
Pour vous inscrire à la formation cliquer sur le bouton :
S'inscrireFORMATION : " Formation à la gestion des risques en microfinance ".
Du 8 Septembre 2025 au 19 Septembre 2025 à Nantes ( France).