Comment les taux d’intérêt élevés freinent-ils l’activité économique sur le continent ?
posté le 25 novembre 2025 par Michel dans ECOLE DE MICROFINANCE
Les taux d’intérêts très élevés ont d’importantes conséquences pour la croissance économique
Les taux d’intérêt en Afrique sont déterminés par les banques centrales pour contrôler l’inflation et stabiliser les monnaies.
Les banques commerciales et les établissements de microfinance appliquent des taux de prêt très élevés tenant compte des taux directeurs des banques centrales et de marges importantes pour couvrir les risques
Il en résulte des taux extrêmement élevés qui freinent l’investissement :
- Les ménages repoussent l’achat de biens importants (logement, voiture, équipement professionnel)
- Les entreprises, surtout les PME, empruntent moins car le coût du crédit devient trop lourd.
- Moins d’investissement → moins d’emplois, moins d’innovations.
- La demande globale baisse → les entreprises vendent moins → ralentissement économique
Les taux d’intérêt élevés augmentent le coût du crédit pour les entreprises.
Les banques financent l’économie
- Les grandes entreprises ou les secteurs exportateurs (pétrole, minerais) s’endettent en dollars à des taux peu élevés.
- A l’inverse, les agriculteurs, artisans ou commerçants locaux subissent les taux locaux très élevés.
- Les PME, moteurs de l’emploi et de l’innovation en Afrique, ne peuvent investir car elles n’obtiennent pas de retour sur leurs investissements du fait du coût trop élevé des crédits,
- Les banques privilégient le financement des activités existantes en octroyant des prêts à moyen/long terme mais aussi en finançant la trésorerie (par exemple avec l’affacturage : la banque « achète » les factures et se charge de les recouvrer ou avec le financent du stock, les crédits greniers, ou encore avec l’acceptation d’un découvert.)
Les établissements de microfinance ont pour finalité de faire des prêts mais aussi de faire de l’accompagnement.
Les clients des établissements de microfinance sont des autoentrepreneurs, des TPE mais aussi des femmes du marché, des emprunteurs ruraux ou encore des artisans qui ont besoin de financer des équipements.
Les établissements de microfinance se distinguent des banques spécifiquement du fait :
- de la clientèle, provenant de couches vulnérables, qui recherche le financement d’une activité génératrice de revenus.
- des montants des prêts très peu élevés.
- de la faible durée des prêts quasiment toujours inférieurs à 12 mois.
- de l’absence de véritables garanties, les garanties étant remplacées par la pression sociale et parfois par des prêts collectifs à un groupe solidaire ou chaque emprunteur garantie l’ensemble du prêt.
- par une excellente connaissance de l’emprunteur par l’établissement prêteur qui enquête sur la moralité et les conditions de vie de ses clients.
- par des taux d’intérêts des prêts très élevés.
Pourquoi les taux d’intérêts sont-ils si élevés en microfinance ?
- Le taux d’intérêt nécessaire à l’autosuffisance financière d’une IMF doit couvrir l’ensemble des charges de fonctionnement (salaires du personnel, loyer de l’agence, couts informatiques, amortissements… ainsi que le coût des formations dispensées) et le coût des pertes sur créances douteuses (cout du risque).
- Les coûts de fonctionnement des IMF sont souvent largement supérieurs à ceux des banques du fait du suivi personnalisé de leur clientèle, des remboursements des échéances en espèces ou encore de la nécessité de se déplacer pour visiter les clients dans les zones rurales.
Ils comprennent des charges que les banques classiques ignorent comme les frais de formation et le coût des actions d’accompagnement des emprunteurs, mais aussi les charges liées aux remboursements en espèces à périodicité généralement hebdomadaire.
Outre ces éléments, le niveau élevé de taux d’intérêt pratiqués par les IMF résulte aussi :
- Du coût des ressources pour l’IMF pour constituer le fonds de crédit.
- Du faible rapport des intérêts lesquels même à un taux élevé rapportent peu s’ils portent sur un micro capital, contrairement aux prêts des banques quand le capital emprunté est élevé.
- Des coûts de mises en place du prêt qui nécessitent autant de temps d’analyse du dossier et de procédures pour un micro crédit que pour les grosses transactions
- D’un cout du risque très élevé en particulier lors du premier financement par un micro crédit d’une activité génératrice de revenus.
- De transactions dans des monnaies faibles : il ne faut pas comparer des taux de pays à la monnaie faible avec les meilleurs taux pratiqués dans des pays à la monnaie forte.
Les taux d’intérêts très élevés, n’en demeurent pas moins inférieurs au taux de l’usure
- Les taux des microfinances (parfois > 30 % pour les microcrédits, sauf dans les zones qui ont imposé un taux d’usure ; exemple BCEAO 24 %) sont totalement excessifs : Les petits agriculteurs, artisans ou commerçants locaux subissent les taux locaux élevés qui sont très difficiles à rembourser.
- Par contre le recours au crédit informel (taux souvent > 100 %/an) entraine plus de pauvreté, du désespoir souvent.
Dans ces conditions, les bénéficiaires des prêts des microfinances acceptent des taux élevés surtout quand l’établissement de microfinance propose des formations et des conseils
Les formations à l’école de la microfinance pour tout savoir pour fixer un taux d’intérêt dans une banque commerciale ou une Institution de Microfinance (IMF).
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